Le nombre de micro-entreprises s'envole en Auvergne-Rhône-Alpes : voici leur portrait-robot

Plus jeunes, plus féminisés et plus précaires, les micro-entrepreneurs de la région ont des caractéristiques qui diffèrent des entreprises classiques. En travaillant avec l'Insee, la CMA Auvergne-Rhône-Alpes dispose maintenant d'une étude sur laquelle baser son accompagnement.
Quatre microentrepreneurs sur dix ont une double activité et sont aussi salariés.
Quatre microentrepreneurs sur dix ont une double activité et sont aussi salariés. (Crédits : DR)

Entre 2016 et 2022 la création de micro-entreprises artisanales a augmenté de 105% en région, d'après la CMA Auvergne-Rhône-Alpes. La chambre consulaire et l'Insee se sont alliés pour étudier ce phénomène : « Nous avons voulu mieux connaître ce public pour mieux les accompagner », affirme Vincent Gaud, président de la CMA AuRA. A noter qu'en région, l'artisanat représente un tiers des entreprises.

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En 2019, il y avait 210.000 entreprises artisanales, l'Insee a choisi d'étudier un champ de 140.000 d'entre-elles pour son étude, les microentreprises représentant 45% du volume. En 2019, 80% des créations d'entreprises artisanales étaient des microentreprises.

« Maintenant, dans la plupart des secteurs, les gens se mettent en micro-entreprises, parce qu'ils ont le choix. Il y a un effet de nouveauté, on y pense plus et on le voit plus. Ce statut existe depuis 2009, avec des changements importants en 2014 et 2016 », détaille Charles-Julien Giraud, chargé d'étude à l'Insee.

Plus jeunes et plus féminisées

Selon l'Insee, en région, 70% des micro-entreprises se concentrent sur quatre secteurs : la construction (peintres, maçons, électriciens...) qui représente 33% des micro-entreprises, la fabrication (bijoux, couture, mobilier...) soit 16% des micro-entreprises, la coiffure et la beauté (10%), et le service aux entreprises (nettoyage, service de facturation...), soit 14% des micro-entreprises.

Au niveau du territoire, il existe aussi de fortes disparités : une entreprise sur trois est une micro-entreprise dans le Cantal, contre une sur deux dans la Drôme.« Là où le taux de chômage est le plus élevé, les micro-entrepreneurs vont être tentés de créer leurs emplois », analyse Charles-Julien Giraud.

L'artisanat est aussi moins féminisé en règle générale, mais la tendance s'inverse dans les microentreprises, surtout portée par les secteurs comme la coiffure et la beauté, la fabrication et les services de soutien aux entreprises. Ainsi, 35% des micro-entrepreneurs sont des femmes, contre 20% à la tête d'entreprises classiques. Aussi, « le régime micro-entrepreneur est relativement récent, ce qui explique en partie la faible part de micro-entrepreneurs chez les plus de 45 ans », souligne l'Insee. La plupart ont moins de 40 ans.

Les accompagner vers la création d'entreprise classique

Quatre micro-entrepreneurs sur dix ont une double activité et sont aussi salariés. « Ils exercent souvent deux métiers différents », note Charles-Julien Giraud. « Parmi ces quatre, trois vivent surtout de leur salaire. Mais c'est une moyenne sur l'année, fait remarquer Charles-Julien Giraud. Il n'y a pas la notion du temps de travail et de la saisonnalité, comme avec les photographes de mariage par exemple. »

Les micro-entrepreneurs sont aussi plus précaires, 76% n'atteignent pas 1.000 euros par mois, contre 22% dans les entreprises classiques. Le revenu médian d'un micr-oentrepreneur est de 335 euros, contre 1.950 euros en entreprise classique.

« C'est la première fois que nous posons des chiffres. Cela nous oblige à continuer de les accompagner car on sait que seulement 9% des micro-entrepreneurs basculent vers un statut d'entreprise classique. Nous avons un gros travail pour les faire basculer parce qu'on voit bien que le revenu qui en sort est très faible. C'est une porte d'entrée vers la création d'entreprises, nous devons nous adapter. Nous avions déjà ce sentiment, il est confirmé par le constat  », commente Vincent Gaud.

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Commentaire 1
à écrit le 04/07/2023 à 22:25
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Le "cocorico" c'est bien ..... mais dans 3 ou 5 ans il en reste combien ..... à quel prix ces boutiques ont été créées ?

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