Covid-19 : renforcement des mesures à Lyon, les grands événements menacés

Après Nice, c’est au tour de Lyon d’annoncer un nouvel arsenal de mesures pour lutter contre un rebond de l’épidémie de Covid-19. Avec, à la clé : l’annulation des événements de grande taille, comme la Foire de Lyon ou la Vogue des marrons, et l'abaissement de la jauge d'accueil de 5.000 à 1.000 personnes. En réaction, GL Events annonce le report de son salon phare, le Sirha, au printemps prochain.
Le couperet vient de tomber : à l'occasion d'un durcissement des mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du Covid-19, la préfecture du Rhône n'autorisera pas la tenue de la Foire de Lyon, qui devait se dérouler du 8 au 12 octobre prochain à Eurexpo.
Le couperet vient de tomber : à l'occasion d'un durcissement des mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du Covid-19, la préfecture du Rhône n'autorisera pas la tenue de la Foire de Lyon, qui devait se dérouler du 8 au 12 octobre prochain à Eurexpo. (Crédits : GL Events)

Des mesures attendues, et qui se calquent, à quelques détails près, sur ce qu'avait déjà annoncé la ville de Nice vendredi dernier. Quelques jours après la prise de parole du Ministre de la Santé Olivier Véran, qui appelait à durcir les mesures pour lutter contre le Covid-19, c'est au tour du département du Rhône d'annoncer un nouveau tour de vis. Bien qu'attendues, ces dispositions pourraient cependant bien porter un coup supplémentaire au secteur de l'événementiel lyonnais, déjà sous perfusion.

Alors que le département du Rhône en fait partie des 55 départements classés en zone de circulation active du virus, avec un taux de positivité de 9,30 pour 100 personnes testées ainsi qu'un taux d'incidence de 182 pour 100 000 habitants, le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, vient d'annoncer un renforcement des mesures sanitaires déjà en place. Avec un objectif désormais martelé : limiter la propagation du virus et éviter désormais à tout prix un reconfinement.

Annulation de la Foire de Lyon et report du Sirha

Pour cela, le préfet du Rhône mise désormais sur l'obligation de déclarer en préfecture tous les évènements rassemblant plus de 10 personnes organisés sur la voie publique en y joignant le protocole sanitaire prévu.

La jauge d'autorisation des grands rassemblements est quant à elle abaissée également, dès ce mardi à 1.000 personnes (contre 5.000 précédemment). Et la préfecture du Rhône de préciser expressément : "Certains événements drainant un trop grand nombre de personnes seront annulés, comme la Foire de Lyon, ou encore la Vogue des marrons de Lyon".

La Foire de Lyon, qui devait se dérouler du 8 au 12 octobre prochain à Eurexpo, avait réuni l'an dernier 198 000 visiteurs et 900 exposants sur 5 jours, pour 16 millions d'euros de retombées économiques indirectes. Prévue du 20 au 30 mars, elle avait été reportée à deux reprises par son organisateur, GL Events, d'abord en mai puis en octobre, mais cela n'aura pas suffi.

Tout en déplorant qu'un tel événement, "essentiel à l'économie lyonnaise, et à l'origine maintenu pour répondre à une forte attente des visiteurs et exposants" ne puisse se tenir, l'équipe du salon a annoncé, par voie de communiqué :

"Je ne vous cache pas un certain sentiment d'injustice et d'incompréhension lorsque nous observons les conditions d'accueil et les jauges atteintes dans les centres commerciaux chaque week-end par exemple. Bien entendu, en toute responsabilité nous prenons acte de ces décisions qui nous conduisent à annuler la Foire de Lyon".

Dans la foulée de cette annonce, le pdg de GL Events, Olivier Ginon, a d'ores et déjà annoncé que l'un de ses événements phares, le Sirha, initialement prévu fin janvier, serait reporté du 29 mai au 2 juin prochains. Organisé tous les deux ans, le grand salon mondial consacré à la restauration, à l'hôtellerie et à l'alimentation accueille chaque année 200.000 visiteurs et 3.000 exposants au sein d'Eurexpo, ainsi que la compétition de chefs cuisiniers des Bocuse d'or.

L'inquiétude plane encore cependant sur d'autres manifestations d'envergure organisée par le groupe lyonnais -qui se trouve par ailleurs déjà en situation délicate-, comme le Salon européen du cheval, Equita Lyon, pour l'heure toujours annoncé pour début novembre.

Les restaurants invités à renforcer leur vigilance

Alors que les les événements privés ou les établissements recevant du public "ne sont pas soumis à l'obligation de déclaration en préfecture pour l'instant", les établissements recevant du public, et notamment les restaurants, sont néanmoins appelés à faire respecter, de manière ferme, les mesures attendues : distanciation physique et le port du masque obligatoires pour tout déplacement, tenue du mètre de distance entre chaque table, nombre de 10 personnes maximum par table, interdiction du service au bar, etc.

Un renforcement des contrôles a notamment été annoncé : "Il a été donné pour consigne aux forces de l'ordre de faire preuve d'une très grande fermeté à l'égard des gérants qui ne respectent pas les gestes sanitaires. Tout manquement à ces règles, constaté par les forces de l'ordre, fera l'objet de sanctions, notamment des fermetures administratives à l'encontre des établissements contrevenants", précise la préfecture du Rhône, qui marque ainsi sa volonté de faire preuve d'une plus grande fermeté de manière immédiate.

Une stratégie à plusieurs volets

Sur la voie publique, la stratégie proposée en région lyonnaise se déclinera cependant à différentes échelles, en fonction du territoire concerné : ainsi, l'ensemble du département du Rhône et de la métropole de Lyon seront désormais concernés par l'élargissement de l'obligation du port du masque aux abords des salles de sport, des salles de spectacle et des parkings des centres commerciaux. Et ce, en plus des abords des établissements scolaires, d'enseignement supérieur et des stations de transports en commun précédemment cités.

Ensuite, pour les 10 communes du département qui cumulent des indicateurs défavorables (une population supérieure à 10 000 habitants, un taux d'incidence de plus de 100 et un taux de positivité supérieur à 8 %), le port du masque sera désormais obligatoire entre 6h et 2h du matin. Sont notamment concernées les communes de Bron, Caluire-et-Cuire, Décines-Charpieu, Écully, Saint-Fons, Saint-Genis-Laval, Tassin-la-Demi-Lune, Vaulx-en-Velin, Vénissieux et Villefranche-sur-Saône.

Enfin, à Lyon et Villeurbanne -deux villes qui agrègent une densité de population et un brassage de population importants ainsi que des données épidémiologiques inquiétantes-, le port du masque demeure obligatoire au sein de l'espace public en permanence, de même que la vente et consommation d'alcool sont interdites sur la voie publique entre 20h00 et 06h00 du matin. Et ce, malgré les recours précédemment engagés contre le port du masque notamment : "Cette décision a été confirmée par le Conseil d'État, qui a indiqué dans son ordonnance du 6 septembre que le port du masque peut être imposé dans un périmètre cohérent, englobant les zones dans lesquelles le risque de contamination est le plus fort, et que la situation sanitaire du département justifie", rappelle la Préfecture du Rhône.

Enfin, trois nouveaux centres de tests devraient ouvrir prochainement à Lyon, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin en vue de renforcer les capacités de tests.

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