Régionales 2021 : la perspective d'une union de la gauche s'éloigne avec la candidature de Najat Vallaud-Belkacem

Après de premiers échanges houleux ayant eu lieu la semaine dernière avec le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le Parti Socialiste s'est désolidarisé ce week-end des discussions avec EELV, annonçant la candidature de l'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem. Retour sur une redistribution des cartes à gauche, où l'union ne semble désormais plus au programme, contrairement à d'autres régions comme les Hauts-de-France.
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

Elle s'était mise en retrait au cours des dernières semaines, après une interview à la presse où elle évoquait cependant son intérêt pour les régionales 2021.

Mais à l'issue de plusieurs semaines de discussions infructueuses avec ses partenaires de gauche et notamment EELV, l'ex-ministre de l'éducation socialiste Najat Vallaud-Belkacem a confirmé sa candidature aux prochaines élections Régionales de juin prochain. Avec toujours un objectif : ravir l'Hôtel de Région à Laurent Wauquiez.

Pour cela, elle ne devrait cependant pas pouvoir compter sur une alliance de la gauche, comme espéré depuis plusieurs semaines. Car à l'issue d'un cycle de discussions entre les différentes forces de gauche, force est de constater que les tractations n'ont pas abouti.

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Il y a quelques jours, une source locale du Parti socialiste le confirmait à La Tribune : le PS avait posé un ultimatum à ses homologues écologistes « de 10 jours » après l'investiture officielle de la candidate EELV, Fabienne Grébert, qui avait elle-même affirmé qu'elle ne se retirerait pas.

Le sujet de la tête de liste de l'union de gauche semblait donc particulièrement délicat en Auvergne Rhône-Alpes, dans un contexte où trois femmes figuraient parmi les candidates officielles déclarées (Fabienne Grébert pour EELV, Najat Vallaud-Belkacem pour le PS mais aussi Cécile Cukierman pour LFI et le PC). Mais également dans celui où les premiers sondages placent le président sortant LR Laurent Wauquiez comme largement en tête dès le premier tour.

Une déclaration de campagne symbolique

C'est lors d'une visite à la Maison des enfants d'Izieu (Ain), organisé en petit comité, que l'ancienne ministre a officialisé sa candidature, en souhaitant se poser comme « une alternative » au président sortant Laurent Wauquiez, qu'elle qualifie de « Mini-Trump ».

Ce déplacement n'était d'ailleurs pas dû au hasard puisque la Maison des enfants d'Izieu avait fait l'objet d'une diminution de subvention de la part de la Région à l'issue de l'entrée en fonction de Laurent Wauquiez. Face à l'incompréhension provoquée par ce choix, qui menaçait directement un mémorial de la rafle des enfants juifs et de leurs éducateurs, le président LR était revenu sur son choix.

Najat Vallaud-Belkacem a dénoncé, lors d'un entretien à la presse régionale, « une politique complètement assumée de clientélisme, de distribution de subsides et de subventions en fonction de la couleur politique des communes ou des habitants, avec un cynisme complet » et promet « la transparence et l'équité dans l'attribution des aides régionales ». S'engageant d'ores et déjà dans la promesse de campagne que des « organismes indépendants » puissent venir contrôler la gestion de la deuxième région de France.

Lire aussi : Trois mois avant les Régionales, une bataille juridique s'annonce entre Laurent Wauquiez et l'opposition PS

Les subventions régionales, un terrain désormais particulièrement miné depuis les échanges entre le PS et Laurent Wauquiez ayant suivi, en fin de semaine dernière, une enquête de Médiapart qui évoquait l'existence d'un enregistrement où le président LR évoquait sa volonté de ne pas « arroser » des communes aux sensibilités politiques opposées, comme celles de Villeurbanne.

Des échanges entre les deux parties ont abouti, jeudi dernier, à l'annonce de la saisie du parquet national financier (PNF) d'une part par les élus socialistes, mais également par Laurent Wauquiez, qui a contesté fermement les accusations de clientélisme levées par le PS. Le président sortant a par ailleurs affirmé qu'il déposerait plainte pour diffamation à l'encontre d'un élu socialiste, Jean-François Débat.

Les réactions face à cette candidature

Ce retour en politique, pour celle qui était jusqu'ici à la tête de l'ONG One, n'a pas manqué de faire réagir, en région comme à l'échelle nationale. Soutenu par l'ancien président socialiste François Hollande, qui interrogé lors d'une visite en Isère, avait confirmé son soutien à une "une femme de qualité", les retours ont été différents de la part du maire écologiste grenoblois, Eric Piolle.

Celui, que beaucoup estiment désormais comme un futur « présidentiable » à l'échéance 2022, a préféré balayer toute ambiguïté concernant un possible revirement concernant la tête de liste au niveau régional. « Que Najat Vallaud-Belkacem, qui était élue auprès de (Gérard) Collomb et ministre de Manuel Valls, puisse dire 'Tiens, venez derrière moi', ça va sembler un peu incongru à tout le monde. Ce n'est quand même pas la logique politique, ni les aspirations des gens », a-t-il souligné.

Selon Eric Piolle, la vague verte ayant déferlé sur les villes de Grenoble, Annecy ou encore Lyon aux dernières élections municipales et métropilitaines confirmerait que les Verts soient les mieux placés pour réunir et porter désormais l'union des forces de gauche. Ce serait d'ailleurs déjà le cas dans la région des Hauts-de-France, où la candidate EELV Karima Delli a déjà rassemblé derrière elle.

De son côté, la candidate écologiste Fabienne Grébert a elle aussi confirmé qu'elle ne voyait « pas de raison » de se retirer au profit de l'ancien ministre. « Est-ce que la notoriété d'un candidat ou d'une candidate suffit à se ranger derrière lui ? Nous ne sommes pas dans la politique spectacle », a-t-elle réagi ce début de semaine, face à la presse.

Fabienne Grébert confirmait toutefois dimanche encore que la porte demeurait néanmoins ouverte aux échanges avec le PS « avant le premier tour », ajoutant qu'auquel cas, « il y aura toujours ensuite le soir du premier tour ».

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