
Article publié à 5:47, mis à jour à 14:00 avec la réaction de la métropole
Décidée à en finir avec son délégataire Rhônexpress, la métropole de Lyon a finalement choisi la rupture de contrat. Elle assure que cette résiliation "permettra de proposer courant 2020 une baisse des tarifs sensiblement supérieure à celle proposée par le délégataire actuel".
Selon nos informations, voici les tarifs que promettait Rhônexpress à partir de 2020 : une harmonisation des prix que le ticket soit acheté au distributeur ou en ligne et des réductions supplémentaires pour les abonnés TCL ou familles nombreuses.
Une famille de 5 personnes, dont deux enfants de moins de 12 ans et un adolescent de 17 ans doit actuellement débourser 80,60 euros pour un aller-retour (2 aller-retour DAT + 1 aller-retour 12-25 ANS DAT + 2 aller-retour - de 12 ans gratuit) ; ils ne paieraient "plus" que 59,50 euros (tarif 6 voyages DAT + promo famille) si ces nouveaux tarifs étaient appliqués en 2020.
"Insuffisants", juge la Métropole qui annonce être en mesure de proposer une baisse de prix de l'ordre de 20% à 25%.
Soit 5% à 10% de mieux que Rhônexpress. L'aller simple pourrait alors baisser à environ 13 euros (contre 13,9 euros avec Rhônexpress).
Vers une procédure judiciaire ?
Selon un proche du dossier, le concessionnaire aurait appris par les réseaux sociaux que la métropole entendait dénoncer le contrat.
Mais la dernière ligne droite pour mettre fin au contrat liant la collectivité et son délégataire risque fort de se régler devant la justice. En effet, même si la Cour des comptes estimait dans son rapport sur Rhônexpress que "les conditions conventionnelles de remise en cause de la concession sont susceptibles d'être actionnées", la justice pourrait ne pas suivre cet avis.
Si tel est le cas, la métropole de Lyon pourrait avoir à verser plusieurs dizaines de millions d'euros d'indemnités de rupture à Rhônexpress. Même sans action en justice, la métropole devra réaliser de lourds investissements pour reprendre les actifs, le matériel roulant notamment aujourd'hui détenus par Rhônexpress.
Pas de quoi déstabiliser le président de la métropole :
"Il faut voir la résiliation comme un investissement, car derrière nous reprenons la main sur le service et à terme nous réaliserons des économies", estime David Kimelfeld.
Selon les calculs du vice-président de la métropole en charge des achats, Gérard Claisse, "pour un euro de résiliation, on aurait 2 euros de recettes pour le Sytral".
Reste désormais à attendre le conseil syndical du Sytral de Janvier pour voir si les élus suivent la position du président de la métropole en votant en faveur de la résiliation.
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