Un contrôle renforcé pour la sécurité incendie des sites industriels en région

Les sites industriels de la région font l'objet de contrôles réguliers - et parfois surprises - des services de la Préfecture. Avec des normes de sécurité qui se renforcent de plus en plus après des événements comme Lubrizol,ou Beyrouth. En tout 2.630 contrôles ont été faits en 2021 et une action "coup de poing" a été menée en mars dernier, focus sur la sécurité incendie, événement le plus fréquent, incidents et accidents confondus.
(Crédits : gumigasuki / Pixabay)

Être la première région industrielle de France implique son lot de responsabilités, notamment en matière de sécurité. Une richesse pour la région certes, "mais le développement industriel doit se faire dans le respect des populations", a souligné Pascal Mailhos, préfet de région, lors d'une conférence de presse sur la sécurité industrielle des sites de la région. "Cela demande de la préparation, de la prévention et de la mobilisation."

Auvergne Rhône-Alpes compte 5.000 ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement) surveillées, soit "toute activité industrielle ou agricole susceptible de provoquer un danger ou tout autre inconvénient pour l'homme ou l'environnement est contrôlée". La santé, l'aéronautique, la chimie, la métallurgie, le textile, les composants électroniques, le caoutchouc ou encore la plasturgie étant les secteurs les plus concernés.

Parmi ces ICPE, 181 sont classées en Seveso dont 105 en Seveso seuil-haut."Le Rhône et l'Isère concentrent l'essentiel des enjeux" a ajouté Pascal Mailhos. L'Isère est même le troisième département en termes de concentration de sites Seveso, après la Seine-Maritime et les Bouches-du-Rhône.

Au total, 2.630 contrôles ont été faits en 2021 et on recense 80 incidents et 61 accidents. Les principales activités à l'origine de ces événements sont le secteur des déchets (22%), l'industrie chimique (12,1%), l'élevage (8,5%), l'industrie alimentaire (7,1%), le traitement de surface des métaux (5,7%).

Les incendies, incidents et accidents les plus fréquents

"Les incendies sont, de loin, les événements les plus fréquents (55 % des événements) dans les ICPE de la région", note la Préfecture. En 2021, les services de la préfecture on recensé 77 incendies (accidents et incidents).

Les incendies étant le premier facteur d'incident ou d'accident pour la simple raison "que ça peut toucher tout le monde", tout secteurs confondus, résume Nicolas Taillandier, inspecteur de l'environnement spécialisé dans les installations classées, à la DREAL (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).

En mars 2022, la Préfecture a d'ailleurs lancé une opération de contrôle "coup de poing" sur 273 sites de la région qui ne sont pas classés Seveso. Des sites qui représentent moins un risque d'accident majeur, mais qui sont plus nombreux sur le territoire, d'où l'importance de réaffirmer les contrôles. Il en ressort que 84% d'entre eux ont des manquements en matière de sécurité incendie.

Un chiffre élevé, mais à relativiser selon Nicolas Taillandier : "Il montre que les inspections vont loin et les manquements sont variés."

La DREAL a tout de même fait 33 mises en demeure concernant la sécurité incendie. La mise en demeure, avant d'être une punition "donne un délai pour la remise en conformité", précise l'inspecteur de la DREAL.

Le premier motif (19 mises en demeure) portant sur la récupération des eaux d'extinction d'incendie, afin d'éviter toute pollution. "[Cette opération] a mis en évidence des marges de progrès, notamment en matière de prévention du risque de pollution de l'environnement par les eaux d'extinction en cas d'incendie", note la Préfecture. "C'est un sujet plus nouveau, c'est normal que les chiffres soient plus élevés que le reste", analyse Nicolas Taillandier.

Des normes de sécurité qui ont pris d'autant plus de vigueur après l'incendie de Lubrizol en 2019. Mais la Préfecture se veut rassurante : "Il apparaît que les exploitants ont globalement intégré les nouvelles exigences réglementaires relatives à la tenue d'état des matières stockées, édictées à la suite de l'incendie de Lubrizol. Ces exigences permettent de faciliter et d'accélérer l'action des services de secours et des pouvoirs publics ainsi que l'information des populations en cas de sinistre."

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