Comme tous les ans, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes a présenté ses vœux à la presse. Un exercice de courtoisie auquel Laurent Wauquiez n'a pas dérogé, malgré les contraintes en matière sanitaire encore marquées en ce début d'année.
Un peu plus de six mois après sa réélection à la tête de la Région pour un second mandat, le président LR en a quant à lui profité de l'occasion pour reprendre ses grandes "obsessions", selon ses mots, et ses principales lignes de programme.
La première, c'est l'ambition "d'être la première région à sortir la tête de l'eau" post-pandémie. Le président, friand de classement ("première région mieux gérée de France", "première région industrielle") veut aussi élever la région au niveau européen, en en faisant la "cinquième région la plus attractive".
Une annonce sur le fonds souverain régional
Laurent Wauquiez a également appuyé son discours sur le relocalisation, rappelant notamment la création du premier fonds souverain régional, lancé en mars 2021.
En s'appuyant sur un modèle qui existe notamment déjà dans les territoires des Flandres ou de l'Italie du Nord, la Région Auvergne Rhône-Alpes avait annoncé en mars dernier le lancement d'un nouvel outil de financement public-privé, destiné à renforcer les fonds propres des entreprises régionales en pleine crise. Avec l'ambition d'atteindre, à terme, les 100 millions d'euros.
Un premier closing de près de 70 millions d'euros a d'ailleurs été annoncé en mars dernier, auprès de la Région (25 millions), Bpifrance (10 millions), les cinq caisses régionales du Crédit Agricole (10 millions), la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes (10 millions), BP AuRA (7 millions), l'assureur lyonnais du BTP L'Auxiliaire (5 millions), mais également les groupes Apicil (1 million) et Groupama (1 million) ainsi que le Medef (500.000 euros).
Géré par Siparex et présidé par le patron de Visiativ et ancien président du Medef Lyon Rhône, Laurent Fiard, on ne connaît pas encore les premières choix d'investissements de cet outil.
Mais on sait cependant désormais que ce premier closing n'était qu'une première étape, et ce, à double titre :
La Région devrait bientôt faire appel à des appels à projets européens pour abonder son fonds souverain, avec également, l'ambition de passer par le levier des particuliers. Son idée ? "Proposer à des familles de placer leur argent pour soutenir l'écosystème local", comme le dévoilait Laurent Wauquiez vendredi, en utilisant ce fonds qui se voulait déjà à parité entre public et privé.
Cette dernière mesure, dont les contours et cibles précises ne sont pas encore connus, devrait cependant être effective "avant l'été", s'est engagé le président de Région.
La politique, entre les lignes
Côté politique, aucun mot cependant sur la présidentielle d'avril prochain, pour laquelle Laurent Wauquiez s'est désormais rangé en soutien, derrière la candidate LR Valérie Pécresse. Aucune petite phrase ou prise de position n'a filtré cette fois sur l'échiquier national, pour ces voeux 100% dédiés à sa Région.
La président de Région aura annoncé, entre autres, une réflexion "en cours" concernant l'octroi d'une "bourse d'excellence" et du tutorat aux élèves de milieux modestes -dont le montant et les conditions demeurent à préciser-, ou encore le lancement d'une étude sur le plan de l'offre de santé de proximité, qui constituait l'un des piliers forts de sa campagne, afin de savoir si "la Région pourrait embaucher elle-même des médecins", en regardant notamment "si la loi 3DS le permet".
Laurent Wauquiez est aussi revenu brièvement sur la polémique de Sciences Po Grenoble, un établissement auquel il avait choisi de suspendre les financements régionaux en début d'année, suite à la mise à pied d'un professeur.
A ce sujet, le président de Région a estimé que le professeur en question, l'un des deux enseignants accusés d'islamophobie par un groupe d'étudiants en mars 2021, avait été "jeté en pâture" par la direction de l'IEP et affirme donc, sans détour, maintenir à ce stade sa position.
"Je ne lâcherai pas sur la question de l'IEP. Le communautarisme est une question sur laquelle je ne lâcherai jamais", a martelé Laurent Wauquiez, alors que la direction de l'établissement vient quant à elle de communiquer sur la nomination d'un "comité de personnalités", destiné à la "conseiller" suite à cette vive polémique sur la liberté d'expression.
Et Laurent Wauquiez de rappeler, pour sa part, que le "non-respect de ces règles" se traduit directement "par une rupture avec la Région".
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