Comment adapter la région lyonnaise au climat à venir ? L'agglomération, particulièrement sensible aux fortes chaleurs et aux canicules - elle est, avec Annecy, la ville la plus exposée à la flambée des températures après 2040 en France - engage en ce moment une réflexion sur le reboisement de sa partie sud-est à horizon 2040. Afin, dit-elle, de créer une « climatisation naturelle », dépeint Béatrice Vessiller, vice-présidente de la Métropole de Lyon, déléguée à l'urbanisme.
Ce vaste projet de « trame boisée agro-bocagère », exposé pour la première fois par les élus du Sepal (composé de la Métropole et des communautés de communes de l'Est Lyonnais et du Pays de l'Ozon), à l'occasion de l'ouverture des échanges autour du prochain Schéma de cohésion territorial (SCoT), est déjà présenté comme un « axe fort » de la prochaine feuille de route, qui doit par ailleurs résoudre une équation tortueuse : construire du logement, sans artificialiser.
« Il faut un grand geste climatique dans ce SCoT »
S'il n'est pour l'instant question que d'un projet conceptuel, dont les contours ne sont pas encore précisés et surtout, pas débattus, les élus écologistes tentent de le présenter comme un projet long-termiste structurant : « C'est une trame paysagère qui changera le profil même du paysage de l'agglomération à horizon 2030 - 2040 », ambitionne Jérémy Camus, vice-président du Grand Lyon, délégué à la politique et au foncier agricole.
« Dans la révision de ce SCoT, il nous fallait un grand geste climatique en matière d'aménagement du territoire. Cette trame boisée agro-bocagère, c'est à la fois une véritable protection végétale, mais aussi une transformation bio-climatique de notre paysage à horizon 2030-40. Elle consiste en des boisements urbains, des bocages dans les aires agricoles, la restauration écologique des rives et des cours d'eau, de la végétalisation au sein de nos zones d'activité... », énumère l'élu EELV.
Ce projet, qui s'étalerait sur plusieurs communes de l'Est et du Sud de Lyon, consisterait en un grand « puit de carbone ». Mais sa mise en œuvre, très conceptuelle, n'a pas été détaillée. Car il ne s'agirait pas de quelques îlots ou corridor de fraîcheur. Cette « trame » s'ajouterait à la palette d'outils déjà à disposition :
« Il faut aller plus loin à l'échelle du SCoT, déclare Béatrice Vessiller (...) Il y a un enjeu de rattrapage dans les espaces urbanisés, comme non urbanisés ».
Mais pour l'instant, pas de traduction concrète. Les premiers échanges autour de ce futur SCoT sont surtout cristallisés autour de la question du logement, face aux besoins de 7.500 constructions par an, au cœur d'une crise de l'habitat où la production est pour l'instant gelée. L'application de la trajectoire Zéro artificialisation nette des sols (ZAN) ajoute de la complexité à l'affaire, là où la Région Auvergne-Rhône-Alpes a déclaré vouloir sortir du dispositif, laissant la responsabilité aux échelons inférieurs.
Celui-ci devra traduire les objectifs de la loi Climat et résilience (2021), qui met en œuvre la Zéro artificialisation nette des sols (avec un objectif de -57 % de surfaces artificialisées en Auvergne-Rhône-Alpes par rapport à la décennie 2010-2020). Mais aussi réajuster les prévisions démographiques.L'aménagement du Zéro artificialisation nette des sols (ZAN) bouscule les élus
Sujets les + commentés