Sobriété énergétique : « Nous avons déjà décidé de couper le chauffage une heure avant la fin des salons » (GreenTech +, filiale de GL Events)

Créée tout juste avant la crise sanitaire, la nouvelle division du lyonnais GL Events dédiée au développement durable et aux nouvelles énergies, Greentech +, est sur la rampe de lancement cet automne, alors que la reprise des salons se profile. Le groupe devra gérer également ses propres enjeux énergétiques, avec une hausse des prix de l’énergie qui pourraient se traduire, selon le plus mauvais scénario, par une augmentation de +35% des charges, et des mesures à prendre cet automne pour réduire la consommation de ses grands halls comme Eurexpo Lyon.
Face à la flambée des coûts de l'énergie, « bien évidemment, nos surcoûts vont être importants. On n'est pas encore complètement impactés aujourd'hui mais on va l'être, comme toute entreprise. Avec effectivement des surfaces de halls extrêmement importantes, puisqu'on parle de plus de 80.000 m2 sur des bâtiments comme Eurexpo, et avec des isolations pas toujours efficaces », explique Florence Rousson-Mompo.
Face à la flambée des coûts de l'énergie, « bien évidemment, nos surcoûts vont être importants. On n'est pas encore complètement impactés aujourd'hui mais on va l'être, comme toute entreprise. Avec effectivement des surfaces de halls extrêmement importantes, puisqu'on parle de plus de 80.000 m2 sur des bâtiments comme Eurexpo, et avec des isolations pas toujours efficaces », explique Florence Rousson-Mompo. (Crédits : DR)

Elle a été créée juste avant la crise sanitaire, et la tempête qu'a représenté celle-ci pour le secteur de l'événementiel, mis à l'arrêt durant près d'un an et demi en raison des restrictions sanitaires.

Mais alors que l'automne 2022 pointe le bout de son nez, pour la première fois depuis deux exercices sans restriction ni jauges, le lyonnais GL Events en a profité pour faire de cette saison la véritable rampe de lancement de sa nouvelle division Greentech +, chargée de regrouper les salons autour des enjeux de développement durable au sein du pôle Exhibitions.

Ils sont au nombre de neuf pour l'instant, et vont des thématiques liées à l'énergie comme HyVolution, aux secteurs touchés par ces grandes mutations, comme le salon Piscine Global Europe (piscine et bien-être), ou encore Eurobois (bois) ou Horizonia (tourisme durable et responsable).

« Il nous a semblé déterminant, au regard des enjeux que nous avions identifié, de pouvoir créer cette division greentech, qui prend tout son sens aujourd'hui et qui nous permet d'accompagner les mutations de marché vers plus de durabilité et pour valoriser les démarches éco-responsables des différentes filières que nous adressons », souligne Florence Rousson-Mompo, directrice des salons GreenTech+, sur le plateau de Lyon Business.

Avec une approche jugée complémentaire, reposant d'une part sur « une typologie de produits qui vont servir la transition écologique comme l'énergie, et puis des filières qui ont aujourd'hui la nécessité de s'inscrire dans cette démarche de durabilité, comme la piscine ».

Après une première édition dédiée au tourisme durable (Horizonia), la division GreenTech + prépare notamment le retour du salon HyVolution dédié à l'hydrogène à Paris au printemps prochain, et qui servira de socle au retour d'un marché européen post-crise.

« Sur la thématique de l'hydrogène, la France a une place à défendre et c'est ce que nous cherchons à accompagner (...). Et puis, nous avons vu que beaucoup de gouvernements ont de politiques assez volontaristes dans ce domaine et notamment en Amérique du Sud et au Chili et c'est pourquoi on s'inscrira aussi dans l'accompagnement de la réorganisation géopolitique de l'énergie sur de nouveaux territoires ».

