Masques jetables : pourquoi l'Australien Coshield a choisi Saint-Etienne

Le groupement d’achats australien Coshield a choisi à Saint-Etienne pour implanter ses deux nouvelles lignes de production de masques jetables. Avec, à la clé, une production importante qui pourrait tripler d'ici fin octobre, en vue de servir le marché français notamment.
(Crédits : DR)

Depuis quelques jours, plus de 30.000 masques jetables sont fabriqués quotidiennement à Saint-Etienne (Loire). D'ici fin octobre, la production devrait être doublée, voire presque triplée, grâce au recrutement de trois nouveaux salariés et au passage à une organisation en "trois huit". L'initiative est portée par le groupement d'achats autralien Coshield, spécialiste des équipements de protection individuelle (EPI) implanté en France depuis mars dernier (10 salariés). Coshield compte plusieurs centaines d'adhérents installés dans une vingtaine de pays.

"Coshield France s'est créée, au début de la crise du Covid-19, autour de la commercialisation de bornes de distribution de gel hydroalcoolique. Nous avons constaté une demande forte en masques jetables, nous avons donc décidé d'investir et de nous lancer dans cette aventure", explique Joe Reiner, un britannique installé à Saint-Etienne depuis une quinzaine d'années. Il vient d'être recruté par Coshield France en tant que directeur général et propriétaire, avec sa famille, d'un vaste bâtiment sur la zone du Technopole, autrefois occupé par le journal La Tribune-Le Progrès.

"Deux facteurs se sont conjugués pour le choix de Saint-Etienne : l'emplacement facilement disponible et la présence sur place d'un prestataire compétent, MIG Automation, capable d'installer rapidement nos deux lignes de production", précise le directeur général de Coshield France. Ces lignes de production ont été fabriquées en Chine, "pour des questions de disponibilité immédiate", mais assemblées en France donc par un sous-traitant local, tient par ailleurs à rappeler Joe Reiner.

Masques jetables mais Made in France

Les masques développés par le groupe australien sont des masques quatre plis. Il ne s'agit pas de masques chirurgicaux mais d'équipements grand public, agréés UNS1 et UNS2. "Nos masques ne sont pas recyclables", explique le dirigeant. "En revanche, la matière première est fabriquée en France et le produit final est local. En termes de développement durable, rien de comparable donc avec les masques chinois".

Joe Reiner évalue à 30% environ le surcoût de ses masques, face aux produits chinois, mais met en avant leur confort et leur fabrication française. "Nous nous adressons aux entreprises et au grand public, via des revendeurs ou via de la vente directe en grande quantité. La demande est forte, les Français ont été séduits par les masques textiles, mais les inconvénients liés parfois au confort ou au lavage peuvent aujourd'hui être contraignants. Le masque jetable made in France est une bonne solution".

L'entrepreneur anticipe un chiffre d'affaires confortable, qui viendra s'ajouter aux autres activités de Coshield France, mais ne souhaite pas se dévoiler davantage pour l'instant.

Pour le cluster stéphanois Mécaloire, cette opération, -réalisée par son adhérent MIG Automation (12 salariés, CA 2019 : 1,2 million d'euros) -, constitue un jalon exemplaire de sa démarche, Production France. Lancée cet été, cette initiative vise à accompagner la relocalisation industrielle sur le territoire français, à travers une plateforme qui permet à la fois de regrouper et mettre en relation des entreprises qui cherchent à s'appuyer sur le tissu local pour produire leurs pièces ou se relocaliser. Avec, comme le cas de Coshield le prouve à nouveau, des compétences mécaniciennes déjà particulièrement développées sur le bassin stéphanois.

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