
LA TRIBUNE AUVERGNE RHONE-ALPES - Quel est l'état des lieux d'une année 2020 inédite pour la Banque de France au niveau régional ?
CHRISTIAN JACQUES BERRET - "Notre région est celle qui dispose de la plus belle économie derrière l'Ile-de-France, ce qui se retrouve dans les chiffres issus du PGE : sur un total de 127 milliards d'euros au niveau national, la région AuRA se situe loin devant avec près de 14 millions octroyés à près de 82.000 entreprises.
C'est bien plus que de grandes régions comme PACA, la Nouvelle Aquitaine, ou encore l'Occitanie, qui totalisent chacune 10 millions, 9 millions et 8,8 millions de prêts attribués.
L'ensemble des secteurs économiques sont d'ailleurs représentés, puisque nous avons-nous aussi du décolletage en Haute-Savoie, de la maroquinerie de luxe en Auvergne, de l'aéronautique un peu partout, de la santé et pharmacie à Lyon, etc.
Nous suivons donc de près les évolutions nationales, avec la petite particularité que notre secteur se trouve en général un peu plus dynamique. Le premier confinement a donc été assez dur, et la reprise très forte entre les deux confinements. A tel point que dans certains secteurs comme la montagne, le mois d'août dernier s'est révélé historique.
Ce qui nous donne, en fin d'année, une évolution globale de notre PIB de -7%, soit un score un peu meilleur que l'échelon national, qui se situe plutôt aux alentours de -8,3%."
Quel bilan peut-on tirer, avec un peu de recul, de ce second confinement sur l'économe auralpine ?
"En décembre, nous avons suivi la tendance nationale mais là où l'on constate des différences, c'est sur le plan de l'industrie. Car alors que 91% des entreprises industrielles indiquaient en fin d'année avoir repris une activité normale, elles étaient 95% dans notre région. De même que dans les services, ce score atteignait 88% en AuRA, contre 82% sur le plan national. Même chose dans le bâtiment, où nous sommes un point en dessus de la moyenne (98%).
On peut donc dire que cette fois encore, l'économie de notre région a un peu mieux résisté.
Bien entendu, il existe des disparités au sein du secteur des services, car là où le transport routier est passé de 60% d'activité au mois d'avril à 97% en fin d'année, l'emploi temporaire qui était tombé à 31% puis repassé à 90%, tandis que l'hôtellerie restauration était entre 0 et 3% en avril, et remonte péniblement à 30% en fin d'année..."
Est-ce que cela signifie pour autant que notre économie et nos entreprises sont aujourd'hui moins impactées ?
"Les liquidités, encore aujourd'hui présentes au sein de l'économie, nous ont permis pour l'instant d'éviter que la crise sanitaire ne se double d'une crise financière. La commande publique a repris, semble-t-il, de la vigueur, et les mesures d'aides massives ont été prises permettant à l'économie de repartir, même s'il peut toujours exister des trous dans la raquette. Ce choix s'est fait pour protéger l'économie, au prix de l'endettement.
La France fait désormais face à deux sources de dettes :...
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