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La rumeur de sa candidature n'est pas nouvelle : lors des élections législatives de 2017 et de 2022, puis des élections municipales de 2020, et même des présidentielles de 2022 et 2027... Mais cette fois, le timing s'accélère, après des informations du Parisien publiées ce mardi matin.
Le président LR de la Région Auvergne Rhône-Alpes, élu successivement en 2015 et 2021, n'a jamais caché ses ambitions de revenir sur la scène nationale, depuis sa démission de la présidence du parti les Républicains (LR), une semaine après la déroute du parti (8,48%) aux élections européennes de 2019.
Cette fois, c'est la mécanique inverse qui se produit, alors qu'une vague historique du RN s'est déferlée sur l'Hexagone, jusqu'au coeur de son bastion d'Auvergne Rhône-Alpes.
Alors que les deux députés LR de la Haute-Loire devaient annoncer ce mardi s'ils sont de nouveau candidats aux prochaines élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains, le nom de Laurent Wauquiez est entré de nouveau dans la course pour remplacer la députée Isabelle Valentin (dont il était actuellement suppléant, ndlr) dans la première circonscription de Haute-Loire.
C'est donc dans son fief de Haute-Loire, où le Rassemblement national est arrivé largement en tête dimanche, que Laurent Wauquiez a officialisé sa candidature depuis la ville d'Yssingeaux (Haute-Loire).
« Nous sommes dans un moment très important et difficile pour notre pays », « il faut assumer ses responsabilités (...) devant les Français », a-t-il déclaré selon des propos rapportés par l'AFP, tout en refusant de répondre aux questions sur sa stratégie d'alliance dans ces élections surprises.
La tête de la Région bouleversée ?
Une candidature qui pose de nouveaux enjeux, au coeur de la campagne éclair qui s'apprête à débuter à compter de ce dimanche, date limite du dépôt des listes pour le premier tour du scrutin, prévu le 30 juin prochain.
A commencer par celle de sa succession à la présidence de Région. Car en vertu de la loi sur non-cumul des mandats locaux et nationaux de 2014, il est désormais interdit à tout député et sénateur d'exercer une fonction exécutive locale dont celle de président de Région.
Laurent Wauquiez, qui s'est posé, depuis plusieurs mois déjà, à la fois comme un fervent opposant au macronisme et l'homme fort de l'aile droitière de son parti, faisant d'Auvergne Rhône-Alpes un laboratoire de sa politique tourné vers l'échelle nationale, est également très attendu sur le positionnement à tenir dans la campagne qui s'annonce.
Une voix forte au coeur du séisme ouvert par Eric Ciotti
Car après l'alliance surprise annoncée par l'actuel président des Républicains, Eric Ciotti, en réponse à la main tendue par le Rassemblement national de Jordan Bardella, un séisme politique est en train de gagner le parti des Républicains.
Ce mardi midi, Laurent Wauquiez avait déjà lui-même écarté « le saut dans l'inconnu du RN », appelant son parti à une « parole indépendante », comme le rappelle l'AFP suite à son tweet sur le réseau X (ex-Twitter) :
« Le devoir de la droite républicaine est de proposer une parole claire et indépendante entre l'impuissance du en même temps et le saut dans l'inconnu du RN », a-t-il affirmé dans un post sur les réseaux sociaux, rejetant ainsi « les combinaisons d'appareil ».
Et il n'est pas le seul à contester la voix empruntée par l'actuel chef des Républicains : le patron des députés LR Olivier Morleix s'est lui aussi prononcé contre « tout arrangement » avec l'extrême droite, à l'image de plusieurs autres cadres du parti.
Pour rappel, Laurent Wauquiez avait occupé successivement plusieurs postes à l'échelle nationale : ancien ministre lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, ex-député de Haute-Loire (où il a siégé de 2004 à 2007 puis de 2012 à 2017) et ex-maire du Puy-en-Velay, il avait été largement élu à la tête du parti LR en décembre 2017, avec environ 75% des voix.
Désormais, c'est donc sur son implantation locale ainsi que sa stature d'ex-ministre de Nicolas Sarkozy que Laurent Wauquiez mise pour réunir le maximum de voix en quelques semaines, face à la liste du Rassemblement national qui a remporté 37,77 % des suffrages aux élections européennes du 9 juin dernier, doublant ainsi son score en l'espace de cinq ans dans ce département très rural. Une tâche qui s'annonce ardue puisque son parti n'a récolté que 10,7% des voix, derrière le PS et Renaissance lors du scrutin européen de ce dimanche.
(publié le mardi 11 juin à 12:31, actualisé à 15:09, avec AFP)
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