Régionales 2021 : la Région AuRA conduira-t-elle une femme au second tour ?

Auvergne Rhône-Alpes verra-t-elle une femme accéder au second tour des régionales ? C’est en tous les cas le pari des Verts qui, engagés très tôt dans la campagne avec leur « appel », ont désigné la candidate haut-savoyarde Fabienne Grébert comme future tête de liste. On connait déjà le nom de deux autres candidates, l'une potentielle et l'autre déclarée. Toutes trois partagent le même objectif : tenter de barrer la route à Laurent Wauquiez. Le président LR sortant n'a pas encore dévoilé ses intentions mais sa candidature semble, chaque jour, un peu plus acquise.
Trois femmes (deux candidates déclarées et une préssentie) ont au moins deux éléments en commun : être de gauche, et vouloir ravir le fauteuil de Laurent Wauquiez en Auvergne Rhône-Alpes.
Trois femmes (deux candidates déclarées et une préssentie) ont au moins deux éléments en commun : être de gauche, et vouloir ravir le fauteuil de Laurent Wauquiez en Auvergne Rhône-Alpes. (Crédits : Montage : Reuters/alexandrafraresse/DR)

En cette Journée internationale des droits femmes, plusieurs candidates déclarées ou pressenties entendent bien peser au sein de l'échiquier politique régional en Auvergne Rhône-Alpes, en vue des prochaines élections régionales, qui se tiendront en juin prochain.

La liste écologiste avait pris les devants dès l'été dernier, en désignant un binôme chapeauté par la candidate haut-savoyarde Fabienne Grébert, et son colistier Grégoire Verrière, élu de Courgoul (Puy-de-Dôme).

Lors du lancement d'un "appel fondateur" en août, les sympathisants écologistes avaient déjà affirmé qu'ils souhaitaient placer leur candidature sous le signe de la parité, et voyaient plus précisément une femme pour briguer la présidence de la seconde région de France après l'Ile-de-France.

« Je trouve qu'il est plutôt sain d'avoir une femme comme candidate », estimait elle-même Fabienne Grébert lorsque nous l'avions interviewée en octobre dernier, qui souhaitait déjà « rassembler le plus largement possible » en s'appuyant sur l'esprit citoyen de la campagne des municipales, menée quelques mois auparavant à Annecy, et qui avait permis d'élire le maire EELV François Astorg.

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La désignation de ce binôme, porté par le comité national d'EELV en octobre, puis confirmé par le vote officiel des adhérents le 25 février dernier, aura finalement entériné le nom de la haut-savoyarde comme tête de liste « officielle » d'EELV en AuRA.

La candidate écologiste, qui sera désormais chargée de parler « alliance » avec les différents partis, a déjà posé ses conditions : « Je serai tête de liste, quelles que soient l'issue des discussions », a-t-elle affirmé.

Une ex-ministre dans les starting-blocks

Un « deal » qui passe néanmoins mal avec le Parti socialiste, qui avait mis Najat Vallaud Belkacem sur les rangs. L'ex-ministre de l'Education nationale s'était montrée intéressée au cours des dernières semaines pour mener une liste du Parti socialiste en AuRA face à Laurent Wauquiez.

Interrogée sur une possible candidature par le JDD, celle qui est actuellement la directrice France de l'ONG One estimait que « la question essentielle, c'est de mettre fin à la mandature d'un mini-Trump, Laurent Wauquiez, qui pense que la solidarité est un cancer social et l'égalité des droits une blague, qui vomit l'écologie à longueur de journée et se prévaut d'une laïcité à la géométrie variation ».

Un profil emblématique, qui a d'ores et déjà appelé à « l'union de la gauche » en vue que ces élections régionales puissent devenir « le laboratoire » de cette union des forces, face à Présidentielle à suivre, en 2022. Même si depuis, celle-ci n'a toujours pas pour l'heure donné son feu vert.

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Car en coulisses, ses représentants trépignent et rappellent qu'ils ont amorcé très tôt des discussions avec les écologistes, « depuis l'été dernier », sans qu'un accord soit trouvé à ce jour. La question de la tête de liste « Grébert ou rien » ne passe pas au sein du Parti socialiste, qui avait plutôt appelé à une gouvernance partagée, soit une future présidence EELV ou PS, et le reste de l'exécutif représentant majoritairement l'autre composante.

Le PS se serait même fixé un « ultimatum » de 10 jours, à compter du vote EELV -soit le 25 février dernier-, pour parvenir à trouver un accord ou bien partir en campagne. Seul, ou pas tout à fait, puisque certains précisent que des discussions avancent avec certaines composantes de la gauche comme le PRG mais également Cap 21 ou l'Alliance écologiste indépendante, se seraient rapprochés du Parti socialiste. « Chacun devra comprendre qu'il n'y a pas d'union à gauche sans le PS », murmure-t-on en interne.

LFI et le PC : une femme également aux manettes des négociations

Une autre femme s'intéresse de près à l'Hôtel de région et pourrait peser dans les débats à venir : il s'agit de la sénatrice communiste ligérienne Cécile Cukierman, conseillère régionale depuis 2004. Elle a été désignée début mars chef de file par 84% des membres du Parti Communiste en Auvergne-Rhône-Alpes (3.000 militants). Ces derniers ont approuvé par ailleurs à 67% la stratégie d'union avec la France Insoumise, pour une liste commune portant donc en tête le nom de Cécile Cukierman.