Couper le chauffage des grands halls, une heure avant la fermeture

Mais la reprise des salons pour le groupe lyonnais sera également placée sous le signe de la crise énergétique qui se profile cet hiver, et auquel les grands salons n'échappent pas :

« Bien évidemment, nos surcoûts vont être importants. On n'est pas encore complètement impactés aujourd'hui mais on va l'être, comme toute entreprise. Avec effectivement des surfaces de halls extrêmement importantes, puisqu'on parle de plus de 80.000 m2 sur des bâtiments comme Eurexpo, et avec des isolations pas toujours efficaces », explique Florence Rousson-Mompo.

Si elle atteste que la question de la déperdition de l'énergie « était déjà un enjeu et le devient à nouveau aujourd'hui », le groupe serait en passe de repasser au crible l'ensemble de ses consommations énergétiques et de « se reposer les bonnes questions » sur la manière d'alimenter ses halls afin de réaliser des économies tout en assurant tout de même le confort de ses exposants et visiteurs.

Car le secteur événementiel devra lui aussi prendre sa part face aux cibles de réduction de 10% annoncées par Elisabeth Borne, et étudie déjà plusieurs mesures concrètes en ce sens :

« Nous avons déjà décidé très concrètement, en lien avec la fédération de notre secteur qu'est l'Unimev, de pouvoir couper le chauffage une heure avant la fin des manifestations. Car on sait déjà que compte-tenu de la taille des halls, d'ici que la température baisse, il n'y a pas nécessité de clôturer le chauffage après. Et cela nous permettra de générer aussi des économies sur des périodes de nuit inoccupées », atteste Florence Rousson-Mompo.

« Aucune solution n'est écartée »

Interrogée sur la possibilité de devoir fermer plus tôt ou ouvrir plus tard ses salons (une option déjà envisagée dans d'autres secteurs comme les remontées mécaniques des stations de ski), la directrice des salons GreenTech+ répond : « Aujourd'hui nous ne sommes fermés à aucune solution, le tout étant, dans la promesse que nous faisons, de continuer à pouvoir bien servir nos marchés ».

Si le groupe n'avance pour l'instant aucun chiffre précis concernant les premiers impacts financiers attribuables à la hausse des coûts de l'énergie, Florence Rousson-Mompo précise :

« Nous nous situons aujourd'hui encore dans une fourchette assez large, que nous sommes en train d'évaluer. Dans les scénarios les plus négatifs, on est sur une augmentation de +35% sur les charges d'électricité et de chauffage, mais tout ça restera bien entendu à confirmer ».

La locomotive repart, mais les wagons ne seront pas tous présents

L'automne est aussi une période où GL Events attend justement un fort niveau d'activité, avec le retour d'un certain nombre de salons emblématiques pour sa division Exhibitions, alors même que GL Events venait tout juste de renouer, en mars dernier, avec les bénéfices et la rentabilité après de longs mois de crise sanitaire.

« Aujourd'hui, repart effectivement très fort toute l'activité Corporate car on a tous envie de se retrouver en sortir de cette crise Covid, ainsi que l'activité Salons qui est en redémarrage également. Il faut se rappeler que la spécificité de GL, avant la crise, était d'avoir près de 50% du chiffre d'affaires à l'export et nous sommes à nouveau portés par le dynamisme de l'international ».

Alors que le groupe lyonnais joue un rôle de locomotive pour sa filière, et profitait déjà, avant crise, d'un effet démultiplicateur à la fois en matière d'emplois et de chiffre d'affaires, l'un des enjeux était aussi que ses sous-traitants dont on craignait pour la survie puissent répondre présents à l'heure de la reprise :

« GL Events c'était environ 4.500 collaborateurs pré-crise et 15.000 sous-traitants de manière directe ou indirecte (...) malheureusement, aujourd'hui un certain nombre d'entreprises ont disparu mais d'autres répondent et sont toujours là. Et nous cherchons tous ensemble à pouvoir profiter de ce climat de reprise », glisse Florence Rousson-Mompo.

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis la rentrée dernière pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au coeur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Elodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaines 479 (box SFR), 360 (Orange), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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