CES 2024 : grosse présence en vue pour la délégation Auvergne-Rhône-Alpes

Pour sa dixième participation, la délégation Auvergne-Rhône-Alpes loue un espace de 280 mètres carrés au sein du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, qui se déroulera du 9 au 12 janvier 2024. Le plus grand pavillon régional français y accompagnera près de 80 organisations avec le CEA et Business France, dont 38 exposants, pour cette édition marquée par l'intelligence artificielle, la santé ou encore les énergies.
(Crédits : DR/ML)

Elles seront 38 startups cette année, dont une vingtaine de nouvelles, à exposer auprès de la délégation Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) au sein du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Ce salon international dédié aux nouvelles technologies, hors norme tant par ses dimensions que par les innovations qu'il a démocratisées - comme le DVD en 1996, ou encore le disque blu-ray en 2004 - prévoit d'accueillir entre 130 et 140.000 visiteurs pour son édition 2024, qui se déroulera du 9 au 12 janvier prochain. Soit, après le choc de deux années de crise sanitaire, un « retour progressif à la hausse » selon les organisateurs de la délégation Aura, pour qui l'événement constitue non seulement une très belle vitrine, mais aussi un véritable accélérateur pour les exposants.

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Car cette année, et malgré le contexte inflationniste difficile pour les startups, le format augmente pour la première délégation régionale française : non seulement la Région met à disposition un espace d'exposition de 280 m2 dédié à ses entreprises, notamment pour diminuer les coûts et favoriser leur représentation, mais le nombre de départs a lui aussi augmenté, passant de 36 à 38 pour les seuls exposants, jusqu'à atteindre « 30 % de l'ensemble des startups françaises exposantes », dépeint Damien Cohen, directeur de la communication pour le pôle de compétitivité régional Minalogic.

De même, 31 autres startups bénéficieront d'un ticket « visiteur », auquel s'ajoutent cinq jeunes entreprises grenobloises portées par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et d'autres par Business France. Ce qui fait grimper le nombre de représentants auralpins à 80 organisations.

En revanche, d'autres régions, comme la Nouvelle-Aquitaine, réduisent un peu la voilure avec une enveloppe contrainte et un moindre engouement des startups, privilégiant aussi d'autres salons moins chers et moins gourmands en empreinte carbone.

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Une édition tournée en partie vers l'industrie

Pour cette 10e promotion régionale, l'accent est non seulement placé vers les jeunes pousses innovantes dans les secteurs de l'intelligence artificielle, de la santé et des énergies, mais aussi vers les startups industrielles. Le tout, depuis plusieurs années maintenant, dans l'idée de dépasser la finalité consumériste inscrite dans l'ADN du salon, appelé simplement « CES » par les acteurs régionaux, préféré au « Consumer Show ».

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C'est ainsi que plusieurs entreprises, inscrites dans des secteurs dits « traditionnels » selon Damien Cohen, viennent faire leur marché et/ou proposer leurs produits : c'est le cas par exemple de Revcoo, spécialisé dans le captage de CO2 des cheminées industrielles. Mais aussi de la toute jeune Exanodia, qui travaille à la détection et l'analyse, sans intervention, de défauts de soudures pour le secteur nucléaire et la pétrochimie grâce à son algorithme d'intelligence artificielle. Elle entend bien s'adresser à de grandes sociétés, en première ligne de sous-traitance des grands commanditaires, à l'heure où de nombreux pays investissent dans l'atome à travers de nouvelles infrastructures :

« Nous estimons ce marché à 10 milliards de dollars au niveau mondial et une croissance de 6 à 10 % d'ici à 2030 », remarque le fondateur d'Exanodia, Houcine Mancour. Il s'appuie notamment sur trois éléments : les nouveaux programmes nucléaires, mais aussi le vieillissement des parcs existants et les nouvelles réglementations.