Celle-ci s'était déjà attelée à l'exercice lors des précédentes élections régionales. "Je veux mettre en avant les valeurs progressistes qui m'animent et apporter de vraies réponses aux femmes et aux hommes de ce territoire", explique-t-elle, pointant les dossiers qu'elle a pu porter à la Région dernièrement, notamment l'amélioration du dispositif de manuels gratuits pour tous les lycéens ou plus récemment la garantie de la réalisation d'une étude sur la réouverture de la desserte ferroviaire Saint-Etienne/Clermont-Ferrand (tronçon Boen/Thiers) ou encore le soutien au fabricant de panneaux photovoltaïques, filiale d'EDF, Photowatt.

En 2015, Cécile Cukierman avait séduit 5,39% des électeurs de la région, soit environ 40.000 électeurs de moins que Jean-Charles Kolhaas, alors tête de liste EELV.

Une formation politique à laquelle l'alliance PC-LFI ne se cache pas de faire les yeux doux. Une rencontre bilatérale doit avoir lieu, à sa demande, dans les prochains jours.

"Nous voulons rassembler plus largement", explique ainsi Cécile Cukierman, prévenant néanmoins qu'il s'agira de nouer des alliances sur des "bases programmatiques", dont l'union PC-LFI a défini les grands lignes : la question sociale pour faire de la Région "un bouclier social permettant à l'Humain de se développer, en s'appuyant notamment sur la formation professionnelle", la bifurcation écologique afin que "les politiques régionales soient à la hauteur en la matière sur les sujets des infrastructures, de l'aménagement du territoire, de l'agriculture" et enfin "l'impérieuse nécessité de la question démocratique pour co-construire avec les citoyens la Région de demain".

Sur ces trois sujets, Cécile Cukierman met en avant des points de convergence avec EELV. Même si, réaliste, elle reconnait des différences sur un certain nombre de dossiers. Par exemple, sur le sujet Railcoop. "Il y a forcément toujours des points différenciants, sinon nous serions tous exactement dans la même ligne", insiste-t-elle.

Pour rassembler, Cécile Cukierman se dit prête à abandonner la tête de liste. A condition que ses partenaires soient capables d'envisager la même chose... "Nous sommes ouverts au fait d'avoir la tête de liste, comme nous sommes ouverts au fait de ne pas l'avoir. J'attends la même démarche de mes interlocuteurs".

Interlocuteurs dont ne devrait pas faire partie le Parti Socialiste. "Je ne ferme pas la porte mais au lendemain de mon élection, je n'ai vraiment pas senti le PS me tendre la main...".

Un ex-LFI prend la tête du Rassemblement National

Pour autant, on ne compte encore que trois femmes parmi les huit candidats pressentis ou déjà déclarés à cette élection. Avec face à elles pour commencer, le président sortant LR Laurent Wauquiez, dont la candidature ne fait désormais presque plus aucun doute, même si le président sortant se refuse toujours à confirmer ses intentions, à seulement trois mois du premier tour.

Au centre, le député LaRem du Rhône LaRem Bruno Bonnell a officialisé sa candidature pour défendre le bilan du gouvernement, de même que Patrick Mignola (Modem) et Gerbert Rambaud (Debout la France), qui ont confirmé qu'il faudrait compter avec eux.

Le Rassemblement national vient également d'arrêter son choix en vue des Régionales 2021 : il s'agira du lyonnais Andréa Kotarac, 32 ans, qui avait quitté avec fracas le Parti de gauche et La France insoumise en 2019 pour soutenir la liste de Marine Le Pen aux dernières élections européennes, sans pour autant s'encarter officiellement.

Cet ancien conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, désormais co-animateur du « mouvement localiste » avec l'eurodéputé du RN Hervé Juvin, fait partie des nouvelles têtes que le RN souhaite pousser, tout en jouant la carte d'une certaine « ouverture », y compris auprès des jeunes.

Celui-ci se voit d'ores et déjà comme le « principal adversaire » de Laurent Wauquiez, s'appuyant sur les derniers sondages dont l'enquête Ifop de novembre dernier, qui donnait le RN en seconde position au premier tour (20%), derrière une liste LR soutenue par Laurent Wauquiez (31%).

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Commentaires 5
à écrit le 09/03/2021 à 15:28
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L'argument de prétendre qu'une femme est préférable à un homme, est du meme niveau que l'inverse venant d'un homme ... Quelle tristesse !

à écrit le 09/03/2021 à 8:27
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La région AURA qu’est bien gérée avec l’équipe actuelle tout le monde peut s’en rendre compte, elle a su créer des marges de manœuvre pour faire face ã la crise.

à écrit le 08/03/2021 à 21:04
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Je conseille la 3 ème femme à droite de l’image.

à écrit le 08/03/2021 à 13:38
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"Je trouve plutôt sain d'avoir une femme comme candidate" a estimé la candidate écolo : . . . parce qu'une candidature masculine est donc malsaine ?????? ... les électeurs mâles apprécieront la haute estime que cette personne leur accorde !!

à écrit le 08/03/2021 à 10:39
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Avec tout le cinéma que nous a fait Wauquiez jusqu'à présent pour que l'on parle de lui ce qui serait vraiment le plus étonnant serait qu'il ne se présente pas !

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