Avec deux signes officiels de qualité (Label Rouge et IGP), la gamme festive des Volailles Fermières d'Auvergne devrait encore se tailler une part de choix sur les tables de réveillon cette année. En tous cas, c'est ce qu'espèrent les éleveurs, qui travaillent depuis plusieurs mois pour offrir des volailles issues de leur terroir, en prévision des fêtes.
Elevées en plein air et nourries à base de céréales et de soja français selon un cahier des charges strict, avec des pratiques sans antibiotiques privilégiant les méthodes de prévention par les plantes, leur mode d'élevage a tout pour séduire leurs consommateurs actuels qui recherchent une meilleure traçabilité des produits.
Pour rassurer ces derniers, la filière s'était d'ailleurs dotée d'un procédé unique, qui offre au consommateur la possibilité de remonter directement à l'éleveur, à partir d'un QR code apposé sur chaque étiquette.
Un marché en croissance jusqu'ici
Eleveur à Monetay-sur-Loire dans l'Allier, Franck Lustriat a par exemple mis en production cette année un lot de chapons dès le 29 juin, ainsi qu'un lot de poulardes le 14 août dernier. "Une croissance lente permet d'obtenir une viande bien plus savoureuse", justifie-t-il.
En comparaison, les trois années précédentes, il n'avait mis qu'un seul "lot" en route. Et même s'il s'inquiète de savoir si les réveillons, limités cette année à six convives, auront des conséquences sur les ventes, sa confiance dans le mode d'élevage l'a plutôt entraîné à doubler sa production de volailles festives en 2020.
Car jusqu'ici, le marché était en constante augmentation. En 2019, les ventes de la filière avicole auvergnate avaient ainsi progressé de 5 %, avec près de 9,1 millions de volailles fermières élevées en Auvergne (pour sa gamme festive et ses poulets et pintades fermières), et même +13% pour les chapons, qui avaient enregistré la plus forte poussée, pour une filière générant au global près de 960 emplois indirects.
Une année pas comme les autres
Habituellement, les ventes se répartissent entre 80 % de distribution assurée en GMS, 16 % en boucherie, tandis que le reste de la production est orientée à l'export. Mais les choses auront été différentes cette année.
"Le confinement a indiscutablement modifié les habitudes de consommation", note Marc Saulnier, président du Syndicat de Défense des Volailles Fermières d'Auvergne (Syvofa).
Créé en 1967, le Syndicat des volailles fermières d'Auvergne (Synofa) réunit l'ensemble des maillons de la filière avicole, autour de la marque Volailles fermières d'Auvergne. Il regroupe 360 éleveurs répartis dans les quatre départements, et notamment trois établissements de production ainsi que quatre abattoirs régionaux.
"Cette année, tout le volume de production qui partait d'habitude vers la restauration collective et en restauration, a été redirigé sur les ventes en GMS. Cela de représente environ 10 % de la production qui sort de l'abattoir Arrivé Auvergne, par exemple", reprend Marc Saulnier.
L'optimisme reste de mise
Pour les fêtes 2020, l'optimisme reste néanmoins de mise. "Nous avions mis en production cette année 10 % de poulardes supplémentaires, mais aussi davantage de dindes, ainsi que la même quantité de chapons", témoigne également Marc Saulnier.
Car plusieurs facteurs ont tout de même incité la filière à augmenter les volumes.
"Avant, un repas de fêtes réunissait plus de 20 personnes autour d'une ou deux volailles. Désormais, celles-ci vont se décliner en plusieurs foyers, qui commanderont chacun une volaille de fête", estime Marc Saulnier.
De quoi redonner un peu d'espoir aux producteurs d'Auvergne et envoyer quelques signaux de reprise : "J'ai bon espoir sur les ventes à venir, d'autant plus que les volailles sont belles cette année. D'ailleurs les éleveurs ont été eux-mêmes nombreux à commander, pour leur consommation personnelle, aux abattoirs", glisse Marc Saulnier.
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