Evénementiel : malgré le contexte énergétique, GL Events se redresse et envisage le retour au milliard d'euros

L'année 2022 pourrait finalement sonner, plus rapidement qu'anticipé, l'heure de la reprise pour le lyonnais GL Events. Après les premières pertes de son histoire enregistrées durant le Covid, la crise énergétique pouvait laisser craindre une nouvelle tempête pour le groupe. Mais les résultats trimestriels dévoilés ce mercredi font plutôt état d'un retour à des niveaux d'avant-crise et d'un relèvement de ses objectifs annuels (jusqu'au milliard d'euros). Même si une forme de prudence demeure toujours, face à un contexte macroéconomique incertain.
Le poids lourd de l'événementiel lyonnais GL Events anticipe notamment une activité significative à venir sur les quatre prochains mois, avec la Coupe du Monde de football au Qatar et le sommet de la COP27 en Egypte, mais aussi en local, avec des événements phares comme son salon Equita Lyon, qui avait accueilli l'an dernier 170.000 visiteurs.
Le poids lourd de l'événementiel lyonnais GL Events anticipe notamment "une activité significative" à venir sur les quatre prochains mois, "avec la Coupe du Monde de football au Qatar et le sommet de la COP27 en Egypte", mais aussi en local, avec des événements phares comme son salon Equita Lyon, qui avait accueilli l'an dernier 170.000 visiteurs. (Crédits : ML)

(Publié le 20/10/2022 à 16:15, actualisé à 17:35)

Finalement, les neuf premiers mois de l'année 2022 auront été placés sous le signe de l'embellie, si l'on exempte le contexte international rencontré en Chine. Le leader de l'événementiel GL Events se redresse et le démontre par les chiffres : son cumul des neuf premiers mois de l'année 2022 s'établit en effet à 804,8 millions d'euros au 30 septembre, ce qui représente une croissance de +84% par rapport au chiffre d'affaire enregistré à la même période en 2021.

Un montant global qui reste, pour l'heure, cependant légèrement inférieur à son niveau d'avant-crise (-5%), pénalisé notamment par sa branche Exhibitions qui est freinée par l'absence de salons en Chine et par un effet de biennalité de certains salons phares (Sirha et Global Industrie) qui s'étaient tenus au 3e trimestre 2021.

Mais le groupe affirme que "hors Chine, le pôle affiche une hausse de +50%, son activité ayant été soutenue par un retour généralisé du public dans les salons régionaux et nationaux, alors que les salons les plus internationaux sont encore en phase de reprise". Car les marchés internationaux, qui pèsent pour 49% des revenus du poids lourd de l'événémentiel, sont en croissance de +92% par rapport à la même période l'an dernier.

Des objectifs relevés... jusqu'au milliard

"Ce rebond témoigne d'une forte adaptation de notre organisation et de nos collaborateurs qui sont allés chercher de nouveaux business en France ou à l'international", a affirmé, face aux investisseurs, le pdg du groupe Olivier Ginon, qui ajoute que malgré le retrait du pôle Exhibitions, ses deux autres branches (Live et Venues) sont venues en support à l'activité. Avec parmi son bilan 2022, le retour de nombreux événements en France (Grand Prix F1 du Castellet, Cérémonie du 14 juillet, Défilés de la Fashion Week, Cannes Yachting Festival, etc).

"Les commercialisations des prochains salons SIRHA et Global Industrie pour janvier et mars 2023 sont d'ailleurs déjà excellentes", a ajouté le pdg.

L'heure est d'ailleurs suffisamment à la "confiance" pour que le groupe relève ses propres objectifs : Olivier Ginon a confirmé ce mercredi soir devant les investisseurs qu'il vise désormais une croissance supérieure à 55% de son chiffre d'affaires 2022, ainsi qu'un cash-flow opérationnel supérieur à 100 millions et une volonté affichée de poursuivre son désendettement.

Soit une ambition qui le porterait à atteindre un chiffre d'affaire de 1,145 milliard d'eu­ros en 2022, soit non loin du cap historique atteint en 2019 de 1,170 milliard juste avant la crise... et après être tombé au plus bas à 480 millions en pleine crise sanitaire, durant l'exercice 2020.

