A Lyon, un nouveau projet pour la Cité internationale de la gastronomie, sauce EELV

Quelques mois après la fermeture de la Cité de la gastronomie, le nouvel exécutif lyonnais (EELV) remet le couvert, à sa sauce. Mais pas question de se précipiter, la Métropole de Lyon annonce l'ouverture d'une période transitoire de deux ans, faite d'expérimentation et de construction, avant le lancement en 2023 d'une nouvelle cité internationale de la gastronomie.
Lancée en grande pompe en octobre 2019, à coups de millions d'euros (dont une dizaine provenant de mécènes privés, la Cité de la gastronomie avait dû fermer précipitamment ses portes en juin 2020, suite au départ du groupe espagnol MagmaCultura,

C'est une deuxième chance, un nouveau départ que veut offrir à la Cité de la Gastronomie, l'équipe de Bruno Bernard à la Métropole de Lyon. Lancée en grande pompe en octobre 2019, à coups de millions d'euros (dont une dizaine provenant de mécènes privés, notamment le Groupe Seb, Mérieux Nutrisciences, Eiffage etc et cinq de la Ville/Métropole de Lyon/Etat) et confiée en gestion au groupe espagnol MagmaCultura, elle avait dû fermer précipitamment ses portes en juin 2020.

La faute au Covid certes, mais pas que ! Bruno Bernard le reconnait d'ailleurs bien volontiers en évoquant sans détour un "fiasco", alors qu'elle aurait dû accueillir 300.000 visiteurs par an et faire briller la gastronomie lyonnaise.

"L'approche a sans doute été trop économique et elle n'a pas permis d'impliquer les acteurs locaux de la gastronomie", explique-t-il, sans mettre toutefois spécifiquement en cause l'ex-exécutif métropolitain.

Place donc désormais à la Cité de la Gastronomie Acte II. Ou plus exactement, Acte I, Scène 2. Car Bruno Bernard l'explique en toute sérénité : il ne s'agit pas, en cette rentrée 2021, de fixer le cadre d'un nouveau modèle mais "d'expérimenter" pendant deux ans.

Ces expérimentations seront financées par la Métropole de Lyon, pour un million d'euros de financement par an et par les mécènes, toujours présents, au gré de l'intérêt des programmes mis en place.

Pendant deux ans, la Cité de la Gastronomie sera donc gérée en direct par la Métropole, afin de "tester, construire et avancer sur un autre chemin". Il faudra attendre un peu pour avoir une vision claire de ce que sera la Cité de demain, ainsi que l'affectation de ses quelque 4.000m². La nouvelle Cité Internationale de la gastronomie de Lyon, toujours dans le Grand Hôtel-Dieu bien entendu, est annoncée pour 2023.

Un espace hybride

En attendant cette troisième phase, les deux prochaines années seront consacrées à la concertation et à la construction pour identifier le bon mode de gestion et évaluer les couts.

La Métropole sera accompagnée par un groupe d'experts, baptisé le Comité Rabelais. Il rassemble des chefs (Christian Têtedoie, Alain Alexanian, Nour Milan, Joseph Viola) et des professionnels de l'alimentation autour de thématiques sur la justice alimentaire, la résilience alimentaire, l'agriculture et la nutrition.

"Nous avons tous les ingrédients à Lyon pour faire une belle Cité. Nous avons raté la recette une fois, il n'est pas question de la rater une deuxième fois", commente crument Régis Marcon, chef altiligérien étoilé, historiquement très impliqué dans ce dossier.

Si le projet n'est pas encore bien défini, la base est claire : cette Cité de la gastronomie ne doit plus uniquement être un musée (au prix rebutoir qui plus est) mais devenir un espace hybride rassemblant plusieurs lieux : "une cité à hauteur d'enfants", c'est-à-dire un lieu d'éducation au goût accessible à tous les publics; "une cité totem de la filière alimentaire" permettant de fédérer les professionnels de la gastronomie, de la restauration, de l'agriculture, de l'alimentation et de la santé ; et enfin "une cité ouverte à l'expérimentation et à la formation".

"Cette nouvelle cité doit être plus interactive, avec pas uniquement des expositions. Nous voulons aussi des ateliers, des découvertes, des conférences, des colloques, des formations etc. Tout cela va monter en puissance dans les deux prochaines années", détaille Régis Marcon. Quatre thématiques majeures sont retenues : l'agriculture, les métiers de bouche et la nutrition santé.

Un projet qui se veut locavore

La Boutique de la Cité est appelée, de son côté, à devenir une vitrine de l'agriculture locale. Jérémy Camus, vice-président de la métropole en charge de l'agriculture, l'alimentation et la résilience des territoires, souligne ainsi que l'ambition de la Cité est bien de "dessiner un projet autour de l'alimentation durable cohérent avec l'histoire de notre territoire et les enjeux climatiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés".

Un projet qui se veut locavore et valorisant pour les métiers de l'agriculture et de l'alimentation, avec une mise en avant particulière de l'agriculture biologique et de l'agro-écologie.

Pour mémoire, la Cité de la Gastronomie avait été imaginée dans le cadre d'un appel à projets de l'Etat, suite au classement en 2010 du "repas gastronomique des Français" par l'Unesco au patrimoine culturel et immatériel de l'humanité. La Cité lyonnaise cohabite avec trois autre villes dans un réseau des cités gastronomiques françaises : Tours, Dijon et Paris-Rungis. Le territoire de la métropole lyonnaise abrite 4.000 restaurants, 220 marchés par semaine, 23 étoiles au Guide Michelin.

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