Immobilier : les bons investissements de la SEM Minatec Entreprises

Après le succès du BHT1, un deuxième bâtiment de haute Technologie est en cours de construction par la SEM Minatec Entreprises. Profondément remaniée au cours de l'hiver dernier par la sortie de la Ville de Grenoble, cet acteur de l'immobilier d'entreprise a su judicieusement pérenniser son modèle économique.
(Crédits : FuturA)

Un coup de pelle, face à un bâtiment qui s'élève déjà de deux étages... Depuis fin décembre, les travaux ont commencé sur le site de la Presqu'île pour la construction du futur BHT2, ce "Bâtiment de Haute Technologie" destiné à accueillir, pour un budget estimé de 13 millions d'euros, une deuxième fournée de jeunes pousses innovantes qui souhaitent se développer tout en collaborant étroitement avec les acteurs de la communauté scientifique.

Ce projet s'inscrit dans la continuité du BHT 1, imaginé par l'ex-directeur du CEA Grenoble Jean Therme et l'ancienne présidente de la SEM Minatec, Geneviève Fioraso, qui accueille déjà 30 entreprises de haute technologie sur près de 11 000 m2.

A ce titre, son homologue, le BHT 2, dont la livraison est prévue mi-2019, se veut à la fois un accélérateur d'innovation ainsi qu'une plateforme de valorisation industrielle incluant des espaces de bureaux, des laboratoires ainsi que des salles de réunions sur près de 4 600 m2.

"Ajuster les agendas"

Cette inauguration a été aussi l'occasion "d'ajuster les agendas" des actionnaires de la SEM, suite à une profonde réorganisation de la gouvernance qui s'est déroulée à l'hiver dernier.

En vertu de la loi NoTRE, qui a ramené la compétence économique dans les mains de la Région et de la Métropole, la Ville de Grenoble avait décidé, en décembre, de revendre ses parts de la SEM.

Après plusieurs échanges, ces dernières ont été cédées à la Métropole, qui a convenu à son tour d'en rétrocéder une partie à la Région (10%) en vue de lui permettre de faire son entrée au capital.

Si le président de la métropole, Christophe Ferrari, avait d'abord proposé de réaliser un tour de table à parité (avec 22% des actions pour chaque partenaire), cette proposition est finalement restée lettre morte.

Malgré la perte de la compétence économique, le Département de l'Isère a, contre toute attente, choisi de conserver ses propres actions (33%) au sein de la SEM, et demeure par conséquent majoritaire au sein du capital, où se retrouvent également le CEA de Grenoble (22%), et la Caisse des Dépôts (10%).

Une place pour chacun

Quelques mois après ces tractations, le 1er vice-président à l'Equipement, Christian Rival, a d'ailleurs profité de sa présence à Minatec pour reconfirmer l'engagement du Département "comme un partenaire incontournable de l'innovation, et qui entend le rester".

"Tout cela s'est déroulé dans un contexte de profonds changements, mais l'important est de rappeler que la réussite n'est là que si nous sommes tous ensemble", a nuancé Annick Merle, présidente de la SEM et par ailleurs 3e vice-présidente au Conseil départemental, chargée de l'Innovation.

L'adjointe à la Ville de Grenoble, Laurence Comparat, en a profité pour recontextualiser la position de la ville : "Nous avons souhaité nous départir des actions de la SEM car cela nous a semblé plus pertinent dans le contexte actuel, mais cela ne veut pas dire que l'on se désintéresse du sujet".

Un acteur qui pèse

Présenté comme "un pari à l'origine risqué" par son ex-présidente Geneviève Fioraso, la SEM Minatec Entreprises, intégrée au campus d'innovation en micro-nanotechnologies grenoblois, se positionne désormais comme un acteur incontournable de l'immobilier d'entreprise en commercialisant des espaces de travail clé en main situés à proximité du CEA, tout en demeurant en dehors de son enceinte sécurisée pour des questions d'accessibilité.

Un avantage de taille pour les jeunes pousses technologiques qui souhaitent collaborer avec la communauté scientifique, et qui permet à la Presqu'île grenobloise de rayonner au-delà de ses frontières.

Avec ses 6 salariés, la SEM annonce un chiffre d'affaires de près de 10 millions d'euros avec le BHT1 qui affiche complet.

Si l'investissement dédié au BHT2 devrait être rentabilisé sur plusieurs exercices, Alain Ramberti, son directeur général, n'est pas inquiet pour la suite de l'aventure.

"La SEM est capable de générer 900 000 à 1 million d'euros de résultat net par an car notre modèle nous permet notamment de refacturer 97% de nos charges aux entreprises", souligne Alain Ramberti, directeur général de la SEM Minatec Entreprises.

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