Déchets : Paprec inaugure une nouvelle chaîne de tri ultra-performante à Clermont-Ferrand

En cinq ans, le leader français du recyclage a investi 20 millions d’euros sur son site auvergnat Trivalo 63. Cette modernisation vise à s’adapter à l’extension des consignes de tri et à aller plus loin dans les taux de recyclage des déchets, notamment des emballages ménagers plastiques.
Le site Trivalo 63 de Paprec pourra désormais trier 70.000 tonnes de déchets par an explique son directeur, Jérémy Galtier.
Le site Trivalo 63 de Paprec pourra désormais trier 70.000 tonnes de déchets par an explique son directeur, Jérémy Galtier. (Crédits : DR Emilie Valès)

Cela fait un mois que la nouvelle chaîne de tri est opérationnelle. Installée dans un bâtiment flambant neuf, reconstruit après l'incendie de 2021 qui a touché une partie de l'usine. Paprec, acteur français majeur de la gestion des déchets, inaugure un nouveau process industriel et termine son chantier de modernisation du site, nommé Trivalo 63. Coût de cette dernière phase de travaux : 6 millions d'euros. Auxquels il faut ajouter près de quatorze millions d'investissement déjà consentis par le groupe, ces cinq dernières années, pour remplacer ses robots de tri et autres convoyeurs par des machines dernière génération, ultra-performantes et plus rapides.

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En l'espace de deux ans, le site de 21.000 m2, qui réceptionne chaque jour 190 tonnes de déchets, a fait peau neuve. Une manière de répondre aux attentes et aux exigences de son principal client, VALTOM, la collectivité publique en charge de la valorisation et du traitement des déchets ménagers du Puy-de-Dôme et du nord de la Haute-Loire.

« Il fallait s'adapter à l'extension des consignes de tri. Depuis deux ans, les 700.000 habitants du territoire (répartis sur 545 communes, NDLR) peuvent mettre dans leurs poubelles jaunes, non seulement les bouteilles en plastique, mais désormais 100% des emballages et des papiers, » explique Jérémy Galtier, le directeur de l'usine clermontoise qui a renouvelé, en 2021, son contrat pour 9 ans avec VALTOM.

Rapidité et finesse du tri

La modernisation du site était donc essentielle pour répondre à ce défi des nouvelles consignes explique Paprec, qui a investi 150 millions d'euros depuis deux ans en France dans ses usines de tri. A Clermont-Ferrand, le site dispose désormais d'une capacité annuelle de 55.000 tonnes de déchets.

« Une tonne de déchets qui arrive dans l'usine correspond à 160.000 objets ou emballages. Le nombre de gestes qu'il faudrait faire pour trier autant d'unités serait énorme sans ces technologies de pointe. Nous serions incapables de répondre au flux », souligne Sébastien Petithuguenin, directeur général de Paprec, qui compte 300 sites industriels et a réalisé l'an dernier 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires (3 milliards prévus cette année).

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Douze robots trieurs ultra-perfectionnés

Cette usine nouvelle génération permettra aussi d'affiner encore plus le tri et ainsi d'améliorer le recyclage. Pour cela, Paprec s'est équipé de douze robots trieurs, produits en France par l'entreprise Pellenc située près d'Aix-en-Provence. Désormais, les capteurs infrarouges sont capables de repérer 12 matières différentes (carton, aluminium, papier, PET de couleur ou clair...).

« 97% des déchets recyclables sont captés par nos machines et on peut désormais mieux les séparer. L'intérêt c'est que plus les matières sont séparées en fonction de leurs caractéristiques, plus elles trouvent une application adaptée. Elles sont ainsi mieux recyclées. Leur réutilisation est facilitée, » rapporte Jérémy Galtier.

Pour mener à bien ce projet de modernisation, Paprec a reçu plusieurs subventions : 2 millions d'euros accordés par l'ADEME, 1,3 million par CITEO (entreprise privée à but non lucratif spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers) mais aussi 500.000 euros par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Et pas d'inquiétude côté emploi : cette automatisation encore plus poussée ne va pas générer de licenciements, rassure le leader du recyclage, qui cherche au contraire des techniciens de maintenance ou des chauffeurs poids lourd.

80% de taux de captage

Reste un autre enjeu pour VALTOM : améliorer la qualité de la collecte. La collectivité appelle désormais les habitants à plus de responsabilité dans leur geste de tri. Car 25% des déchets qui arrivent sur le site Trivalo 63 sont « refusés », c'est-à-dire qu'ils ne sont pas valorisables et doivent partir à l'incinération.

« Ce sont en fait des erreurs de tri. On peut retrouver des caisses en bois, des pièces mécaniques, du verre, des piles... qui ne devraient pas se retrouver dans la poubelle jaune. Mais il y a aussi des déchets imbriqués les uns dans les autres, comme par exemple des pots de yaourts dans une boite de conserve, ils ne pas reconnus par les machines et donc ne peuvent pas être recyclés, » précise Laurent Battut, président du VALTOM.

Un bon point quand même pour les habitants du territoire. 80% des déchets, emballages plastiques ou papiers qui peuvent être recyclés, sont jetés dans les poubelles jaunes. « C'est un très bon taux de captage », se réjouit Sébastien Petithuguenin.

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