Hausse des carburants : entre "aide financière à ses moniteurs" et " verdissement de sa flotte", le Permis Libre contre-attaque

L'INVITE ECO. Créée en 2015, elle a fait partie des premières auto-écoles à adresser le marché en ligne. Et la crise sanitaire semble avoir donné raison aux usages digitaux de l'auto-école en ligne lyonnaise Le Permis Libre, qui a enregistré en 2020 une croissance exponentielle de 300%, puis de 200% en 2021... Avec cette année, l'objectif de doubler son réseau de moniteurs indépendants, tout en ayant pris des mesures également pour limiter l'impact de la hausse des prix du carburant, sans augmenter jusqu'ici les tarifs de son permis de conduire.
(Crédits : DR)

Comme d'autres secteurs où la digitalisation a pu apporter de nouveaux usages, la crise sanitaire aura donné un fort coup d'accélérateur au secteur des auto-écoles qui avaient déjà fait le choix de se développer en ligne. Autorisée depuis 2014, sous réserve que la structure ait sollicité un agrément auprès de la Préfecture, cette nouvelle manière de passer son permis en candidat libre a grimpé de plus belle durant la période Covid : en 2019, près de 2,7% de candidats passaient leur permis en candidats libres, contre 4% l'année suivante...

Romain Durand, co-fondateur et directeur général Le Permis Libre, confirme que la tendance est là : « la croissance est très forte, puisque nous avons enregistré +300% en 2020 et + 200% en 2021, et nous espérons continuer sur cette voie ».

Les conséquences de la guerre en Ukraine sur le plan de l'énergie, avec notamment l'explosion de la facture des carburants, ne sont pas à ce stade un frein pour la société lyonnaise, qui emploie 45 salariés et près de 800 moniteurs indépendants dans différentes villes de France :

« Nous n'avons pas encore décidé d'augmenter nos prix et ce n'est pas quelque chose de prévu, car nous avons raisonné en nous disant que cette hausse n'allait pas durer ».

« Nous avons annoncé une aide financière d'un euro HT, par heure de conduite, à nos enseignants indépendants la semaine dernière, et nous avons lancé cette semaine une étude avec le gouvernement afin d'accélérer le verdissement de la flotte, en allant chercher des véhicules hybrides et électriques, pour qu'une autre potentielle crise ne vienne plus percuter le modèle de nos enseignants », explique le cofondateur.

Un public qui s'est même élargi avec la crise

Avec un tarif qui se veut « inférieur de 35% » à celui d'une auto-école traditionnelle pour passer le permis (sur la base du tarif moyen pratiqué sur un forfait de 20h de conduite avec examen), couplé à des horaires très étendus (allant du lundi au dimanche, de 6h à 23h), Le Permis Libre assure que la crise sanitaire lui aura au final permis de développer son marché. « Alors que les auto-écoles étaient fermées, nous avons pu rester ouverts pour assurer les cours de code en ligne notamment ».

Résultat ? Il estime que le concept s'est désormais élargi non seulement aux jeunes de 18 à 25 ans, mais aussi aux salariés en formation professionnelles qui passent leur permis dans le cadre de leur compte professionnel de formation (CPF).

Car même si les grandes métropoles, comme Lyon, ont fait des ZFE et des nouvelles mobilités leur nouveau cheval de bataille, le cofondateur du permis Libre constate que les usages des jeunes urbains ont pu évoluer, mais pas nécessairement sur leur besoin de passer le permis de conduire :

« C'est plutôt l'appréciation que l'on a de l'emploi d'une voiture, et notamment, le besoin d'en être propriétaire ou, au contraire, de passer par des solutions plus multimodales ou du leasing, qui a évolué. Le permis quant à lui, n'en est pas devenu moins utile ».

Une nouvelle plateforme de réservations des places d'examen

L'un des principaux points noirs identifié dans ce type de concept résidait toutefois jusqu'ici dans l'attribution de places d'examen -la Fédération des enseignants et auto-écoles d'avenir (Fenaa) estimant notamment qu'en Ile-de-France, les délais pour passer le permis en candidat libre pouvaient atteindre jusqu'à 10 mois-, Romain Durand se félicite d'une avancée à ce sujet :

« Dans le Rhône, nous avons la chance de disposer, depuis le 1er février dernier, de la plateforme RDVPermis, qui deviendra ensuite nationale et qui nous permet déjà de bénéficier d'un nouveau système d'attribution des places d'examens, avec un délai que l'on peut annoncer à seulement un mois pour passer le permis de conduite ».

De son côté, Le Permis Libre travaille également à une offre complémentaire : celle de proposer désormais sa propre marque d'assurance destinée aux jeunes conducteurs. De premières offres ont déjà été signées au sein d'une première phase de "test" qui a démarré, avec pour l'heure, un partenariat avec le courtier en assurances LSA. Mais Romain Durand ne cache pas que de nouvelles annonces, et notamment de futurs partenariats, pourraient être dévoilés prochainement.

En attendant, le réseau ambitionne de recruter 35 nouveaux profils (développeurs, spécialistes du marketing, de la data, mais aussi du service clients) en plus des 45 salariés actuels, en plus d'étoffer son réseau de 800 enseignants indépendants.

Une manière également de réfuter toute ubérisation de son concept : "Nous avons essayé de mettre en place un cercle vertueux où nos moniteurs indépendants gagnent jusqu'à 40% de plus qu'un salarié, tandis que nous réussissons en même temps à diviser parfois jusqu'à 2 le coût d'un permis".

Retrouver l'intégralité de l'interview ici en replay

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis cette rentrée pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au coeur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Elodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaines 479 (box SFR), 360 (Orange), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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