iXO Private Equity : ce fonds qui veut séduire les PME auralpines en pleine relance

La crise sanitaire ne semble pas faire peur à iXO Private Equity : ce fonds toulousain, qui a déjà investi plus de 60 millions d’euros dans une quinzaine d'entreprises régionales, se prépare à déployer un nouveau fonds de 45 millions pour soutenir le développement des PME de la moitié sud de la France. Et Auvergne Rhône-Alpes l’intéresse plus particulièrement au sein de cette stratégie.
la société de capital risque n'a pas chômé au cours de l'année 2020 et signe même une année plutôt « dynamique », marquée par le financement de 14 PME et ETI du sud de la France.
la société de capital risque n'a pas chômé au cours de l'année 2020 et signe même une année plutôt « dynamique », marquée par le financement de 14 PME et ETI du sud de la France. (Crédits : DR)

Il se pose aujourd'hui comme le premier acteur régional du capital investissement indépendant en France, avec un actif sous gestion de plus de 750 millions d'euros. Créé en 2003 à Toulouse, la société de gestion iXO Private Equity (22 collaborateurs) avait fait un premier pas au sein de notre région, en y implantant il y a cinq ans un bureau de deux collaborateurs, juste après Toulouse et Marseille.

« Il s'agissait de poursuivre notre stratégie qui consiste à vouloir être présent localement, avec des tickets compris entre 2 et 30 millions d'euros, à physionomie assez large, sous forme majoritaire ou minoritaire », souligne Alexandre Sagon, associé d'iXO PE en charge de l'investissement en Auvergne Rhône-Alpes.

Car son objectif est d'offrir une vision indépendante de la scène parisienne sur le terrain de l'investissement et de s'inscrire en complément de son dernier véhicule iXO 4 de 200 millions lancé en 2019, avec lequel il ciblait des projets d'investissements de plus de cinq millions ».

Et à ce titre, Lyon représentait une place idéale : « le marché lyonnais est un cran au-dessus de ce qu'il se passe au niveau des autres régions, de par sa taille et sa structuration, c'est une vraie place financière qui dispose d'une réelle autonomie par rapport à Paris », reconnaît-il.

Il y avait d'ailleurs déjà investi depuis son arrivée il y a cinq ans, 60 à 70 millions d'euros au sein d'une dizaine de sociétés régionales (Groupe APF, Exsto, Elydan, Cyclopharma, etc). « Généralement, nous aimons rester sur une période de 5 à 7 ans, et avoir un administrateur ou un membre du conseil de surveillance afin d'être proche des dirigeants dans les bonnes et mauvaises nouvelles, avec une équipes plutôt senior chargée de les accompagner ».

A la conquête des PME régionales « leaders de demain »

Et le nouveau fonds iXO PME1, imaginé par la société de gestion et lancé officiellement en décembre dernier, est directement calibré pour intéresser les sociétés auralpines.

« Il s'agit de tickets cette fois compris entre 2 et 5 millions par opération, et qui visent à cibler essentiellement des PME qui disposent de savoir-faire reconnus pour devenir les leaders de demain sur leurs marchés, avec une équipe managériale solide », avance Alexandre Sagon.

Avec, de l'autre côté du spectre parmi ses souscripteurs, des personnes physiques et des dirigeants principalement, qui souhaitent investir leur propre argent au plus près de leur propre réalité d'entrepreneur, au sein de différents secteurs de l'économie : santé, médico-social, agroalimentaire, etc...

Résultat ? Ce nouveau fonds iXO PME 1 est parvenu à réunir une enveloppe de 45 millions d'euros, qu'il souhaite désormais réinjecter au sein des PME régionales. Tout en amenant, s'il le peut, cette somme à 50 millions d'euros au cours du premier semestre 2021.

Il aurait même déjà réalisé deux premières prises de participation en Occitanie et en région PACA, qui demeurent confidentielles à ce stade. La société de gestion vise à atteindre, à terme, les 10 à 15 prises de participations, au sein de ses quatre grands bassins d'activité situés au sud de la France, que sont Toulouse, Lyon, Bordeaux et Marseille.

Une stratégie qui correspondrait selon lui bien aux signaux post-crise de l'économie française. « Le Covid se traduit par un mouvement d'accélération où les dirigeants ont tendance à sortir encore un peu plus des placements classiques, pour se diriger vers des placements non-côtés, afin d'investir dans des sociétés de leur territoire, qu'ils connaissent, sur une optique de long terme », constate Alexandre Sagon.

D'autant plus que de l'autre côté, les entreprises qui ont besoin de se solidifier pour mener à bien un projet d'investissements demeurent bien présentes, face à une nécessité de se digitaliser et de rebondir parfois sur de nouveaux marchés, en parallèle au plan France Relance, annoncé par le gouvernement.

Le fonds iXO PME 1 est d'ailleurs en cours d'obtention du label relance mais n'a pas encore participé directement à une opération incluant un volet subvention France relance. « En revanche, l'une de ses participations en AURA, le groupe Elydan, a obtenu récemment une telle subvention dans le cadre d'un projet de relocalisation », précise iXO.

La crise comme un vecteur de transformation

Car la société de capital risque n'a pas chômé au cours de l'année 2020 et signe même une année plutôt « dynamique », marquée par le financement de 14 PME et ETI du sud de la France, ainsi que la cession totale ou partielle de 19 participations. Cela représente, d'après iXo, un investissement global de 60,2 millions d'euros, dont la grande majorité (56,9 millions) ont été placés au sein de neuf nouvelles sociétés, tandis que plus de deux tiers de ces investissements (68%) ont été réalisés à l'issue du premier confinement. En Auvergne Rhône-Alpes, cette année s'est traduite par des investissements au sein des sociétés Capexsto, Exotrail, Zionexa et Platinium (Groupe APF).

 « Evidemment, les investisseurs vont désormais regarder comment une société a traversé cet épisode », admet Alexandre Sagon, qui remarque toutefois qu'au sein d'un portefeuille global de 69 sociétés, cette période aurait permis à la plupart des sociétés d'apprendre à rebondir, et même de transformer certains modèles.

« Investir après une crise comme celle-ci permet de tirer les conséquences, mais aussi, de saisir certaines opportunités qui émergent au sein de certains secteurs en matière d'investissement, comme la santé, la logistique ou encore l'énergie », glisse-t-il.

Créations ou extension d'usines, transfert d'entreprise ou encore projet d'internationalisation ou de relocalisation d'une production... La société iXO garde ainsi l'œil ouvert sur une grande diversité de projets situés au cœur des territoires.

Car malgré le contexte actuel, elle demeure convaincue que le Covid-19 ne signe pas la fin des opportunités de croissance, y compris à l'international :

« Cette crise est exceptionnelle et s'avère même mondiale. Elle ne remet pas en cause l'ensemble du marché, car tout le monde a pris un coup, à l'exception de certains secteurs qui risquent d'être touchés plus longuement, comme l'événementiel ou le tourisme ».

A la suite de la première vague, Alexandre Sagon a également observé sur la fin d'année la relance d'un certain nombre de projets de croissances externes ou de rapprochements d'entreprises. A commencer par des sociétés où les dirigeants, sur le point de partir à la retraite, souhaitaient trouver ou préparer une relève. « Certains n'auraient peut-être pas écouté une offre dans un autre contexte, mais se disent que s'ils doivent faire face à plusieurs épisodes de Covid, c'est peut-être le moment de céder ».

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