HIS, cette start-up qui facilite l’atterrissage des services d’urgence en zones rurales

La start-up stéphanoise HIS veut faciliter l’atterrissage des hélicoptères des services d’urgence dans les territoires ruraux, grâce à un boîtier connecté permettant aux urgentistes de prendre la main sur l’éclairage des points de pose identifiés, principalement les stades de football.
Les hélicoptères des SMUR français ont effectué près de 23.000 sorties d'urgence en 2022. Et c'est notamment au coeur des communes rurales que le dispositif connecté du stéphanois HIS pourrait contribuer à aider les services de secours à atterrir en situation d'urgence.
Les hélicoptères des SMUR français ont effectué près de 23.000 sorties d'urgence en 2022. Et c'est notamment au coeur des communes rurales que le dispositif connecté du stéphanois HIS pourrait contribuer à aider les services de secours à atterrir en situation d'urgence. (Crédits : DR)

C'est la règle : la nuit, pour décoller, l'hélicoptère des services d'urgence (SMUR ou Sécurité civile) doit d'abord être certain de pouvoir atterrir. Et pour cela, il doit avoir à disposition un espace libre et éclairé d'au moins 25 mètres de large sur 50 mètres de long.

Dans les communes rurales - celles généralement les plus éloignées des services d'urgence - ce sont souvent les stades de foot qui accueillent les hélicoptères. Mais avec les aléas associés aux moyens d'une petite commune : pas de gardien sur place, et donc personne disponible immédiatement pour éclairer le stade et vérifier les conditions sur place.

Créée en 2017 par un ex-pilote de l'hélicoptère du SMUR42, Sébastien Goëgel, associé à la PME stéphanoise Digital Electric (30 salariés ; 10 millions d'euros de chiffre d'affaires ; fabrication de matériel électrique), la start-up stéphanoise HIS a développé une solution permettant de répondre à cette problématique, via un boîtier installé sur les zones d'atterrissage privilégiées des hélicoptères et connecté aux services d'urgences du territoire.

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Via ce boîtier, sans autre intervention manuelle sur place, le service d'urgence prend la main et peut éclairer instantanément à distance le stade si besoin, vérifier grâce aux capteurs que la météo locale permet un atterrissage en toute sécurité, et s'assurer, via les caméras, que personne n'est en train de jouer sur le terrain. Le business model est basé sur un partenariat d'un côté avec les services d'urgence locaux et, de l'autre, via la vente du matériel et l'abonnement au service pour les communes ou les intercommunalités utilisatrices.

« Nous avançons doucement mais sûrement. Notre système s'installe progressivement comme une référence. Et le potentiel est important puisqu'on ne peut que constater la fermeture de services d'urgence dans les zones rurales, ou même d'hôpitaux. Cela allonge les délais d'intervention par la route. Par conséquent, le recours aux hélicoptères est de plus en plus pertinent », souligne Germain Martinez, co-dirigeant d'HIS et dirigeant de Digital Electric, en charge de la fabrication du dispositif.

Selon une enquête de l'Association des Maires de France de 2021, six millions de Français (dont 75% de ruraux) se trouvaient à plus de 30 minutes d'un service d'urgence.

Six SAMU partenaires en France

Depuis sa création, HIS a signé un accord avec les SAMU de six territoires : Auvergne Rhône-Alpes, Alsace, Bourgogne, Périgord, Var, Pays Basque. La start-up de quatre salariés (400.000 euros de chiffre d'affaires en 2023, 300.000 euros en 2022) a installé environ 250 boîtiers en France.

Parmi les derniers, les dispositifs « E-Boo » mis en place le mois dernier pour le compte de Roannais Agglomération (42). La collectivité a choisi d'équiper cinq de ses communes, permettant de mailler son territoire : Ambierle, Lentigny, Montagny, Renaison et Saint-Martin-d'Estreaux.

« En cas d'urgence, quelques minutes de retard peuvent faire la différence et mettre en péril la vie des habitants. Avec ce dispositif, cela permet d'économiser le temps perdu à aller chercher le gardien ou l'élu de permanence pour qu'il prépare le stade pour l'atterrissage de l'hélicoptère. L'investissement est minime par rapport au gain apporté en termes de sécurité : de l'ordre de 20.000 euros auxquels s'ajouteront 360 euros d'abonnement annuel », détaille Maryvonne Loughraieb, vice-présidente de Roannais Agglomération en charge de la santé, de l'accessibilité et de la gérontologie.

D'ici deux ans, HIS vise l'équipement de 500 points d'atterrissage des pompiers et travaille sur de nouveaux marchés, notamment des solutions de vision nocturne pour le passage des hélicoptères dans les zones ardues.

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Selon les chiffres fournis par la Direction générale de l'offre de soins (Ministère de la Santé), la France compte actuellement 56 hélicoptères répartis sur 55 bases HeliSMur. Depuis dix ans, sept nouvelles bases ont été créées. En 2022, ils ont réalisé environ 22.300 sorties primaires (accidents, malaises etc.) et 22.500 sorties secondaires (transports entre hôpitaux).

À titre de comparaison, les sorties par la route se sont élevées au total à 600.000 environ. Auvergne Rhône-Alpes compte, elle, 16 hélicoptères dont 9 HeliSMUR, quatre Dragons de la Sécurité Civile et trois appareils pour le service en montagne.

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