Innovation : que préparent les startups du sport ?

Avec les JO 2024 en ligne de mire, les startups du sport se mobilisent d'ores et déjà pour être dans la course. Tour d'horizon de quelques projets innovants made in Auvergne-Rhône-Alpes issus du concours Inosport.
(Crédits : DR)

En plein démarrage, le projet Sens, porté par deux designers depuis un start-up week-end qui s'est tenu à Grenoble, est venu à Inosport pour rechercher des partenaires susceptibles de l'aider à se développer. Chaque année, ces rencontres, organisées par la Communauté de Communes du Pays Voironnais vise à réunir, le temps d'une journée, les startups prometteuses du domaine du sport. Parmi la trentaine de startup présente, une dizaine était issue de la Région Auvergne-Rhone-Alpes.

"Nous avons pensé à développer un bracelet qui soit capable de capter les émotions de l'utilisateur pour déclencher une prise de vue lors des moments forts de sa journée, où son rythme cardiaque et son activité électro-cutanée s'accélère", affirme May-LineGrassi, co-fondatrice de Sens.

Avec un objectif : s'inspirer des capteurs développés par des spécialistes du domaine comme le CEA Leti et le fabricant STMicroelectronics pour adapter ensuite leur technologie à la prise de vue, et en la rendant compatible avec des outils de prise de vue comme les caméras GoPro, leaders sur le marché. "Nous visons à intégrer un troisième associé ayant un profil plus technologique ou à réaliser un partenariat avec une entreprise ou un laboratoire de recherche".

La prochaine étape sera ensuite de bâtir un prototype et de formaliser les partenariats industriels, en vue d'une commercialisation d'une première version du produit d'ici 2020. "Le marché potentiel pourrait être mondial, car il s'appuie sur les caméras embarquées".

Retrouver le sens du toucher

La start-up iséroise Wens, quant à elle, est déjà dans les rangs pour commercialiser prochainement son gant d'entraînement breveté, destiné à permettre d'accompagner la rééducation et la récupération du sens tactile de la main.

Muni de picots en plastique qui s'activent uniformément au contact de l'eau, son gant a été développé depuis 2016 à l'Université Savoie Mont-Blanc puis incubé par la SATT Linksium.

"Nous visons à la fois les personnes ayant eu des accidents ou chirurgies de la main, mais aussi des sportifs de haut niveau qui souhaitent gagner en acuité tactile", souligne sa fondatrice, Lucie Gervaud.

Car si différentes solutions existent déjà dans le domaine de la rééducation de la main, peu de produits sont destinés à accompagner le retour à une meilleure sensibilité.

Actuellement à l'essai chez plusieurs kinésithérapeutes partenaires (Lyon, Biarritz, etc), le gant de Wens sera bientôt commercialisé, d'ici fin 2018, à destination des patients mais aussi des professionnels de la rééducation.

Son prix devra être inférieur à 100€ pièce, car il ne vise pas à être homologué pour être remboursé par la Sécurité sociale.

Reste que son potentiel, rien qu'à l'échelon national, est de taille :

"Nous savons qu'il existe 1,4 million de personnes qui se blessent la main en France chaque année, et que les pertes de sensibilité seules représentent au moins 160 000 cas par an", rapporte-t-elle.

Des prises d'escalades tactiles

A quelques pas de là, des sportifs de l'équipe de France d'escalade se sont élancés sur un parcours équipé par la start-up lyonnaise Luxov, une spin-off du groupe Volx, lui-même à la tête d'un regroupement de PME qui compte notamment l'un des derniers concepteurs de prises d'escalades français.

Avec une commercialisation de ses prises connectées prévue dès cet été, Luxov est dans les startings-blocks pour adresser le marché des salles d'escalades, mais aussi des fédérations entourant ce sport.

"Nous avons développé des prises connectées qui permettent d'étudier les temps de parcours et la performance des grimpeurs en connaissant mieux le moment où ils ont attrapé une prise ainsi que sa durée de préhension", explique Juliette Tilmont, business developer pour Luxov.

Un outil qui pourrait ainsi servir à la fois aux sportifs souhaitant améliorer leur technique, mais aussi aux organisations sportives qui fixent les règlent des compétitions, ainsi qu'aux téléspectateurs et aux juges regardant une compétition.

"L'escalade va devenir une discipline Olympique aux Jeux de 2020. Nous avons déjà des partenariats avec la fédération internationale d'escalade pour voir ce que notre produit pourrait leur apporter".

Avec ces prises connectées, la start-up vise directement le marché européen, voire même à terme, le marché asiatique.

Quand le caoutchouc innove

La start-up Evvo, basée dans la Loire, a quant à elle développé un modèle hybride, pour un produit qui innove par ses matériaux.

Cette spin-off du plasticien et électronicien MPI (20 millions d'euros de chiffre d'affaires) s'était donnée l'objectif de développer un produit en propre pour consolider les performances du groupe.

"Nous avions recherché un domaine où nous pouvions apporter quelque chose, et nous avons eu l'idée de la raquette à neige, un marché encore en plein développement et où il existait encore de l'insatisfaction avec les produits à crampons en acier existants", contextualise Hervé Piron, dirigeant de MPI.

Des contacts lui ont permis d'embarquer sur ce projet le groupe Michelin, qui s'est chargé de développer un nouveau type de semelle en caoutchouc s'adaptant à tout type de neige.

"Michelin s'est montré très ouvert car le groupe a entamé un axe de diversification et un virage vers une image de marque orientée sur les loisirs".

En l'espace de 13 mois, les deux partenaires ont ainsi sorti leur premier produit, qui sera vendu par le distributeur Noreko aux acteurs du B to C prochainement.

"Le marché français de la raquette à neige représente en moyenne 100 000 paires par an. Nous visons également le marché européen, et notamment des régions comme l'arc alpin ou les pays nordiques".

Avec une production assurée en interne au sein du groupe MPI, la jeune pousse Evvo espère atteindre le cap des 20 000 paires fabriquées annuellement d'ici 3 ans. "Et pourquoi pas, développer d'autres produits en propre pour le marché de l'outdoor", d'après son directeur.

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