Yacon & co, l’entreprise vichyssoise qui cartonne avec son sirop, alternative au sucre

Son passage dans l’émission de M6 « Qui veut être mon associé » a boosté sa notoriété. Yacon & co propose, depuis 2021, une alternative au sucre avec son sirop fabriqué à base d’une plante originaire du Pérou, le yacon. La jeune entreprise a soulevé les fonds nécessaires pour accélérer sa production et répondre à une demande en très forte croissance, multipliée par 10 sur les trois premiers mois de l’année.
Tout l'enjeu de l'auvergnat Yacon & Co est désormais d'augmenter la production face à une demande exponentielle. Suite à son passage à l'émission de M6, qui a mis un coup de projecteur sur son produit, la marque a vendu 80.000 pots de sirop, soit l'équivalent de l'ensemble de son année 2023, en seulement 24 heures.
Tout l'enjeu de l'auvergnat Yacon & Co est désormais d'augmenter la production face à une demande exponentielle. Suite à son passage à l'émission de M6, qui a mis un coup de projecteur sur son produit, la marque a vendu 80.000 pots de sirop, soit l'équivalent de l'ensemble de son année 2023, en seulement 24 heures. (Crédits : DR Yacon & co)

Il y a un peu plus d'un mois, les créateurs de la marque Yacon & co ont fait sensation lors de leur passage dans l'émission « Qui veut être mon associé ? » diffusée sur M6. Avec leurs produits à base de yacon, plante originaire du Pérou et véritable alternative au sucre, ils ont même réussi à séduire une des membres du jury, Kelly Massol, fondatrice de la marque cosmétique Les Secrets de Loly qui leur a fait une proposition d'investissement de 250.000 euros contre 5% du capital.

« Cela nous a permis de boucler notre levée de fonds de 2 millions d'euros, indispensable pour changer d'échelle et industrialiser le processus de production de notre sirop de yacon », explique Raphaëlla Nolleau, co-fondatrice de la marque avec Clément Poyade. « Ce sirop ressemble au miel ou au sirop d'érable dans sa couleur. Il peut remplacer le sucre dans les yaourts, le café ou bien dans les pâtisseries ».

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L'entreprise, basée dans le bassin vichyssois, avait déjà obtenu 1,7 million d'euros auprès de différents investisseurs dont Avelana, Guillaume Réveilhac (CEO de Cérélia), Philippe Carvonis (ex-directeur du groupe Bel) ou encore Charlotte Cochaud (ex-Michel & Augustin).... Il faut dire que leurs produits sont dans l'air du temps. Le sirop de yacon (ou poire de terre) est quatre fois moins riche en sucre et deux fois moins calorique que le sucre classique avec un indice glycémique bas, ce qui est précieux pour les personnes diabétiques ou en surpoids.

80.000 pots vendus juste après l'émission

L'idée de cette entreprise est d'ailleurs partie de l'expérience de Thierry Barrier, le troisième associé, lui-même diabétique. « Thierry consommait depuis quelques années du sirop de yacon, qu'il achetait en ligne et il a fortement réduit le sucre. Grâce à cela, il a pu cesser de se piquer à l'insuline et a perdu du poids, 10-15 kilos », raconte Raphaëlla Nolleau.

En 2021, l'aventure commence, donc, dans la « grange de Thierry » en pleine montagne bourbonnaise, dans laquelle les trois associés montent un petit laboratoire de 40 m2. Mais très vite, il faut s'agrandir. Yacon & co déménage, un an plus tard, dans un local plus grand, de 250 m2, à Cusset près de Vichy. C'est là qu'est mis en pot et étiqueté le sirop de yacon, ainsi que la pâte à tartiner que la marque a développée.

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« Le yacon est produit et transformé en sirop au Pérou. Aujourd'hui, nous l'achetons à des fournisseurs locaux, mais, grâce à la levée de fonds, nous sommes en train de construire notre propre usine sur place. Elle devrait être opérationnelle dès le mois de mai. L'objectif est d'y produire 400 tonnes de sirop par an, » précise la fondatrice de Yacon & co qui compte aujourd'hui 13 salariés.

Car tout l'enjeu, désormais, est d'augmenter la production face à une demande exponentielle. L'an dernier, la publication d'une étude de l'OMS, déconseillant la consommation d'édulcorants comme l'aspartame ou la stevia à cause de risques potentiels pour la santé, a profité à l'entreprise. Et l'émission de M6 a définitivement popularisé la marque.

 « Le soir de l'émission et le lendemain, nous avons vendu 80.000 pots de sirop, soit l'équivalent de ce que nous avions vendu sur toute l'année 2023. Sur les trois premiers mois de l'année, nous sommes à 200.000 pots, c'est 10 fois plus que l'an dernier à la même période » s'enthousiasme la chef d'entreprise. « Nous sommes déjà à 1,2 millions d'euros de chiffre d'affaires depuis janvier (contre 500.000 euros en 2023, ndlr). »

Résultat : le sirop de yacon de la marque est en rupture de stock dans la plupart des 700 magasins bio (Naturalia, Bio c'Bon, So.Bio...) où ils sont vendus. Le site de vente en ligne affiche, lui, des délais de livraison d'un mois. Mais cela devrait vite se résorber, 10 tonnes de sirop, immobilisées à la douane, ont été débloquées et 5 autres tonnes sont en cours d'acheminement depuis le Pérou.

Des grands groupes de l'agroalimentaire sont, par ailleurs, intéressés pour intégrer ce sirop dans la fabrication de leurs biscuits, glaces ou céréales. Les discussions sont déjà bien avancées.

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Production de yacon sur le sol français

Si l'entreprise a créée, en quelque sorte, un nouveau marché, les quantités disponibles dans le monde sont largement insuffisantes. Selon Yacon & co la production mondiale de sirop de yacon est de 200 tonnes par an, avec un secteur très fragmenté et beaucoup de petits acteurs qui ont des productions artisanales.

Tout reste donc à faire. Les deux millions d'euros récoltés par l'entreprise devraient aussi permettre de mener des recherches agronomiques sur la plante. Car l'objectif de l'entreprise est de développer une production de yacon sur le sol français d'ici deux à trois ans.

« Depuis 2021, nous menons des tests en Bretagne mais le sirop obtenu n'a pas les valeurs nutritionnelles ni le même goût que le Yacon du Pérou. Là-bas, il pousse à 3.000 mètres d'altitude avec un climat tempéré toute l'année. Mais nous sommes convaincus que nous pouvons y arriver », souligne Raphaëlla Nolleau.

Les perpectives, elles, sont déjà toutes tracées. Yacon & co envisage une deuxième levée de fonds d'ici 2025, cette fois de 5 à 10 millions d'euros, dans l'idée de construire d'autres usines de production et de développer le marché américain. L'aventure ne fait que commencer.

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