Auvergne Rhône-Alpes : la filière du luxe cherche 1.500 postes à pourvoir d’ici à 2025

En matière de luxe et de haut-de-gamme, la région Auvergne Rhône-Alpes attire de nombreuses entreprises de la maroquinerie, du textile, de la joaillerie et de la coutellerie. Le secteur emploi quelque 13.000 personnes dans la région et rencontre actuellement une problématique de recrutement, à laquelle la Région compte répondre avec la formation.
(Crédits : DR/KMariot)

L'Auvergne Rhône-Alpes, terre d'accueil des entreprises de luxe. Historiquement connue pour la soie et les Jacquard, la région regroupe aujourd'hui tous les métiers avec 96 entreprises dans le textile, dont des groupes comme Hermès et Chanel, 52 dans le cuir de luxe et haut de gamme avec des marques aussi connues que les Ateliers Louis Vuitton et Algo (groupe Goyard), 29 dans la bijouterie-joaillerie comme Van Cleef & Arpel ou Les Georgettes (Altesse), 21 dans la coutellerie (Amefa, Perceval...).

Et ce n'est pas fini puisque les projets d'installation sont encore nombreux comme en témoigne l'ouverture en 2024 d'une usine Hermès à Riom dans le Puy-de-Dôme. A tel point que la région Aura était l'an dernier, selon le panorama d'Auvergne Rhône-Alpes Entreprises, la première région française en termes de projets de recrutement dans le secteur du cuir et du textile avec 1.460 projets signalés par les employeurs (+31 % par rapport à 2021). Une bonne nouvelle pour l'emploi, alors que le textile compte déjà plus de 3.300 salariés (principalement dans les activités de tissage et d'ennoblissement), le secteur du cuir 8.200 (dont 7.250 salariés dans la maroquinerie, soit 25% des effectifs français), tandis que 1.300 salariés travaillent dans la bijouterie-joaillerie et 230 dans la coutellerie.

« En matière de fabricants, le bassin lyonnais est le second bassin français sur la joaillerie », a rappelé Stéphane de Braquilanges, directeur technique de Francéclat (comité professionnel horlogerie, bijouterie, joaillerie, l'orfèvrerie et arts de la table) lors des premières Assises du savoir-faire qui se sont tenues le 26 janvier dernier.

La priorité du recrutement

Pour autant, ces projets posent la question de la pénurie de main-d'œuvre, qui n'épargne pas le secteur du luxe et du haut-de-gamme. Preuve en est : 1.500 emplois restent encore à pourvoir dans les 3 ans dans la région. Ce qui n'est pas sans inquiéter la filière et les élus. « Le recrutement » est en effet l'une des principales inquiétudes, explique Stéphanie Pernod-Beaudon, première vice-présidente régionale en charge de l'économie et de la relocalisation. La formation est l'un des leviers de la Région pour y parvenir.  Critiquée pour avoir significativement  baissé le budget dédié à la formation au motif qu'il ne fallait plus financer « des formations qui ne servent à rien », selon les mots de la vice-présidente, la Région veut néanmoins se donner les moyens pour le luxe. Jacques Blanchet, vice-président délégué à la formation, affirmait en effet récemment à La Tribune que sur les 1.140 parcours des métiers du luxe (maroquinerie, textile, horlogerie, ameublement, gemmologie...) la Région a consacré 4,604 millions en 2021. Actuellement, 450 personnes sont déjà en formation.

Lire aussiLe recrutement : le grand défi des géants français du luxe pour continuer leur folle croissance (LVMH, Hermès...)

« Il y a des besoins dans la filière, beaucoup dans la maroquinerie, dans le textile sur la couture, mais aussi dans l'industrie textile au sens large (santé, parachute...) », explique Sylvie Salasc, conseillère formation filière textile mode et cuir au Greta CFA Lyon Métropole.

L'organisme a un rôle à jouer sur le recrutement, notamment pour accompagner les candidats à la formation et apporter de la visibilité aux entreprises du secteur, comme en les faisant venir dans les établissements scolaires.

Les métiers évoluent et les besoins avec, la formation doit donc aider à pourvoir un certain nombre de postes tout en restant pertinente. « Nous avons besoin d'un échange pour optimiser les contenus et ce qui est attendu se mettre d'accord sur comment y arriver. [...] On est dans l'ambivalence, entre poursuivre les savoir-faire de ces métiers artisanaux et l'intégration des nouvelles technologies », ajoute Sylvie Salasc.

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