Les skis recyclables d'ADN Skis examinés par le jury de « Qui veut être mon associé » sur M6

ADN Skis cherche à lever des fonds pour accélérer son projet de skis recyclables. La start-up haut-savoyarde a développé une technologie permettant un recyclage des skis, aujourd’hui enfouis ou incinérés car constitués de matériaux composites indissociables. Pour accélérer, la jeune pousse va essayer de convaincre, ce soir, les investisseurs de l'émission de télévision « Qui veut être mon associé ? », diffusée sur M6.
C'est en combinaisons de ski (Salomon évidemment) que Camille Lambert et son associé Aurèle Durand (ingénieur des matériaux) vont se présenter devant les investisseurs de « Qui veut être mon associé ».
C'est en combinaisons de ski (Salomon évidemment) que Camille Lambert et son associé Aurèle Durand (ingénieur des matériaux) vont se présenter devant les investisseurs de « Qui veut être mon associé ». (Crédits : DR)

263.000 paires de skis, en fin de vie, enfouies ou incinérées en France chaque année. C'est ce chiffre qui a fait bondir la skieuse haute-savoyarde Camille Lambert il y a six ans, et suscité la création de sa start-up ADN Skis avec trois associés, Héloïse Delbos, Aurèle Durand et Pauline Dutel.

« Les skis actuels sont dits monoblocs, c'est-à-dire que les différents matériaux qui les composent sont collés avec une résine qui ne peut pas se dissoudre. Lorsque les skis ne sont plus utilisables, il est donc impossible de récupérer les différentes couches pour un réemploi. C'est exactement à ce problème que j'ai décidé de m'attaquer », raconte la jeune entrepreneure, ingénieure commerciale de formation, qui présentera ce soir, sur M6, le concept de sa jeune entreprise.

Son ambition : développer un ski entièrement recyclable. Comment ? En travaillant notamment sur le sujet de cette fameuse résine aujourd'hui utilisée par les fabricants de skis et impossible à refondre, mais aussi, plus globalement sur l'éco-conception du ski. Une ambition qui a nécessité plusieurs années de R&D, mais qui s'est concrétisée, en septembre dernier, par des premiers pas industriels aux côtés du fabricant Salomon.

Déjà un partenariat industriel avec Salomon

Dans le cadre d'un accord commercial avec l'industriel haut-savoyard lui aussi, ADN Skis a ainsi pu faire fabriquer ses 200 premières paires de skis recyclables par l'usine autrichienne de Salomon. Des skis vendus aux alentours de 600 euros, un budget dans la moyenne des prix pour des équipements de bonne qualité. Pratiquement écoulée, cette première série a donc permis à la jeune pousse de générer un premier chiffre d'affaires de 130.000 euros.

Dans une deuxième phase qui devrait démarrer prochainement, toujours avec Salomon, c'est le process industriel qui va être testé et éprouvé pour validation. Car si, dans un premier temps, ADN Skis s'était lancée sur la piste de la création d'une marque de skis avec sa propre usine de production en France, elle a finalement pivoté vers la commercialisation sous forme de licence de sa technologie auprès des fabricants de ski. Dans un cadre très strict : « les industriels devront s'engager plus globalement sur les matériaux utilisés, leur origine etc. Pas question d'apposer notre label sur des skis, certes entièrement démontables, mais dont la fabrication n'aura rien de vertueux », assure Camille Lambert.

La jeune pousse n'est pas la seule à mener des recherches sur le recyclage et l'éco-conception des skis. Le fabricant Rossignol dévoilait fin 2022, Essential, sa première gamme de skis recyclables à hauteur de 77%, désormais commercialisée.

Des skis entièrement démontables

Pour régler le problème du « monobloc » formé par les skis, l'équipe d'ADN skis a travaillé sur une autre résine. Une résine qu'elle n'a pas mise au point elle-même, et est déjà exploitée par certaines industries mais pas par celle du ski. Au contraire de la colle actuellement utilisée dans la fabrication des skis, cette résine peut se fondre et se refondre à l'infini, permettant non seulement sa réutilisation mais aussi la désolidarisation des matériaux composant les skis, via un simple bain de vinaigre. Cette désolidarisation des différentes couches des skis autorise ainsi leur réemploi pour d'autres utilisations.

En parallèle, la start-up a breveté ce qu'elle appelle « une technologie d'éco-conception ». En synthèse, il s'agit d'une structure de noyau de ski permettant à la résine de bien pénétrer et agglomérer les différents matériaux du ski.

« Tout cela permet d'avoir, en fin de vie, un ski entièrement démontable. Nous avons pensé notre projet sur toute la durée de vie du ski », précise Camille Lambert.

Dans le cadre d'un co-développement avec le CNRS et Salomon, elle planche d'ailleurs sur la mise au point d'une machine de démantèlement des skis, afin d'industrialiser le process de démontage.

Pour accélérer sa R&D et recruter ses premiers salariés, ADN Skis a besoin de lever des fonds. Au moins 1,5 million d'euros. Ce soir, dans l'émission de télévision « Qui veut être mon associé ? », diffusée sur M6, elle veut franchir un premier pas en sollicitant 100.000 euros en échange de 10% de son capital. Avec en ligne de mire, pourquoi pas, l'ex-basketteur Tony Parker, aujourd'hui multi-investisseur et à la tête notamment de la station de ski de Villard de Lans. Ou le passionné de ski Marc Simoncini. Les autres jurés pourraient aussi être intéressés par le projet et son impact environnemental. Réponse dans quelques heures !

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