
Grégory Doucet a officiellement été élu maire de Lyon par le Conseil municipal - face à aucun candidat - ce samedi 4 juillet avec 51 voix sur 73, entérinant définitivement la fin de "l'ère" Gérard Collomb qui a duré près de 20 ans.
Il n'a néanmoins pas manqué, lors de son discours d'installation, de saluer son "prédécesseur, qui a constamment œuvré pour le développement et l'embellissement de cette ville. En lui, nous reconnaissons un grand amoureux de Lyon, un représentant dévoué qui n'a jamais épargné ni ses efforts, ni son temps, ni son implication pour la transformer, la moderniser, la valoriser."
Un nouveau maire de Lyon qui s'est voulu, comme au soir du 28 juin, apaisant et rassurant.
"On ne fera rien contre les Lyonnais, rien ne sera fait sans les Lyonnais (...) Aux acteurs économiques, nous disons que l'économie n'est pas l'ennemi de l'écologie. Elle est sa meilleure alliée, elle le sera dans le temps de la relance mais aussi dans le temps d'après", avait-il indiqué lors de son discours de victoire.
Il s'est montré désireux de "dissiper quelques malentendus" notamment en direction des milieux économiques.
"Nous ne voulons pas affaiblir l'économie. Nous pensons que le progrès écologique peut en constituer sa matrice, sa perspective et son nouveau moteur", a-t-il indiqué.
Rénovation, commande publique, télétravail ?
Un "nouveau moteur" qui pourrait passer, selon les premiers éléments transmis, par la rénovation thermique des bâtiments publics et la relance de l'activité par la commande publique.
A ce titre, il préconise un plan d'investissement "d'un milliard d'euros sur le mandat". En complément, le nouveau maire de Lyon souhaite "appuyer la réflexion sur les modalités émergentes de l'organisation du travail en matière de formation ou de co-working et de télétravail". Pour les commerçants, il confirme la gratuité des terrasses pour faire face à la crise même s'il remet en cause le principe des terrasses extérieures chauffées.
"Nous ne voulons pas brider leur activité, nous souhaitons qu'ils prospèrent de manière rationnelle et compatible avec le respect de notre existence commune", a-t-il précisé.
Il s'appuiera également sur la métropole de Lyon, également dirigée par l'écologiste Bruno Bernard, pour leur permettre "d'accéder au foncier, fluidifier le passage au numérique et appuyer la création d'entreprise".
Des acteurs économiques qui sont invités à participer à la création d'une maison de la "mutation écologique" - un concept qui reste encore à définir mais qui permettrait d'entamer le dialogue "et de réunir acteurs du monde économique, associations, équipes de chercheurs pluri-disciplinaires".
La majorité de ces sujets seront du ressort de Camille Augey, une jeune entrepreneure de 29 ans, 11e adjointe en charge de "l'Emploi, économie durable". Pied de nez - ou pas - à l'histoire de Lyon, c'est elle qui a battu Gérard Collomb dans son fief du 9e arrondissement, alors même que l'ancien maire de Lyon a fait de l'économie son cheval de bataille.
Un tourisme "ecoresponsable"
Grégory Doucet, se défendant de "vouloir que le tourisme périclite", a rappelé que sa vision était celle du développement d'un tourisme "écoresponsable, au principe d'un enrichissement mutuel, et d'une ville hospitalière, accueillante au voyageur, qu'elle que soit sa provenance, son origine et son statut social".
Une vision qui n'exclut pas la Fête des Lumières à condition que "célébration, partage, convivialité, événements peuvent se concevoir dans un esprit de responsabilité qui en réhausse encore la portée symbolique".
Dès le prochain conseil municipal, un fonds d'urgence pour la culture de 4 millions d'euros sera soumis aux votes. Une vision qui se traduit par une délégation sans ambiguïté portée par la 21e adjointe Victoire Goust, : "Tourisme responsable, grands événements."
Un exécutif à parité stricte
21 conseillers municipaux, 3 conseillers spéciaux : Gregory Doucet a proposé un exécutif strictement paritaire, avec des délégations traditionnellement fortes confiées à des élues, comme les finances et la commande publique (1 er adjointe : Audrey Henocque) ou l'éducation (5 ème adjointe : Stéphanie Leger).
Un exécutif qui sera marqué par l'esprit de "transversalité pour éviter un fonctionnement en silos et garder constamment en tête l'horizon que constitue la transition écologique", a indiqué le maire de Lyon qui en appelle à une évaluation des politiques menées par un baromètre "pour mesurer les progrès réalisés".
"En résumé, nous ne sommes pas là pour détruire, nous sommes là pour construire. Avec une ambition collective et elle est belle. Bâtir une capitale européenne plus durable, plus économe, plus coopérative, plus vertueuse où il fait bon vivre", a conclu le nouveau maire de Lyon.
Sujets les + commentés