La Vallée de la Chimie veut se transformer en campus industriel

La Vallée de la Chimie dispose de 60 hectares de terrains disponibles pour accueillir de nouvelles activités. L'appel des « 30 »,  lancé en septembre dernier, prend forme dans une charte signée le 20 novembre par les groupes historiquement présents sur ce plus important territoire chimique de France.
La Vallée de la Chimie représente un territoire de 500 hectares

La Vallée de la Chimie veut désormais se transformer en « campus industriel ». C'est le sens de la charte partenariale, très officiellement signée par les 10 groupes industriels historiquement présents sur ce territoire, ainsi que l'Union des industries chimiques, le Préfet, le Conseil régional de Rhône-Alpes, et le Grand Lyon, le pilote. Ce document fait suite à « l'appel des 30 » - nombre total des acteurs associés à cette démarche - lancé en septembre dernier. Enjeu ? Se donner les moyens de réussir la mutation « éco industrielle  et éco  territoriale » de ce pôle chimique, le plus important et emblématique de France, inspirant à la fois inquiétudes sur son devenir et fiertés.

Un gisement de 60 hectares

Côté Communauté urbaine, l'intérêt est bien de remettre en mouvement cette Vallée en suscitant une dynamique collective. Côté industriels la création d'un label d'excellence pour ce territoire de 500 hectares, est d'importance. « Notre centre de recherche de Pierre-Bénite est le berceau d'innovation de notre groupe. Chaque année sont déposés cent brevets », a rappelé Thierry Le Henaff, Pdg d'Arkema. Le Grand Lyon s'est donné 15 ans pour mener à bien cette action ambitieuse. Elle s'assortit de l'accueil de nouvelles activités sur les terrains à réindustrialiser. En septembre dernier, 30 hectares avaient été recensés, dans une première approche. Ce gisement est aujourd'hui de 60 hectares. La moitié est à vendre : 16 hectares appartenant au Grand Lyon, 16 autres situés à Saint Fons et détenus principalement par Solvay, BASF et Sanofi. Les 30 hectares restants (fonciers nus mais aussi bâtiments), seront proposés à la location par Solvay, Bluestar, Kem One et d'autres.

Les atouts de la circulaire 2013

Une mission Vallée de la Chimie, dirigée par Frédéric Laroche précédemment chef de projet pour ce territoire, a été créée pour mener à bien cette reconquête. Elle est permise par la circulaire dite Batho, du 25 juin 2013,  relative aux traitements des plateformes industrielles dans le cadre des PPRT (plans de prévention des risques technologiques) instaurés par la loi Bachelot de 2003. En effet, la circulaire 2013 autorise le maintien et l'extension - voire l'autorisation de nouvelles implantations industrielles - au sein des dites plateformes, par ailleurs, incitées à mettre en place des gouvernances collectives. En ce qui concerne la Vallée de la chimie, les périmètres de risques ont aujourd'hui été arrêtés pour les trois PPRT appelés à fusionner dans un seul, en 2016.

22 dossiers présélectionnés

L'appel aux candidats intéressés pour s'implanter sur le campus de la Vallée de la chimie a reçu 28 réponses. Vingt-deux dossiers ont été retenus et les postulants (à la fois des industriels et des opérateurs immobiliers) devront déposer leurs projets d'ici au 30 janvier. Suivra une période d'analyse pour les positionner et étudier les adaptations à faire. Si tout va bien les premiers coups de pioche pourraient être donnés début 2016. L'objectif est d'attirer 300 emplois à trois ans, souvent des entreprises installées ailleurs dans l'agglomération. L'atelier d'architecture néerlandais Oma a été investi d'un double rôle : d'une part il apportera une aide aux porteurs de projets et aux propriétaires fonciers et d'autre part il accompagnera la requalification globale de ce territoire. Le Grand Lyon a budgétisé une enveloppe de 7 millions d'euros sur trois ans pour financer la partie ingénierie, création de nouvelles dessertes, travaux sur ses terrains, plantations d'arbres etc.

Axelera, Axel'One, Indeed,

Cette charte a été rendue possible par les différentes initiatives partenariales engagées depuis des années sur ce territoire. A commencer par la création, en 2005 d'Axelera, pôle de compétitivité chimie verte (dont le cœur bat dans la Vallée de la Chimie) et de ses déclinaisons concrètes : le démonstrateur Gaya, en cours de réalisation et associant 15 partenaires, Axel'One - hall d'expérimentation pour les Pme-  ou encore Indeed (Institut national d'excellence pour le développement des éco énergies et les énergies décarbonées). L'enjeu est que les industriels mutualisent le plus de services possibles au sein de ce pôle chimique, vaste et morcelé. Ce, dans une double approche de développement durable et compétitivité.

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