Le virage de Big Booster face à la crise, pour accompagner les startups "à impact"

BILAN. Cap de fin d'année pour le lyonnais Big Booster, qui vient de clôturer sa cinquième saison. Une édition particulière pour ce programme d'accompagnement de startups, habituellement tourné vers l'international et la rencontre. En 2020/2021, le programme se sera réorienté vers l'Europe (plutôt que vers son traditionnel hub de Boston), ainsi que vers les pépites dites "à impact", qui collaient particulièrement bien aux enjeux de cette période de crise.
Cette année, l'accompagnement de Big Booster aura été, à l'image du reste de l'économie, entièrement réalisé à distance. Et cela n'aura pas eu que des inconvénients, estime sa présidente, qui cible désormais aussi les PME.
Cette année, l'accompagnement de Big Booster aura été, à l'image du reste de l'économie, entièrement réalisé à distance. Et cela n'aura pas eu que des inconvénients, estime sa présidente, qui cible désormais aussi les PME. (Crédits : DR)

"A l'origine, Big Booster a été conçu pour remplir les trous dans la raquette de l'accompagnement international et complète les autres programmes et incubateurs", résumait Karine Dognin-Sauze, présidente de la fondation Big Booster.

Créé en 2015, ce programme lyonnais se décompose en deux temps : la sélection d'une cinquantaine de startups accompagnées lors d'une première phase, puis un écrémage d'une vingtaine qui bénéficieront ensuite d'un guidage spécifique, tourné vers l'international. Celles-ci sont ensuite baignés dans un réseau de mentors et de partenaires, dont des locaux comme la SATT Pulsalys, la Métropole de Lyon, Minalogic...

Et en cette fin de saison, Big Booster a déjà dressé les comptes :

En tout, 320 startups auront été pré-sélectionnées à l'échelle des cinq dernières années par son programme, et un peu plus de 120 jeunes pousses auront finalement été accompagnées pour se développer à l'international. Les 80 alumnis des premières saisons auront quant à eux levé, au total, plus de 80 millions d'euros et créé plus de 450 emplois.

Une sélection "à impact"

La saison 5 de ce programme, lancée en juillet 2020, s'est désormais achevée ce 24 juin. Une année spéciale pour l'accompagnement, et où l'organisation aura nécessairement dû faire preuve de souplesse plus qu'à l'accoutumée.

Au démarrage, 51 jeunes pousses ont traversé son Boot Camp, tandis que 17 startups en ont été lauréates. Parmi elles, 21 sont françaises (dont 10 de la Métropole de Lyon), 8 sont européennes-hors, 21 viennent du Moyen-Orient et d'Afrique, et une est canadienne.

Quelle que soit leur origine, cette année, les jeunes pousses sélectionnées ont dû répondre à "une exigence d'impact". "Il faut faire en sorte que tout soit cohérent, chaque année le programme s'adapte à son écosystème", souligne la présidente de la fondation Big Booster.

Car dès janvier 2020, la décision avait été prise de ne choisir que des startups proposant des solutions dites "à impact". Un choix qui s'est révélé d'autant plus d'actualité, avec la pandémie intervenue quelques mois après. "Nous sommes à l'écoute des nouveaux besoins et des dynamiques, lorsque nous sentons notamment des vagues entrepreneuriales arriver."

Lors de cette édition, 15 startups ont ainsi choisi d'oeuvrer sur le terrain sanitaire, tandis que d'autres ont choisi de plancher sur les trois autres thématiques : environnement et énergie, industrie, ou encore social et sociétal.

Le choix d'accompagner des pépites tournées vers les "solutions" s'avère aussi être particulièrement "raccord" avec la direction impulsée par la nouvelle équipe EELV aux commandes de la ville et de la métropole de Lyon.

"Nous sommes ravis d'accompagner cette 5e saison de BigBooster, dans la sélection et la découverte de startups et PME qui imaginent des solutions pour répondre aux enjeux locaux et globaux de demain", déclarait d'ailleurs Emeline Baume, vice-présidente en charge de l'économie à ce sujet.

Mais l'affinité trouve aussi parfois ses limites : "Nous tenons encore à des éléments qui tiennent moins au nouvel exécutif. A titre d'exemple, l'ESS n'est pas directement notre ADN, qui est demeure en premier lieu ciblé sur des projets d'innovations et d'entreprises", admet Karine Dognin-Sauze.

Un accompagnement tout en distanciel

Cette année aura été "une expérience particulière". "Chaque saison a ses spécificités, mais en 2020, avec les contraintes sanitaires, l'accompagnement s'est fait à distance. Ça n'a pas été qu'un exercice de style, on ne savait pas si on allait arriver à reproduire la qualité des échanges", déclare Karine Dognin-Sauze.

Le distanciel n'aura d'ailleurs pas eu que des inconvénients, cela "a permis de mobiliser des mentors et partenaires qu'on n'aurait pas pu avoir sur le Boot Camp." Cette reconfiguration a aussi favorisé un accompagnement plus personnalisé.

Originellement tourné vers Boston, cette année Big Booster est par exemple allé rechercher plutôt des collaborations du côté de l'Europe, ce qui représentait une nouveauté. Au total, sept villes auront été partenaires. "Nous n'étions pas certains de l'intérêt des startups pour ces destinations proches. Mais en réalité, c'est la qualité des contacts et le travail de terrain qui ont été appréciés."

L'ouverture à l'Europe avait été pensée avant la crise, et elle s'est finalement révélée opportune, Boston restant inaccessible en temps de pandémie.

Malgré tous les efforts, 'il était cependant important de faire un évènement de clôture en présentiel, parce qu'on ne s'était jamais rencontrés...", ajoute la présidente.

Cette année aussi, Big Booster se sera ouverte aux PME. Une nouveauté qui n'a cependant pas encore trouvé beaucoup d'intéressés : "Pour l'instant, seule l'une d'elle nous a rejoint et cela demeure un axe à aborder en vue de la prochaine saison car pour l'instant, Big Booster était davantage installé sur la cible startups. Il nous faudra probablement aller les chercher."

La saison 6 est en cours de préparation, l'équipe de Big Booster attend d'avoir plus de perspectives sur la crise sanitaire et pourrait, le plus probablement, se traduire par un mix entre présentiel et distanciel. Avec au menu, l'adaptation qui devrait demeurer un marqueur fort : "On va se projeter à deux mois et construire un programme brique par brique."

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