Quand l'accès au gaz devient un enjeu d'attractivité

En matière de transition énergétique, le gaz veut s'imposer en France en se substituant au charbon ou au pétrole. Mais s'il peine encore à séduire, sa facilité d'accès peut devenir un véritable atout pour développer l'attractivité du territoire et favoriser l'implantation des industries.

En 2014, GRTgaz et le PIPA signaient une convention pour développer la capacité gazière de la filiale d'Engie au sein du parc industriel de la plaine de l'Ain. L'intérêt pour ce dernier ? Se montrer compétitif, attractif, et ainsi susciter l'envie des industriels, consommateurs de gaz, de s'installer sur le site. Entre 2016 et 2017, GRTgaz va investir sur ce site six millions d'euros afin d'augmenter la capacité d'acheminement du gaz vers le réseau de distribution. "On nous demande désormais 'que proposez-vous en terme de desserte pour que je puisse attirer des entreprises ?'", confirme Georges Seimandi, délégué territorial Rhône-Méditerranée de GRTGaz.

Lire aussi : Pourquoi le PIPA continue de séduire les industriels

Dans le même mouvement, GRTgaz participe à l'Appel des 30, porté par la métropole de Lyon. Ce projet vise à développer de nouveaux pôles d'activités autour des filières de la chimie, de l'énergie et de l'environnement dans la Vallée de la Chimie.

"L'objectif est dans un premier temps de valoriser les friches industrielles, de Feyzin jusqu'au sud de Vienne. Quand une entreprise dépose un dossier, nous sommes associés dès le début pour le pré-étudier, et proposer des pistes de réflexion pour son installation. Nous disposons d'une cartographie fiable du secteur", détaille Guillaume Bannier, responsable commercial.

Autant d'arguments qui viennent accroître l'attractivité du site. La chimie ou encore l'énergie sont secteurs énergivores en gaz, puisqu'ils l'utilisent parfois comme matière première. La chimie représente 40 % des consommations de gaz en Auvergne Rhône-Alpes, la production d'électricité 17 %.

Smart grids

Mais les industriels ne sont pas les seuls à suivre ce mouvement. Les collectivités territoriales misent elles aussi davantage sur le gaz pour développeur leurs énergies. Dans le cadre de la transition énergétique, "les politiques des collectivités territoriales s'orientent de plus en plus vers un système d'énergie mixte, qui allie la chaleur, le gaz et l'électricité", note Georges Seimandi. C'est d'ailleurs le cas avec le développement des smart grids, notamment sur la métropole de Lyon, dont le but est "de disposer de la meilleure énergie au meilleur moment".

"Le gaz permet une meilleure flexibilité, puisque le réseau respire. Autrement dit, il dispose de larges capacités de stockage. Cela permet d'envisager des passerelles avec l'électricité", poursuite Georges Seimandi.

66,23 millions d'investissements

Au total, sur l'ensemble de l'année 2016, GRTgaz a ainsi investi 66,23 millions d'euros en Auvergne Rhône-Alpes. En 2015, ce chiffre était de 40 millions d'euros. Outre les projets menés avec le PIPA ou l'appel des 30, le réseau a également été modernisé à proximité de Moulins, pour un montant de 15 millions d'euros, et un investissement de 600 000 euros a été réalisé dans une commune voisine de Saint-Etienne pour que le réseau soit adapté à l'élargissement de la commune.

Mais le principal investissement reste le programme Val de Saône entamé en 2016. Ce gazoduc de 200 kilomètres de long devra relier Etrez dans l'Ain à Voisines, en Haute-Marne. Un ouvrage dont le montant est évalué à 700 millions d'euros, répartis entre 2012 et 2018. Il devra permettre la fluidification du réseau entre le nord et le sud de la France.

Consommation en hausse

Des températures relativement basses, proches ou en dessous de la normale, expliquent que la consommation régionale de gaz des clients raccordés au réseau GRTgaz a augmenté de 3,7 % dans la région en 2016. Une variation à la hausse pour la seconde année consécutive.

Pourtant cette variation reste bien inférieure à celle observée en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où la hausse atteint 26,7 %.

"Cette région dispose de plusieurs centrales électriques au gaz, qui sont sollicitées lors de périodes d'indisponibilités du parc nucléaire, tandis que l'on n'en compte qu'une en Auvergne Rhône-Alpes, dans l'Allier", souligne le délégué territorial Rhône-Méditerranée de GRTgaz.

Jeudi dernier, le baromètre affichait encore -7°C à Lyon. Ce qui laisse présager un mouvement similaire pour l'année 2017.

GRTGaz en Auvergne Rhône-Alpes :

- 3 290 kilomètres de réseau

- 100 clients industriels

- 1144 communes desservies

- 354 salariés

- 14,6 millions d'euros de commandes passées auprès des PME de la région

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