Logiciels : Esker mise toujours sur la facturation électronique obligatoire malgré son report

L'entreprise lyonnaise Esker, spécialisée dans la conception et le développement de logiciels administratifs, a vu son activité augmenter au premier semestre 2023. Forte d'un chiffre d'affaires en hausse de 15 % au global, elle peine un peu plus en France, son deuxième marché après les Etats-Unis. La société mise notamment sur la facturation électronique obligatoire des entreprises pour reprendre sa progression dans l'Hexagone, malgré le report de l'application de la mesure, initialement annoncée au 1er juillet 2024.
L'activité principale d'Esker porte sur les logiciels en tant que service (gestion comptable, marketing, relation client, communication interne), accessibles via internet, généralement sur droit d'accès (abonnement) et sans installation (paiement d'une licence).
L'activité principale d'Esker porte sur les "logiciels en tant que service" (gestion comptable, marketing, relation client, communication interne), accessibles via internet, généralement sur droit d'accès (abonnement) et sans installation (paiement d'une licence). (Crédits : DR)

Très présente aux Etats-Unis et en Europe, en voie de développement en Asie-Pacifique... La société lyonnaise Esker, spécialisée dans la vente de logiciels administratifs aux entreprises (comptabilité, ressources humaines, communication), a vu son chiffre d'affaires progresser de 15 % au premier semestre 2023, a-t-elle annoncé à l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels. Celui-ci, soutenu à 48 % par les abonnements de ses clients, atteint 87,8 millions d'euros.

Facturation électronique : une perspective de développement

Parmi ses différentes activités comptables, la vente de logiciels « software as a service » (« logiciels en tant que service »), fait aujourd'hui office de pierre angulaire pour Esker (83 % de son chiffre d'affaires). A l'avenir, l'entreprise entend la renforcer davantage, notamment avec la normalisation de la facturation électronique, dont de nombreux pays européens s'emparent aujourd'hui afin d'accroître la déclaration de la TVA.

Après l'Italie, l'Espagne et la Pologne planchent en effet sur la suppression des factures en PDF ou scannées, remplacées par un modèle unique, généralisé. Initialement programmée au 1er juillet 2024 en France, l'application de cette mesure est finalement reportée dans l'Hexagone. Elle dépendra du futur projet de loi de finance, présenté à l'automne par le gouvernement.

« On s'attend à une forte performance en France fin 2023 »

Pour Esker, toujours dans l'attente des contours du projet, ce report s'est traduit par un premier trimestre compliqué en France, avec une activité en baisse de 36 %. Mais le deuxième a été un peu meilleur (- 6%), remarque Emmanuel Olivier, directeur général : « Il y avait beaucoup d'attentisme, et nous n'obtenions que peu de réponses. Ce report n'est pour l'instant pas daté, mais nous nous attendons à 18 mois ».

Pour autant, la perspective de ce potentiel alignement comptable participe quand même au mouvement des entreprises vers des logiciels adaptés : « Les entreprises ne vont pas attendre pour appliquer la réglementation, ajoute Emmanuel Olivier. Nous attendons une forte performance en France fin 2023, liée aux prises de décision sur la facture B to B ».

Vers un affacturage inversé

D'autant que certaines organisations, comme les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), s'emparent en parallèle de solutions nouvelles, comme l'affacturage inversé. Il s'agit, dans ce logiciel, de rémunérer le fournisseur un peu avant la date convenue de règlement. « Dans le cas des chantiers, c'est un peu plus complexe, avec une participation de la Banque publique d'investissement pour arrondir les angles, explicite Jean-Michel Bérard, président du directoire. Cela accompagne notamment les sous-traitants, les PME, qui n'ont pas toujours des rentrées régulières ».

Une comptabilité également carbone

Esker travaille également sur d'autres produits comptables. Depuis longtemps, l'idée trottait dans les esprits : matérialiser, pour chaque entreprise, l'empreinte carbone de ses activités. « Esker travaille en ce moment à sa concrétisation, annonce Jean-Michel Bérard. Nous avons déjà lancé une première version, on où isole les consommations d'électricité de l'organisation, évaluées en Kw/h utilisés ». Esker pourrait bientôt proposer le détail des dépenses énergétiques, ainsi que leur mix (pétrole, charbon, ENR etc.) et leurs externalités, notamment à l'international.

Un résultat net en baisse

Les commandes globales de la société créée en 1985, en hausse de 18 %, soutiennent une croissance nourrie par des succès commerciaux, en parallèle de la bonne tenue de ses clients historiques. Malgré tout, l'ETI voit son résultat net diminuer de 26 % ce début d'année, soit 2,6 millions d'euros de moins que la précédente. La raison principale : la reprise de provisions pour impôt sur actions gratuites, distribuées aux salariés (au nombre de 1.000), et taxées cette année à hauteur de 20 %. En enlevant cet effet, décorrélé de l'activité annuelle, l'évolution du résultat net reste négative, à -4 %, en raison de l'acquisition de la startup britannique Market Dojo et de l'inflation, avec une hausse des salaires de 8 % en début d'année.

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