Professionnels de l'industrie, de l'énergie, des transports et du bâtiment, mais aussi acteurs publics, startups, laboratoires de recherche, et investisseurs : près de 4.000 participants sont attendus ce mercredi et jeudi à la Cité internationale de Lyon, pour la première édition du salon Mix.e, dédié à l'accompagnement à la transition énergétique et aux solutions bas carbone.
Un chiffre de taille pour une première édition, montée en pleine crise sanitaire, et qui témoigne aussi des enjeux d'une thématique, placée depuis quelques mois sous le feu des projecteurs, en raison de l'urgence climatique, mais également désormais, de la flambée des prix et des tensions en matière d'approvisionnements enregistrées depuis le démarrage de la guerre en Ukraine.
Pour Paola Jesson, co-organisatrice du salon MIX.E, la thématique est née il y a un peu plus d'un an, alors que la France se trouvait encore au coeur de la crise sanitaire, où l'urgence était déjà à agir.
"On se rend compte aujourd'hui que l'on n'a plus le choix que de limiter les impacts du réchauffement climatique, et qu'il faut de lancer dans l'économie décarbonée, et fédérer les acteurs clés autour de l'émergence de solutions bas carbone", affiche la coorganisatrice.
Décloisonner le monde de la transition énergétique
Un salon qui souhaite également "décloisonner" le monde de la transition énergétique, afin qu'il puisse adresser des réponses à la hauteur des enjeux évoqués, et qui se veulent souvent inter-reliés.
"Nous voulons proposer une vision intégrée et plurielle des énergies, en s'appuyant sur l'innovation, la production d'énergies renouvelables et différentes sources issues du mix énergétique, comme le nucléaire, mais aussi des solutions de stockage et de conversion d'énergie, en allant jusqu'aux usages finaux".
Avec, parmi les questionnements qui serviront de fil rouge à cet événement, l'enjeu du développement d'une nouvelle souveraineté énergétique. Ou, en d'autres mots, comment faire de la France, et même de l'Europe, des territoires plus indépendants en matière de production, à travers une plénière qui accueillera notamment Klaus Bonhoff, le chef du département des affaires fondamentales au ministère fédéral allemand des transports et de l'infrastructure numérique.
"On fait le constat, avec la crise ukrainienne, qu'il faut réfléchir à des solutions plus locales et plus indépendantes en matière d'énergie", abonde Paola Jesson. Avec notamment, au centre des échanges, la question, toujours prégnante, de savoir quels leviers utiliser très concrètement pour réduire ainsi la part des énergies fossiles au sein du mix.
D'autant plus qu'après l'essor des projets tournant autour de l'hydrogène, de l'électricité ou encore du nucléaire au cours des derniers mois, on semble assister à un retour en grâce d'une autre énergie : les biogaz, à travers des procédés issus par exemple de la méthanisation.
"GRDF viendra notamment présenter lors du salon ses premières autocars et tracteurs au bioGNV et nous aurons également des acteurs qui viendront parler des solutions développées autour de la chaleur fatale, et d'énergies qui peuvent être injectées dans un mix bas carbone", illustre la coorganisatrice.
Après avoir subi plusieurs années de dumping chinois, les acteurs de la filière solaire devraient également faire partie des réflexions à l'oeuvre pour impulser "de nouvelles filières européennes", de même que les réseaux de smart et micro grids, qui passent désormais d'une simple volonté de développer la connectivité des réseaux, à des fonctions plus larges, pour agir notamment la réduction énergétique des bâtiments, et la notion même de frugalité.
Avec cependant un constat en filigrane : bien qu'une large portion des débats tournent encore aujourd'hui autour de la production électrique, déjà très décarbonée (notamment grâce au nucléaire, à l'hydraulique, et plus largement à l'éolien et au solaire), c'est plutôt du côté de la chaleur, utilisée notamment dans certains secteurs comme le résidentiel et l'industrie, mais aussi des transports, que la France demeure très carbonée et aura donc des leviers à activer.
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Un décideur chaque semaine
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Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Elodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.
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