Méthanisation : ce projet à 48 millions qui doit permettre au Grand Lyon de multiplier sa production de biogaz par 17 en dix ans

En donnant le feu vert au lancement d'un deuxième projet d'unité de méthanisation sur une station d'épuration pour un coût de 48 millions d'euros, la Métropole de Lyon fait un pas de plus vers l'autonomisation en termes de gaz. Une démarche confortée par l'actualité et les crises et conflits font flamber les prix du gaz et questionnent la dépendance de la France. L'objectif affiché avec cette nouvelle unité à Pierre-Bénite est d'arriver à produire 100 GWh d'ici à 2032.
(Crédits : DR)

Avec la crise sanitaire, à laquelle s'ajoute la guerre menée en Ukraine par la Russie, les prix du gaz flambent, et la menace d'un embargo plane. La question de la dépendance de la France vis-à-vis d'autres pays, en matière de gaz, prend donc une toute autre ampleur.

C'est dans ce contexte que la Métropole de Lyon a voté lundi 14 mars une délibération pour valider le projet de construction d'une unité de méthanisation, sur le site de la station d'épuration de Pierre-Bénite (Rhône).

"Ce futur équipement permettra de méthaniser les 12.000 tonnes de boues issues de l'épuration des eaux usées et produira 48 GWh/an de biogaz, de quoi alimenter 190 bus ou bennes à ordures ménagères ou bien chauffer 8.000 logements pendant un an", indique la Métropole par voie de communiqué.

Une équipement similaire a déjà été créé sur le site de la station d'épuration de la Feyssine, sorti de terre en 2018. L'unité de méthanisation de Pierre-Bénite devrait quant à elle voir le jour en 2028.

100 GWh à horizon 2032

"Cette opportunité de créer une unité de méthanisation a été identifiée lors de l'instauration du schéma directeur de l'énergie, en 2019", rappelle Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président de la Métropole délégué au Climat, à l'Energie et à la Réduction de la publicité. "C'est une priorité de développer les énergies renouvelables, comme le biogaz. Il n'y a pas que l'éolien et le photovoltaïque."

A elles deux, les unités de méthanisation de Pierre-Bénite et de la Feyssine devraient produire environ 100 GWh/an à horizon 2032. Actuellement, celle de la Feyssine produit 6 GWh par an.

"L'objectif est de multiplier par 17 la production de biogaz renouvelable pour 2032. De passer ainsi de 6 GWh actuellement, à 54 GWh en 2028 et 100 100gWH à horizon 2032", affirme Philippe Guelpa-Bonaro. A noter que la consommation de gaz sur le territoire de la Métropole était de 8.800 GWh en 2013.

Une douzaine de stations d'épuration potentielles

Le territoire de la Métropole de Lyon compte une douzaine de stations d'épuration, mais "celles de Pierre-Bénite et Saint-Font représentent 80% du gisement de boue méthanisable."

Accélérer sur la production de biogaz est "une réponse au réchauffement climatique. Mais dernièrement, nous avons vu que le territoire ne soit plus dépendre des énérgies fossiles d'autres dictatures. Cela va aussi dans le sens de la ZFE qui promeut les véhicules au biogaz", poursuit le vice-président. "Le gaz pour le chauffage est aussi un besoin vital, et ce n'est plus possible de déléguer un besoin vital à d'autres pays."

"Par ailleurs, le projet prévoit de valoriser le digestat issu de la méthanisation, en privilégiant un retour au sol de cette matière riche en azote, qui se substituera aux engrais de synthèse", complète la Métropole.

Un projet dont le coût total s'élève à 48 millions d'euros et qui pourrait bénéficier de subventions dans le cadre du contrat de plan État-Région, du Fonds européen de développement régional (FEDER) et de l'ADEME.

La part qu'y consacrerait la Métropole n'est actuellement pas définie. Le gaz produit par les unités de méthanisation de la Métropole devrait être revendu à GRDF, comme c'est le cas actuellement pour celui produit à la Feyssine.

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Commentaires 4
à écrit le 30/03/2022 à 9:24
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Il faut toujours s’attacher à rechercher les effets pervers des évolutions au lieu de s’arrêter aux seuls bénéfices recherchés, pour cette production de gaz il existe de redoutables effets négatifs en particulier sur la fâcheuse habitude d'épandre l...

le 07/04/2022 à 14:45
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@Albert Votre analyse est presque juste. Que proposez vous de mieux au vu de votre connaissance et expérience ?

à écrit le 28/03/2022 à 10:02
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Côté pile, la méthanisation permet de produire du gaz renouvelable et d’assurer aux éleveurs d’importants compléments de revenus. Côté face, elle présente une vraie menace de pollution des sols par des bactéries pathogènes et d’émission de gaz à très...

à écrit le 26/03/2022 à 8:42
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Côté pile, la méthanisation permet de produire du gaz renouvelable et d’assurer aux éleveurs d’importants compléments de revenus. Côté face, elle présente une vraie menace de pollution des sols par des redoutables bactéries pathogènes et d’émission d...

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