Autocars rétrofités à l'hydrogène : GCK empoche une nouvelle commande d'envergure

Le spécialiste de la mobilité décarbonée Green Corp Konnection (GCK) reçoit une nouvelle commande de taille : dix autocars rétrofités à l'hydrogène, destinés au groupe Autocars Dominique & B.E. green. Les véhicules Iveco modèle Crossway seront transformés sur le site industriel de Lempdes dans le Puy-de-Dôme. Une bonne nouvelle pour GCK, également implanté en Savoie, qui vient de procéder à une levée de fonds « conséquente » et enregistre l'arrivée au capital d'un nouvel actionnaire stratégique, Aminvest.
(Crédits : DR)

L'heure est plus que jamais au verdissement des transports. Et dans cette course à la décarbonation, GCK tire son épingle du jeu. Le groupe, implanté en Savoie et dans le Puy-de-Dôme, vient d'empocher une nouvelle commande de dix autocars rétrofités à l'hydrogène. Une commande passée par le groupe Autocars Dominique & B.E. green, entreprise de transport de voyageurs située dans les Yvelines. Il s'agit d'autocars Iveco de modèle Crossway, des véhicules de « moyenne distance » dédiés aux transports scolaires en zone urbaine. Leur transformation sera effectuée par les équipes de GCK Mobility sur le site industriel de Lempdes, dans la banlieue de Clermont-Ferrand. Pour chaque véhicule, le moteur diesel et la boîte de vitesse seront remplacés par un moteur électrique de 370kW, des batteries et une pile à combustible H2. Et l'opération sera faite pour que chaque autocar puisse conserver l'intégralité de ses places assises et de ses soutes à bagages. L'autonomie du véhicule, elle, sera de 300 km.

Ce nouveau contrat illustre bien la philosophie de GCK qui veut proposer une offre à 360° autour de la mobilité décarbonée. Car, en plus du rétrofit, c'est une autre filiale du groupe qui fournira les batteries des autocars. Green Corp Connexion a en effet plusieurs cordes à son arc. Le groupe, créé en 2020, compte huit entités et une holding. Il fabrique des batteries pour divers véhicules (vélos, voitures, trottinettes) ainsi que des moteurs et propose également des services de distribution d'énergie, électrique ou hydrogène, via des stations mobiles. Une vision transverse pour un groupe qui entend maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur.

D'autres contrats emblématiques

GCK a déjà engrangé des contrats emblématiques avec la station de l'Alpe d'Huez pour convertir des dameuses et des bus à l'hydrogène, avec le transporteur Ginhoux pour sa flotte d'autocars longue distance et avec la Compagnie des bateaux du Lac d'Annecy. Les premiers bateaux, rétrofités en version électrique, pourraient naviguer dès cet été.

« Nous avons déjà une cinquantaine de véhicules commandés qui seront livrés sur 2024 et 2025, tous types confondus. Et nous devrions avoir une cinquantaine de véhicules supplémentaires pour l'an prochain » s'enthousiasme Éric Boudot, le Président du groupe.

Alors afin de renforcer ses capacités de production et de soutenir sa croissance, GCK vient de procéder une deuxième levée de fonds « conséquente ». Le groupe avait déjà réalisé un tour de table à 15 millions d'euros en fin d'année dernière. Cette fois, le montant n'est pas révélé mais l'apport financier intervient sous la forme d'un financement bancaire de différents établissements (Crédit Agricole Centre France, Banque Populaire Aura, Caisse d'Épargne Auvergne Limousin, Caisse d'Épargne Aura). Surtout l'opération est marquée par l'arrivée au capital d'Aminvest, la société d'investissement d'Amaury Mulliez spécialisée dans les énergies et mobilités d'avenir.

« Lever des fonds, c'est le nerf de la guerre. Sur les moteurs et les batteries, il faut des investissements pour développer la R&D si on veut être en tête de peloton. Nous ne sommes pas un très gros acteur industriel donc nous ne pouvons exister que par l'innovation et notre capacité à mettre rapidement sur le marché des produits à bon prix. Et puis sur la partie rétrofit, il faut aussi des moyens conséquents pour faire homologuer les véhicules » explique Éric Boudot. « Nous ne sommes qu'au début de l'aventure, on se donne les moyens de nos ambitions ».

Une autre levée de fonds pourrait intervenir l'an prochain avec comme objectif, cette fois, de diversifier la production et de passer à l'échelle internationale. En attendant, GCK poursuit sa montée en puissance et son industrialisation avec le coup d'envoi de productions en série pour les batteries. Un développement qui nécessite de la main d'œuvre. « 2023 va être une année charnière. Nous allons passer le cap des 200 collaborateurs après avoir débuté à dix il y a trois ans. Jusqu'à présent nous avons recruté beaucoup d'ingénieurs et de personnes aux fonctions support, nous allons maintenant nous concentrer sur le personnel de production avec des opérateurs, des techniciens qualité, des chefs d'atelier... », détaille Éric Boudot qui table sur un chiffre d'affaires aux alentours de 40 millions d'euros cette année, soit le double de l'an dernier.

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