Pourquoi la Cité de la Gastronomie passe sous pavillon espagnol

La métropole de Lyon a confié la délégation de service public de la Cité internationale de la gastronomie au groupe espagnol Magma Cultura. Le meilleur candidat et le plus sûr sur le plan économique explique l'exécutif métropolitain pour clore les débats qui s'ouvrent sur ce choix laissant sur le pas de la porte les candidats locaux.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Article mis en ligne à 13:21, mis à jour à 17:48 avec le vote de la Métropole

Ils étaient trois. Au final, c'est Magma Cultura qui a été préféré à GL Events et Operel pour gérer la Cité Internationale de la Gastronomie, installée dans l'Hôtel Dieu. Un choix déjà fortement décrié puisque beaucoup s'attendaient à ce que le groupe Lyonnais GL Events et les Toques Blanches soient au premier plan de ce projet.

"Quand on a l'ambition d'avoir une métropole de rang européen, il faut s'ouvrir au monde et donc le critère de la nationalité du délégataire de la Cité de la Gastronomie est un peu décalé", a claqué David Kimelfeld, président de la métropole de Lyon en amont du Conseil métropolitain où est présentée cette délégation de service public.

Le gagnant (choix voté ce jour) totalise 18,2 sur 20, là où ses concurrents sont jugés trop prudents et manquant de dimension culturelle pour GL Events et un peu trop fortement concentré sur une offre de restauration pour Operel.

Un projet ambitieux

Au préalable, Gérard Claisse, vice-président en charge de la politique d'achat public, s'était chargé de rappeler les contraintes du cahier des charges, notamment la capacité à proposer non seulement des expériences gustatives, mais aussi de nombreuses animations culturelles et pédagogiques.

"Nous avons eu 3 candidats présentant des visions très contrastées de ce projet, mais au final celle de Magma Cultura a fait l'unanimité parce que c'est la plus précise, la plus aboutie et la plus robuste sur le plan économique", assure le vice-président.

La Cité de la Gastronomie, qui devrait ouvrir ses portes dans un an, offrira donc entre autres, deux expositions permanentes et deux expositions temporaires par an. Elle accueillera trois chefs en résidence chaque année et réservera un espace à des startups de l'agro-alimentaire et de la restauration.

Le délégataire prévoit un chiffre d'affaires de 5,3 millions d'euros par an et mise sur 300 000 visiteurs grâce à une ouverture 7 jours sur 7.

Liens avec l'écosystème local

Les visiteurs devront débourser de 3 euros pour les demandeurs d'emploi à 12 euros à plein tarif pour pénétrer dans ces 4000 m². Un espace dont la vocation est bien d'être ouvert sur la ville et sur l'écosystème local.

"La Cité de la gastronomie ne sera pas hors sol, tous nos lieux culturels et événementiels travaillent ensemble", a insisté Georges Képénékian, maire de Lyon.

"Ce délégataire devra prendre attache avec l'ensemble des acteurs, notamment les Toques Blanches, mais aussi le Sirha, l'institut Paul Bocuse et les grands chefs", a ajouté David Kimelfeld, histoire d'éteindre une fois encore les polémiques Lyonno-lyonnaises.

Reste désormais à concrétiser les bonnes intentions sur les mois à venir pour ce nouveau venu dans le paysage local, mais pas international. D'origine espagnole, Magma Cultura gère notamment le musée Picasso de Barcelone et le Musée de la Reine Sophia à Madrid.

Il a également conçu des offres de communication pour le parc zoologique de Paris et les Sociétés du Grand Paris. Fort d'un millier de collaborateurs, Magma Cultura réalise 25 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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