De même, la délégation sait déjà que six de ses entreprises obtiendront un « Innovation Award » (Ivès, Oorion, Safee, Socialdream, Idyllic technology et bEfc), qui permet de gagner notamment en visibilité. Dont un prix « Best-of » - le troisième en dix ans pour la Région - décerné au fabricant de micro-batteries lithium-ion rechargeable Iten, qui avait par ailleurs levé 80 millions d'euros fin 2022, notamment pour la construction de son usine de production, à Chalon-sur-Saône.

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« Conserver l'exclusivité sur l'innovation »

Bien que pour certains analystes, les « grandes heures » de l'événement seraient derrière lui, il constituerait toujours un point d'ancrage essentiel selon Stéphanie Pernod, vice-présidente à l'économie pour la Région Aura : « On sent un vrai dynamisme, il y des enjeux de développement à l'international. Il s'agit de conserver notre faculté à posséder l'exclusivité sur l'innovation. Nous avons une région avec des centres de recherche, de nombreuses startups, des produits industriels utiles. Ce vivier d'entreprises intéresse beaucoup dans le reste du monde. Et le CES, c'est le rendez-vous mondial de tout le monde ».

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Le coût du voyage, lui, s'affiche toujours aux environs de 10 à 15.000 euros en moyenne, même si la nouvelle disposition de la délégation régionale, avec un plateau dédié, permet un ticket d'entrée moins onéreux, « passant de 4.000 euros à 2.500 euros », détaille Damien Cohen. Ce qui reste, selon lui, un investissement « relativement accessible » par rapport à d'autres salons : « le coût du Sido, à Lyon, est plus élevé », remarque le représentant de Minalogic. Pour autant, face au contexte actuel et à la profusion d'autres événements du même genre en Europe (Vivatech à Paris, Slush à Helsinki, GITX à Dubaï ou IFA à Berlin), la question de se rendre à « Vegas » se pose pour de nombreuses entreprises.

« On essaye de maximiser l'effet de l'euro investi pour ce salon et souligner la variété des formules, entre exposant et visiteur », observe ainsi Franck Colcombet, président du directoire de l'agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises.

« Cela demeure un investissement, mais c'est bien l'ajout de l'action de chacun qui maximise son effet. Le jeu du politique, en l'occurrence notre mission, permet une visibilité régionale. Par exemple, la Région a négocié directement avec le président du CES pour que la position de nos exposants soit très favorable. L'agence va, de son côté, intervenir sur le décryptage des tendances, sur l'accompagnement, la découverte du salon ».

Grâce à cet accompagnement, certaines start-up espèrent gagner en visibilité, remplir leur carnet d'adresse à l'étranger. D'autres entendent renforcer leurs projets d'exportation, de création de lignes industrielles. Premiers retours d'expérience en janvier prochain.

La composition de la délégation Auvergne-Rhône-Alpes 2024 :

Ain : AXL technologies - Sisyf bots

Drôme : Dracula technologies, DTA (Vhichar), Idyllic, Marylink, Socialdream.

Isère : BeFC (Empower IoT), Dolphin (Raptor), Elioz (IVES), Hydrogène refueling station (HRS), IoTize, Isorg, Lancey Energy (PACABAT), Orioma - ECB Sensors.

Isère, délégation CEA : Eclypia, Wimagine, Inoocq, Barosense, Heliup (Chambéry).

Loire : AI Tenders, CHAT3D.

Puy-de-Dôme : Effidence (effibot), Perfect Memory, Reflexe Accident, Synegram.

Rhône : Agiga, Capsix, Exanodia, Gyd tech, Iten, Leobiotics, Manitty, Mimo Detect, Okeenea, Oorion, Revcoo, Safee, Superwyze, Supraways, Ultima Mobility, Unik Technology (TAUR).

Haute-Savoie : Obo World, Skezi.

Mais aussi... Y-Brush, Galeon, Elichens, Discuss & care, Greenwaves technologies et Prophesee.

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