Robotique industrielle : pour le suisse Stäubli, 2021 sera "une année record" grâce à l'essor de l'usine 4.0

A l'exception d'un léger ralentissement observé en 2020, le marché de la robotique ne connait pas la crise, et pourrait même être encore renforcé par les investissements promis par France Relance et France 2030, à travers des dispositifs qui visent à renforcer la compétitivité des entreprises françaises. Une bonne nouvelle pour la division robotique du suisse Stäubli, qui prévoit tripler son chiffre d’affaires en dix ans pour atteindre 1,5 milliard d'euros, avec un doublement de ses effectifs sur son site de Faverges (Haute-Savoie).
Pour répondre à la forte demande en matière d'automatisation industrielle, le fabricant de robots suisse s'apprête à investir 50 millions d'euros en 2022, soit près du double de ses investissements des dernières années.
Pour répondre à la forte demande en matière d'automatisation industrielle, le fabricant de robots suisse s'apprête à investir 50 millions d'euros en 2022, soit près du double de ses investissements des dernières années. (Crédits : Stäubli)

La robotique ne connaît pas la crise. Ce pourrait être le sous-titre du plan Horizons 2030 de la firme suisse Stäubli.

Sa division robotique basée à Faverges surfe sur un marché qui connaît une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années, à l'exception de l'année 2020 marquée par une stagnation due à la pandémie. La branche haut-savoyarde s'apprête à boucler l'année 2021 avec un chiffre d'affaires 550 millions d'euros. « 2021 sera une année record », souligne Jacques Dupenloup, le directeur de la division robotique France chez Stäubli.

Stäubli tire avantage de sa présence sur tous les marchés de l'automatisation industrielle et sur toute la planète. La firme fournit des robots utilisés autant dans l'industrie - avec les marchés de l'automobile, de la pharmacie, des cosmétiques, l'agro-alimentaire... -  que dans la logistique et dans le médical. Ses robots sont utilisés dans des tâches aussi variées que le transport des marchandises ou les opérations de la cataracte.

Son activité s'inscrit dans une tendance mondiale à robotiser davantage. Un des vecteurs importants du développement de la robotique est l'essor de la robotisation des transports internes, comme dans les dépôts logistiques où les robots peuvent préparer les commandes, ou plus simplement transporter des produits d'un point à un autre. L'industrie agro-alimentaire et la fabrication de batteries électriques s'annoncent aussi comme des débouchés importants pour les années à venir.

Le fabricant de robots s'apprête à battre record sur record dans la décennie à venir. Pour cela, il va investir 50 millions d'euros en 2022, soit près du double de ses investissements des dernières années. Le site de Faverges bénéficie directement du programme d'investissements à venir, puisque l'usine passera de 65 000 mètres carrés couverts à 95 000 mètres carrés dans les années à venir.

L'entreprise continuera à embaucher... si elle y parvient. En 2021, ce sont 180 recrues qui ont rejoint Stäubli. « Et nous avons 90 postes encore ouverts sur le site », précise Jacques Dupenloup, qui regrette ne pas avoir pu combler ces postes.

En 2022, ce seront plus de 200 nouveaux postes que l'entreprise cherchera à combler, et ce, dans tous les domaines: de la fabrication aux ventes, en passant par la recherche-développement et par les ressources humaines.

Si Stäubli profite de la dynamique du marché de la robotique, elle bénéficie aussi de la stabilité permise par son actionnariat familial. Créée en 1892 près de Zurich, l'entreprise est demeurée dans les mains de la famille Stäubli. Cette pérennité se traduit dans l'implantation permanente de son usine de Faverges depuis 1909. « Pendant la crise de 2008, la famille Stäubli avait dit: on garde tout le monde pour ressortir plus fort de la crise », souligne Jacques Dupenloup, lui-même dans le groupe depuis vingt ans. « Nous avons 130 ans, nous ne nous projetons pas à trois mois, mais à dix ans », explique-t-il.

La localisation en France - « nous sommes le seul fabricant de robots en France », affirme Jacques Dupenloup - est permise par un fort accent mis sur la différenciation et la valeur ajoutée apportées aux clients. « Nous ne faisons pas du low cost; on amène plus de valeur technologique », résume M.Dupenloup.

Le directeur de la division robotique France se félicite également de la présence d'un riche écosystème industriel en Haute-Savoie, qui permet à Stäubli de travailler avec des partenaires sur le long terme, qu'ils soient TPE, PME ou ETI. « Nous travaillons avec certains fournisseurs depuis plus de 60 ans: ils savent comment on travaille » salue-t-il, tout en regrettant la disparition du réseau d'entreprises industrielles Mont-Blanc Industries (MBI), qui a acté sa dissolution. « C'est un gâchis », regrette Jacques Dupenloup, qui était lui-même membre du conseil d'administration de MBI. Il craint que les actions menées par le réseau d'entreprises disparaissent avec la structure. « Tout le monde trouvait son compte dans les offres de services, et c'était un moyen de se rencontrer », dit-il, soulignant que Stäubli participait notamment au club hydrogène de MBI.

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Commentaire 1
à écrit le 11/12/2021 à 15:08
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Une aubaine pour de l'emploi industriel de très haut niveau en France.

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