Textile : dans la Loire, la filière du luxe continue de tisser sa toile avec un nouveau projet d’usine

Le groupe CGM, sous-traitant spécialisé dans la confection d’accessoires textile de luxe, va implanter une troisième usine dans la Loire. A la clé 150 emplois, et le renforcement des positions déjà fortes du territoire régional en matière de textile de luxe.
Novasoie va prendre place sur Novaciéries, un immense site industriel en reconversion à Saint-Chamond (Loire). Avec à la clé, près de 150 emplois à venir.
Novasoie va prendre place sur Novaciéries, un immense site industriel en reconversion à Saint-Chamond (Loire). Avec à la clé, près de 150 emplois à venir. (Crédits : Saint-Etienne Métropole / Daniel Grand)

La rumeur bruissait depuis quelques mois, l'information est désormais confirmée. Le groupe ligérien CGM, spécialiste de la sous-traitance textile pour le secteur du luxe, va implanter une nouvelle usine sur le site Novaciéries de Saint-Chamond (Loire), ex-friche industrielle en reconversion.

Avec cette nouvelle entité, baptisée Novasoie, il s'agira de confectionner des accessoires textiles, à partie de soie et de cachemire principalement, pour une grande maison de luxe dont nous devrons taire le nom, celle-ci exigeant (comme la plupart de ses consœurs) la discrétion absolue de ses sous-traitants.

150 emplois vont être créés

7 millions d'euros vont être investis (dont 3,5 millions d'euros pour la construction d'une usine de 2.600 m² qui prendra place sur le site de l'ancienne Halle 06). La livraison est annoncée pour le printemps 2025. 100 salariés devraient être recrutés pour démarrer, avec, l'ambition, à terme, de créer 150 emplois et réaliser un chiffre d'affaires de quatre millions d'euros.

Pour accélérer le démarrage de l'activité, Novasoie est d'ores et déjà installée dans des locaux temporaires. Une dizaine de salariés a déjà été recrutée, une trentaine est en formation. Car le temps presse, le groupe doit accélérer ses cadences pour satisfaire le développement de son client principal.

Créé en 2012 par Christian Alart, CGM compte déjà deux autres unités de production. La première, MSI, à Saint-Symphorien de Lay (près de Roanne) compte environ 90 salariés s'affairant à la confection de trois accessoires textile (pour 3,8 millions d'euros de chiffre d'affaires). La seconde unité, Iris, a ouvert ses portes en septembre en 2021 à Cleppé, près de Feurs (avec un deuxième atelier qui a démarré en septembre dernier). Elle emploie 70 personnes confectionnant deux accessoires textile. « Nous visons les 150 salariés sur chacun de ces deux sites. Nous avons le potentiel de travail suffisant, le frein principal au développement reste le recrutement », explique Géraldine Alart Graney, co-gérante de CGM.

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Et c'est justement pour pallier cette problématique, que la troisième unité de CGM va ouvrir ses portes, bien plus au sud de la Loire, sur un bassin d'emploi complétement différent de ses deux premières usines situées plutôt en zone rurale. « Nous nous ouvrons à un nouveau bassin de candidats en nous implantant à Saint-Chamond. Nous recrutons, en collaboration avec Pôle Emploi, avec la méthode de recrutement par simulation. Nous cherchons des personnes avec une dextérité manuelle et nous les formons à nos métiers. Certains de nos salariés n'avaient jamais touché une aiguille à coudre avant de venir travailler chez nous... ».

96 entreprises dans le textile de luxe dans la région

Novasoie vient renforcer les positions, déjà bien établies, de la Loire en matière de textile de luxe. Et plus globalement d'Auvergne-Rhône-Alpes sur le secteur du luxe.

Avec près de 200 entreprises positionnées sur les marchés du luxe et du haut-de-gamme (selon le panorama réalisé l'année dernière par Auvergne Rhône-Alpes Entreprises), employant plus de 13.000 salariés, la Région est en effet une des places fortes françaises du luxe.

Tout particulièrement en ce qui concerne le textile de luxe qui occupe plus de 3.300 salariés dans 96 entreprises (608 millions d'euros de chiffre d'affaires) essentiellement implantées dans le Rhône et la Loire. Deux terres historiques de textile spécialisées plus spécifiquement sur le travail de la soie, des rubans et des métiers à tisser jacquard. La région accueille d'ailleurs plusieurs filiales d'Hermès et de Chanel et de très nombreux sous-traitants de ces deux grandes maisons (mais pas que).

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Malgré un ralentissement conjoncturel fin 2023 - lié principalement à la mise au pas de la consommation chinoise (marché phare de l'industrie française du luxe) -, les perspectives du secteur sont excellentes.

En 2023, selon le rapport annuel du cabinet américain spécialisé Bain & Company, le marché du luxe a atteint 1.500 milliards d'euros en 2023, soit +8 à 10% par rapport à 2022. Les biens personnels de luxe ont atteint 362 milliards d'euros (+4%). D'ici 2030, le marché mondial du luxe pourrait atteindre les 2.500 milliards d'euros, dont 580 milliards d'euros pour les produits de luxe personnel.

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Commentaire 1
à écrit le 01/04/2024 à 12:04
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Merci Stephanie Toujours de supers informations Une vraie implication territoriale Isabelle Louison Henry

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