Acquisition du lyonnais Lumapps par Bridgepoint : les grandes ambitions d’une transaction à 650 millions de dollars

C’est un des plus beaux coups de la French Tech. Lumapps recompose son capital autour du fonds d’investissement britannique Bridgepoint. L’opération, qui doit être finalisée en juillet prochain, est annoncée à 650 millions de dollars. Bridgepoint compte pousser la pépite lyonnaise vers la première place mondiale des intranets d’entreprise nouvelle génération.
La pépite lyonnaise, en bonne marche pour devenir une licorne, avait été créée en 2012 par Elie Melois et Sébastien Ricard. Son intranet social et collaboratif d'entreprise, en concurrence directe avec notamment les américaines Simpplr et Unily, avait été commercialisé en 2015.
La pépite lyonnaise, en bonne marche pour devenir une licorne, avait été créée en 2012 par Elie Melois et Sébastien Ricard. Son intranet social et collaboratif d'entreprise, en concurrence directe avec notamment les américaines Simpplr et Unily, avait été commercialisé en 2015. (Crédits : lumapps)

Avec une valorisation à 650 millions de dollars, elle n'entre pas encore dans la catégorie des licornes françaises. Mais la Lyonnaise Lumapps galope vite : en moins d'une dizaine d'années, elle s'est imposée comme l'un des leaders internationaux de l'intranet social et collaboratif d'entreprise, en concurrence directe avec notamment les Américaines Simpplr et Unily, elles aussi présentées comme des alternatives aux offres déployées par les géants Microsoft ou Google par exemple.

Avec un revenu annuel récurrent de 80 millions d'euros environ, une profitabilité désormais établie depuis le troisième trimestre 2023, une croissance annuelle bien supérieure (mais confidentielle) aux 15% affichés par le marché international, l'entreprise créée à Tassin-la-Demi-Lune en 2012 (par Elie Melois et Sébastien Ricard)  a séduit le fonds d'investissement britannique Bridgepoint. Celui-ci va en devenir l'actionnaire majoritaire en juillet prochain, aux côtés d'Eurazeo et de plusieurs dizaines de managers de Lumapps qui ont participé au tour de table. Les deux cofondateurs ont également remis significativement au pot.

L'opération est remarquable, en particulier dans un contexte financier défavorable à la tech depuis deux ans : la transaction est annoncée à 650 millions de dollars, soit l'un des plus beaux coups de l'histoire de la French Tech. Pour mémoire, Lumapps avait réalisé une levée de fonds de 70 millions d'euros en 2020.

Un montant qui se justifierait, selon Vincent Baudet, le patron de Bridgepoint Europe en France, par un puissant potentiel de la pépite lyonnaise et des bases déjà solides avec plus de 700 clients en portefeuille, principalement des grandes entreprises. « Nous voulons faire de Lumapps un champion global depuis la France ».

Dépasser les 100 millions de dollars au premier semestre 2025

Sur un marché international qu'elle estime à 9 milliards de dollars, et un taux de pénétration encore faible des intranets d'entreprise nouvelle génération, Lumapps table sur un revenu récurrent annuel de 100 millions d'euros dès l'année prochaine. Les moyens financiers nouveaux qui lui apporte Bridgepoint devraient dessiner les ailes de la future licorne.

« Aujourd'hui, il y a clairement un besoin de customiser les environnements digitaux des collaborateurs. Ils ont l'habitude, dans leur vie personnelle, d'utiliser des applis très intuitives et efficaces. Ce qui n'est pas le cas des intranets actuels. Le besoin de modernisation est important », expose Sébastien Liagre, vice-président en charge du développement.

Déjà très internationalisée avec 50% de ses revenus générés hors Europe, principalement aux Etats-Unis et en Asie Pacifique, Lumapps veut encore accélérer le pas sur son déploiement international, en particulier sur ces zones où le potentiel est estimé très important.

Autre axe stratégique, dans lequel l'accompagnement de Bridgepoint devrait être déterminant : la croissance externe.

« Nous avons déjà fait quatre acquisitions par le passé, dont Tech on Mars fin 2023 à Sophia-Antipolis. On veut accélérer sur ce sujet en intégrant des expertises connexes. Nous voulons être la plateforme qui consolide le marché en France et ailleurs », sourit Sébastien Liagre.

Lumapps, qui s'appuie actuellement sur 350 salariés (dont 250 en France, une centaine d'entre eux étant à Tassin-la-Demi-Lune), devrait recruter 150 à 200 collaborateurs supplémentaires dans les cinq prochaines années. Avec un fil rouge revendiqué : maintenir la R&D en France.

De son côté, Bridgepoint signe, avec Lumapps, sa troisième acquisition française depuis le début de l'année, après le rachat des activités de services aux particuliers de Nexity, et les cosmétiques Roc.

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