Diabète : nouveau tour de force pour le pancréas artificiel de Diabeloop, qui lève 70 millions d'euros

Un an après le lancement commercial de son dispositif médical visant à recréer les fonctions d'un pancréas artificiel pour le traitement du diabète, la medtech iséroise Diabeloop a vu gros pour la 3e levée de son histoire : elle vient de récolter 70 millions d'euros auprès de trois nouveaux investisseurs. LBO France, Innovacom, ainsi que le japonais Terumo Corporation s'associent en effet aux actionnaires historiques de la société avec une visée : accélérer le déploiement commercial de son produit, déjà remboursé pour certains cas d'usage par l'Assurance maladie, et l'expansion mondiale de la medtech, en commençant par les Etats-Unis.
Le dispositif connecté de Diabeloop vise à reproduire les fonctions d'un pancréas artificiel en alliant un algorithme chargé de calculer précisément la quantité d'insuline nécessaire à injecter à un patient, une pompe à insuline mais aussi un capteur de glucose en continu. Cette boucle fermée permet d'analyser ensuite, toutes les cinq minutes, les données médicales du patient en vue d'adapter la quantité d'insuline à injecter.
Le dispositif connecté de Diabeloop vise à reproduire les fonctions d'un pancréas artificiel en alliant un algorithme chargé de calculer précisément la quantité d'insuline nécessaire à injecter à un patient, une pompe à insuline mais aussi un capteur de glucose en continu. Cette boucle fermée permet d'analyser ensuite, toutes les cinq minutes, les données médicales du patient en vue d'adapter la quantité d'insuline à injecter. (Crédits : DR)

Un an après le lancement commercial de son innovation de rupture, un dispositif médical qui s'apparente aux visées d'un pancréas artificiel pour le traitement du diabète reposant entre autres sur un algorithme apprenant, la medtech grenobloise Diabeloop (160 salariés) a réalisé un nouveau tour de force en complétant une levée de grande envergure.

Car après deux premières tranches de 31 millions d'euros en 2019 et de 13,5 millions d'euros en 2017, ce sont cette fois 70 millions qui viennent d'être levés par la pépite grenobloise auprès du fond LBO France, du groupe de matériel médical japonais Terumo Corporation et de la société de capital innovation parisienne Innovacom, spécialisée dans l'accompagnement des deeptechs (et qui n'est autre qu'une spin-off de France Télécom créée en 1988, avant un rapprochement mené avec le fonds Turenne capital).

Ces trois nouveaux entrants s'associent ainsi aux actionnaires historiques de la société, parmi lesquels on comptait déjà le fonds Cemag Invest (Adag, Odyssée Venture et Agir à dom), le management de Diabeloop, ainsi que les fonds Aliad, Supernova Invest, Crédit Agricole Innovations et Territoires, FCPI Amundi Avenir Innovation, Sofimac Innovation, Kreaxi, Casra Capital, CA des Savoie Capital ou le CERITD.

Les actionnaires historiques réinvestissent également

"Confortés par le lancement commercial des premiers appareils Diabeloop et le potentiel de rupture de ses projets", plusieurs de ses investisseurs historiques (CERITD, CEMAG invest, Kreaxi, Supernova Invest, Agir à dom, Crédit Agricole, Odyssée Venture, UI Investissement (Sofimac) et Promontoires) ont eux aussi remis la main à la poche au cours de ce nouveau tour de table, tandis que Bpifrance et un pool bancaire historique soutiennent toujours le projet par un financement lié à un emprunt.

Pour ce troisième "round", l'objectif affiché est simple : accélérer le déploiement commercial et l'expansion mondiale de la medtech, en premier lieu sur le marché américain, sur un marché estimé à près de 10 millions de patients à moyen terme.

"L'équipe de Diabeloop a développé un produit unique, basé sur les données qui a le potentiel de révolutionner la vie quotidienne de millions de patients diabétiques en supprimant la majeure partie de leur charge mentale quotidienne et en améliorant considérablement le contrôle de leur maladie", déclarait Valery Huot, partenaire et head of venture chez LBO France.

Pour le japonais Terumo Corporation, cet investissement marque en effet un pas supplémentaire puisque le groupe avait déjà conclu de premiers accords de développement avec Diabeloop en 2020, qui avaient ensuite été étendus à un partenariat stratégique plus global en 2021.

"Nous sommes ravis que Diabeloop ait franchi avec succès cette étape importante et les grandes opportunités continueront de se développer aux quatre coins du monde. Avec Diabeloop, nous nous engageons à pouvoir contribuer à toutes les parties prenantes en fournissant des solutions personnalisées et centrées sur le patient", commentait ainsi par voie de communiqué Hikaru Samejima, président de la société Terumo.

"Transformer la vie des patients diabétiques" avec des algorithmes

Pour rappel, l'isérois développait depuis 2015 aux côtés de plusieurs partenaires (dont le CEA Leti ainsi que 12 CHU) une technologie de pancréas artificiel qui se veut pionnière dans son domaine, puisqu'elle associe des algorithmes d'IA, avec la promesse de permettre aux patients d'automatiser et de mieux prédire l'évolution de leur taux d'insuline.

"En connectant un appareil de surveillance continue du glucose (CGM) et une pompe à insuline, les algorithmes de pointe de Diabeloop analysent les données en temps réel et automatisent l'administration de leur traitement. Il transforme la vie des personnes atteintes de diabète en prenant en charge de nombreuses décisions thérapeutiques qui incombaient auparavant aux patients", assure la société, cofondée par le Dr Guillaume Charpentier et Erik Huneker.

Concrètement, ce dispositif médical désormais marqué CE réunit à la fois un terminal (boîtier), qui intègre un algorithme chargé de calculer précisément la quantité d'insuline nécessaire à injecter à un patient, une pompe à insuline mais aussi un capteur de glucose en continu. Cette boucle fermée permet d'analyser ensuite, toutes les cinq minutes, les données médicales du patient en vue d'adapter la quantité d'insuline à injecter et peut prendre également intégrer d'autres informations rentrées par l'utilisateur lui-même, comme ses repas ou son activité physique.

Avec deux produits déjà présents sur le marché européen, dédiés à la prise en charge personnalisée du diabète de type 1 (DBLG1) et de type 1 très instable (DBL-hu), la medtech approche du cap des 10.000 patients équipés de son dispositif, près d'un an après son lancement commercial.

Son premier dispositif médical, le DBLG1, a déjà été inscrit sur la liste des produits remboursables par l'Assurance maladie depuis septembre dernier (prix non communiqué), mais son accès demeurerait aujourd'hui limité aux patients diabétiques adultes de type 1, dont l'équilibre glycémique se révèle insuffisant, en dépit d'une insulinothérapie intensive pendant plus de 6 mois.

En 2019, Diabeloop évoquait déjà un marché potentiel de "plusieurs millions de personnes vivent avec un diabète de type 1 dans le monde (dont 2 millions en Europe)".

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