McPhy installe la première station hydrogène française sur autoroute

La France dispose désormais de sa première station de ravitaillement en hydrogène sur autoroute. Et c’est une station McPhy qui a été retenue par le distributeur de carburant Dyneff. Pour l’entreprise grenobloise, c’est un pas de plus dans sa conquête du marché de la mobilité.
C'est sur l'A61 que les automobilistes vont pouvoir trouver la première station hydrogène sur autoroute.
C'est sur l'A61 que les automobilistes vont pouvoir trouver la première station hydrogène sur autoroute. (Crédits : DR)

La première station française de ravitaillement en hydrogène sur autoroute est désormais opérationnelle. Approvisionnée par de l'hydrogène vert local et implantée sur l'A61 à Toulouse, son investissement (500.000 euros) a été porté par le distributeur occitan de carburant Dyneff, qui a réalisé l'an dernier 3,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires (700 collaborateurs). Celui-ci a fait appel à l'entreprise grenobloise McPhy et à son modèle « starter kit », qu'elle a déjà implanté sur une vingtaine de sites en France et qui, comme son nom l'indique, permet à un territoire de faire un premier pas dans la mobilité hydrogène.

D'une capacité de distribution limitée à 60 kilos par jour (soit la capacité d'une dizaine de véhicules particuliers ou de trois bus environ), elle permet à la France de mettre le pied à l'étrier autoroutier dans les obligations actées par le récent règlement européen AFIR (infrastructure pour carburants alternatifs) validé en mars dernier. Celui-ci prévoit que des stations de ravitaillement en hydrogène devront être installées au maximum tous les 200 kilomètres d'ici 2030, sur les infrastructures autoroutières des États membres. La même directive impose, au même horizon, la mise en place de stations dans tous les nœuds urbains. Selon l'association France Hydrogène, la France devra ainsi installer environ 70 stations autoroutières sur son territoire, soit 10% du potentiel total des stations françaises envisagé d'ici 2030.

Décarboner les transports et l'industrie

Pour McPhy (CA 2022 : 16,1 millions d'euros, 230 salariés dont 85 recrutés en 2022 ; EBITDA : -36,8 millions d'euros), cette première installation autoroutière, - et la visibilité associée-, représente un pas de plus dans sa conquête d'un marché dont l'essentiel des acteurs nationaux se concentrent en Auvergne-Rhône-Alpes.

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Positionnée sur deux axes majeurs, - les électrolyseurs à destination de l'industrie et les stations hydrogène pour la mobilité-, l'entreprise accélère la cadence sur ces deux pans. Contraint par les règles de communication boursière, McPhy ne peut toutefois pas préciser ses perspectives de croissance avant la publication de ses résultats du premier semestre, le 27 juillet prochain.

Côté mobilité, avec 96 stations (installées ou en commande), McPhy devrait en mettre en service une dizaine de plus d'ici la fin de l'été. Elles sont fabriquées sur sa nouvelle usine grenobloise, opérationnelle depuis l'automne dernier et disposant d'une capacité de production de 150 unités par an.

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Côté industrie, les annonces d'envergure se succèdent : déploiement d'une gigafactory à Belfort dont les premières productions pilotes sont attendues au deuxième trimestre 2024 et pour laquelle McPhy a décroché un contrat d'aide publique de 114 millions d'euros avec l'Etat français (dans le cadre du PIEEC) et mise à l'échelle sur son site de San Miniato en Italie portant la capacité de production à 300 MW sur ce site en attendant la mise en service de la gigafactory. L'entreprise avait également annoncé en avril dernier un nouveau projet avec ArcelorMittal pour une usine pilote d'électrolyse sur son site sidérurgique allemand d'Eisenhüttensdtadt. « Nous attendons par ailleurs, pour octobre prochain, la décision finale d'investissement concernant une importante unité de production d'hydrogène d'une capacité de 20 MW (20.000 tonnes) aux Pays-Bas », précise Bertrand Amelot¸ directeur général adjoint en charge des Ventes et du Marketing. « Il s'agira de notre plus importante plateforme de production, devant celle de 16MW en Guyane ».

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