"Une visibilité renforcée" avec les contrats de la Cop27 et du Qatar

Car après 18 mois où GL Events avait été secoué par la crise sanitaire, qui l'avait conduite à enregistrer les premières pertes de son histoire, le groupe lyonnais vise en premier lieu à revenir à ses niveaux d'avant-crise le plus rapidement possible, et à se désendetter. Il avait notamment contracté une obligation relance, d'un montant de 49,9 millions d'euros, sur une durée de 8 ans, qu'il a pour la première fois de son histoire adossée également des critères ESG.

Et selon lui, tous les voyants sont au vert ou presque désormais : "malgré un contexte macroéconomique difficile, le groupe dispose d'une visibilité renforcée alors que le rebond de l'activité est généralisé, à l'exception de la Chine".

Car son pôle Live, dédié à la prestation de services pour la réalisation d'événements, anticipe notamment "une activité significative" à venir sur les quatre prochains mois, "avec la Coupe du Monde de football au Qatar (du 20 novembre au 18 décembre prochains) et le sommet sur le réchauffement climatique des Nations unies de la COP27 en Egypte (du 6 au 18 novembre)".

Après 7 millions de revenus déjà engrangés au 3e trimestre, de GL Events s'attend à encaisser près de 170 millions d'euros sur les quatre mois à venir, rien qu'avec ces deux manifestations.

Il assurera notamment au Qatar des aménagements de villages d'hospitalités, ainsi que la fourniture et la distribution d'énergie et l'aménagement de la fan zone, tandis que dans le cadre de la Cop 27, il sera en charge de la réalisation de l'ensemble des aménagements des Pavillons (Zone d'expositions) des différents pays qui participeront à la COP 27.

Sans oublier de grands rendez-vous également à l'agenda, pour commencer au sein de son fief lyonnais, avec la tenue du salon Equita Lyon fin octobre à Eurexpo, qui s'est imposé en l'espace de 28 ans comme un rendez-vous (avec 175.000 visiteurs en 2019, et 170.000 en 2021).

Et Olivier Ginon d'ajouter que "le pôle Exhibitions devrait maintenir son rythme d'amélioration dans l'attente de la réouverture du marché chinois. Le pôle Venues reste également très bien orienté, en particulier en Europe et en Amérique de Sud."

La crise énergétique en embuscade

Quid de l'impact de la crise énergétique sur ses résultats à venir ? Olivier Ginon n'a avancé aucun chiffre mais il a rappelé que si les prix de ses salons ont été fixés au préalable lors de leur commercialisation, "il existera certainement un petit rattrapage des surcoûts enregistrés", notamment sur son pôle Live plutôt que Exhibitions et Venues.

"Tout en sachant que des couvertures sur l'énergie avaient été prises, et que l'impact est très significatif sur la partie énergie, si l'on prenait une année complète. Mais aujourd'hui les clients en reprennent une partie à leur charge, les organisateurs et nous-mêmes également", a-t-il ajouté.

Finalement, le groupe précise à La Tribune que le surcoût énergétique en France revient à près de 4 millions d'euros à ce stade.

Pas d'inquiétude donc sur le papier, tandis que GL Events confirme également avoir mis en place un "plan d'économies de -25% sur toutes les consommations d'énergie sur l'ensemble de ses sites" sur la base de 2019, avec "une guerre pour la sobriété totale de notre consommation énergétique".

Le groupe précise d'ailleurs à La Tribune que cette "guerre" passera par "des mesures de régulation thermiques (et notamment une réduction des températures cibles et des plages horaires d'utilisation des systèmes de régulation) ainsi que par une accélération du plan d'équipement en LED des éclairages des sites exploités (avec un objectif fixé à un taux d'équipement de 80 % des éclairages LED d'ici la mi-2023)".

Après avoir annoncé être revenu, "à quelque chose près", à ses effectifs d'avant-crise ("tout en sachant que certaines charges fixes que nous n'avons pas réembauché dans certains services centraux"), Gl Events, qui emploie désormais 4.800 collaborateurs, confirme également avoir voté une première augmentation salariale de 3,5% en février, suivie d'un chèque de 150 euros signé au 30 juillet dernier pour accompagner la hausse des prix de l'essence sur les bas salaires. Il étudie aussi la possibilité de réaliser une compensation inflation d'ici la fin de l'année.

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