Du photovoltaïque à l’hydrogène vert, le montpelliérain Qair veut produire 500 mégawatts par an en Auvergne Rhône-Alpes

Le montpelliérain Qair, producteur d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique), affiche une ambition d'un gigawatt produit en France d'ici 2026, dont la moitié en Auvergne-Rhône-Alpes. Après avoir noué un partenariat avec Sun'Agri, filiale de l'entreprise lyonnaise Sun'R, le producteur indépendant regarde tout particulièrement les ressources naturelles de la région, ainsi que son gisement de clients industriels et agricoles, qui en font une cible privilégiée pour sa roadmap.
Alors que Qair porte des projets dans plusieurs pays à travers le globe comme ici, au Vietnam, le producteur d'énergies renouvelables (ENR) indépendant compte également produire, à horizon 2026, plus de 500 mégawatts par an en Auvergne Rhône-Alpes. Près de 450 mégawatts d'énergie photovoltaïque seraient ainsi en développement actif.
Alors que Qair porte des projets dans plusieurs pays à travers le globe comme ici, au Vietnam, le producteur d'énergies renouvelables (ENR) indépendant compte également produire, à horizon 2026, plus de 500 mégawatts par an en Auvergne Rhône-Alpes. Près de 450 mégawatts d'énergie photovoltaïque seraient ainsi en "développement actif". (Crédits : Qair)

L'entreprise iséroise Cap Sud, spécialiste du photovoltaïque agricole, et ses 110 salariés viennent de lui passer sous le nez à la barre du Tribunal de commerce (la partie a finalement été gagnée par Helexia, filiale de Voltalia comme nous l'évoquions la semaine dernière), mais le producteur montpelliérain Qair (360 salariés ; CA 2021 : 75 millions d'euros) n'en réaffirme pas moins ses nouvelles ambitions pour la région Auvergne Rhône-Alpes.

Le producteur d'énergies renouvelables (ENR) indépendant ambitionne d'y produire, à horizon 2026, plus de 500 mégawatts par an. 450 megawatts d'énergie photovoltaïque seraient ainsi en "développement actif".

Un premier projet d'hydro-électricité est également en cours dans les Alpes et deux autres en instance de sécurisation.

Objectif : afficher 12 MW hydro-électriques/an au compteur en Auvergne Rhône-Alpes d'ici 2026, avec l'ambition d'investir entre 200 et 300 millions d'euros dans différents projets. A commencer par l'éolien, qu'il souhaite développer à hauteur de 50 MW dans la région, sous le même horizon.

Le montpelliérain détient en effet déjà une petite centrale éolienne à Saint-Clément en Ardèche. Un "repowering" est annoncé pour 2023 qui permettra de remplacer les anciennes machines par des turbines plus puissantes et plus productives.

A ces 500 mégawatts mêlant donc photovoltaïque, hydro-électricité et éolien, devraient s'ajouter 100 megawatts pour l'hydrogène vert. Deux projets de 50 MW chacun pour des usages de mobilité et des usages productifs sont en discussion sur des fonciers détenus par des industriels de la région.

Une région industrielle et agricole qui coche plusieurs cases

Qair s'appuie pour l'instant sur une équipe physique de trois collaborateurs à Lyon, épaulée à distance par une vingtaine de personnes du staff Qair. Et déjà, une quinzaine de recrutements est à l'ordre du jour pour 2022 et 2023.

"Pour Qair, Auvergne Rhône-Alpes est une région stratégique. De par sa taille mais aussi par ses activités. Il s'agit d'une grande région industrielle d'une part et d'une grande région agricole d'autre part", explique Charles Lhermitte, directeur général délégué aux opérations.

Sur ce dernier point, Qair vise tout particulièrement les exploitations du sud de la région où "une symbiose entre l'implantation photovoltaïque et l'activité agricole est performante", grâce à l'ombrage procuré aux cultures par les panneaux et aux nouveaux revenus redistribués aux agriculteurs.

Qair a d'ailleurs noué tout récemment un partenariat avec Sun'Agri, filiale de l'entreprise lyonnaise Sun'R, pour le déploiement conjoint de solutions de production d'énergie photovoltaïque associées à des services de pilotage de persiennes solaires et de suivi agronomique.

"Le potentiel pour l'hydroélectricité dans la région est également très intéressant, en particulier dans les Alpes, grâce à de nombreux petits cours d'eau avec de très fortes chutes. Nous pouvons produire beaucoup d'électricité ainsi, sans rupture de trame bleue. Nous scrutons ce territoire très attentivement", poursuit le directeur général délégué aux opérations.

Des projets majeurs en France et à l'international

A l'échelon national et international, Qair affiche une ambition à 1 GW fin 2022 (représentant un milliard d'euros d'investissements), dont 60% dans l'éolien, 40% dans le photovoltaïque et des premières bribes dans l'hydro-électricité. A 5 ans, la perspective s'ouvre à 5 GW.

Selon le dernier Observatoire des énergies renouvelables, publié par le Ministère de la Transition écologique en juillet 2021, 322 TWh d'énergies renouvelables étaient produits en France en 2020 dont 33% via le bois énergie, 19% par l'hydraulique renouvelable, 12,7% par l'éolien, 4,2% par le solaire photovoltaïque etc.

L'énergéticien produit déjà 650 MW dans 16 pays (dont 400 MW au Brésil). Qair est positionnée sur plusieurs projets d'envergure, à l'étranger comme en France. Par exemple, EolMEd qui prévoit l'implantation d'éoliennes sur des fondations flottantes en mer Méditerranée (mise en service début 2024 pour une production équivalente à la consommation annuelle d'une ville de 50.000 habitants).

Dans le cadre d'un consortium international, l'entreprise a également remporté un appel d'offres offshore en Ecosse pour le développement de 2GW. Qair est par ailleurs candidate avec TotalEnergies et Macquarie à l'appel d'offres pour le projet breton d'éolien flottant.

Côté chiffre d'affaires, l'entreprise a réalisé 30 millions d'euros en 2020, 75 en 2021 et devrait terminer 2022 avec 150 millions d'euros de chiffre d'affaires dans sa besace.

Impact positif de la crise

Les projets semblent donc foisonner. Mais il faut dire que si Qair a été créée en 2018, elle est en réalité issue du travail de plus de trente ans de son principal actionnaire, Jean-Marc Bouchet. Celui-ci avait cédé en 2017 son groupe Quadran et ses 500 MW d'énergie renouvelable à Direct Energie. Il avait conservé seulement quelques sites de production.

Avec le fruit de cette cession, une nouvelle structure avait été remontée avec seulement 9MW reliés au réseau en 2018.... Si la croissance a été beaucoup portée jusqu'ici par des acquisitions, elle devrait désormais s'orienter plus nettement vers la création d'actifs. Même si les investissements vont devoir encore se renchérir du fait de la hausse des matériaux.

"Cette double crise Covid + Ukraine renchérit de 30 à 50% les coûts de production de nos panneaux et de 15 à 20% pour nos éoliennes. Mais globalement, l'impact est plutôt positif puisque cette période déclenche une prise de conscience. Les consommateurs et les états cherchent des solutions alternatives aux solutions fossiles", conclut Charles Lhermitte.

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