Municipales 2020 : Grenoble confirme sa position de pionnier mais n’irradie pas encore l’Isère

En Isère comme ailleurs sur le territoire national, les électeurs étaient peu nombreux à s’être déplacés aux urnes, en pleine crise sanitaire du Covid-19. Le taux de participation s'établissait hier de 37,32% à 17h, soit très en-dessous des résultats de 2008 (46,99 %) et de 2014 (60,07 %). Si à Grenoble, le maire EELV, Eric Piolle, semble confirmer sa place à l’issue du premier tour, les principales villes de la métropole, à l’exception de quelques-unes où des candidats EELV sont en ballotage, ne semble pas encore séduites par un virage vert.
Eric Piolle, maire sortant de Grenoble, est en bonne position pour conquérir sa ville une seconde fois.
Eric Piolle, maire sortant de Grenoble, est en bonne position pour conquérir sa ville une seconde fois. (Crédits : DR)

Il est le symbole d'une poussée écologiste qui prend racine, malgré les faibles taux de participation observés à l'échelle du pays. Le maire sortant EELV de Grenoble, Eric Piolle, est sorti hier soir du premier tout haut la main (avec 46,67 % des voix) face à ses adversaires, malgré un taux d'abstention de 57,75%.

L'ancien maire de droite (sans étiquette pour ce scrutin), Alain Carignon, s'affiche loin derrière à 19,80%, suivi par la députée LREM Emilie Chalas (avec 13,75%) et par l'ancien délégué interministériel de gauche, Olivier Noblecourt (13,31%), sans étiquette.

Des résultats qui positionnent pour l'instant Eric Piolle comme le principal favori du second tour, dans un contexte de quadrangulaire où les alliances entre ses principaux concurrents semblent, pour l'heure, difficiles à envisager, compte-tenu de la forte opposition qui s'était dessinée entre eux lors de la campagne.

Le favori a appelé au rassemblement, tout en saluant l'image de pionnier que cultive la ville.

Sur le périmètre de la métropole grenobloise, peu de surprise semblent toutefois à attendre. Eric Piolle pourrait demeurer l'un des seuls écologistes à percer lors de ces élections. Avec, face à lui, une grande partie des élus sortants, pour la plupart issus de la gauche, qui parviennent à conserver leurs sièges dès le premier tour, ou à s'assurer un ballotage favorable.

Des maires sortants réélus dès le premier tour

C'est le cas de l'actuel président de la métropole et maire de Pont-de-Claix, Christophe Ferrari. L'élu socialiste avait monté une liste sans étiquette et citoyenne, qui lui permet d'être réélu pour un troisième mandat dès le premier tour, avec 62,86 % des suffrages exprimés. Avec, face à lui, deux colistiers issus de son ancienne majorité, dont la liste communiste de Simone Torres et la liste divers centre de Julien Dussart, qui ne recueillent respectivement que 22,82 % et 14,31 % des voix.

A Saint-Martin d'Hères, le maire communiste sortant, David Queiros, l'emporte également dès ce dimanche avec 53,64% des voix face à l'ensemble de ses adversaires. Georges Oudjaoudi, tête de liste sans étiquette Solid'Hères (bâtie notamment autour du rejet du projet de centre commercial Neyrpic) enregistre 22,81% des voix, tandis que le candidat soutenu par LREM Philippe Charlot, atteint 15,2 % des suffrages, contre 8,3 % pour le représentant de la droite, Mohamed Gafsi.

A Seyssins, le maire sortant Fabrice Hugelé, sympathisant LREM, rempile lui aussi pour un second mandat avec sa liste sans étiquette cette fois, en récoltant, dès le premier tour, 51,5 % des suffrages exprimés, face à la liste dissidente écologiste Catherine Brette (32,5 % de voix), et la liste LR d'Anne-Marie Malandrino (16 %).

Même situation à Gières, où la liste sans étiquette du maire sortant socialiste Pierre Verri, qui rassemblait des citoyens engagés sur l'écologie, garde la main avec une courte avance de 51,36% des suffrages exprimés dès le premier tour, face à la liste citoyenne, sans étiquette également, de Sylvain Stamboulian (48,64 %), qui pourra néanmoins bénéficier d'une forte représentation au sein du futur conseil municipal.

A Claix, le journaliste de TéléGrenoble Christophe Revil, maire sortant (divers droite), a lui aussi largement remporté ce premier tour avec 60,07% des voix, confirmant la position de sa commune comme l'un des principaux bastions de la droite en Isère, et ce, pour un 6e mandat consécutif. Son adversaire, la conseillère municipale d'opposition issue de la gauche, Nathalie Cotte, n'a comptabilisé que 39,92% des suffrages exprimés.

Des villes en ballotage favorable

Dans d'autres villes de la métropole iséroise, les élus sortants ont confirmé leurs places mais devront encore disputer leur siège lors du potentiel second tour.

C'est le cas de la Tronche, où le maire sortant de gauche, Bertrand Spindler, qui conduisait cette fois une liste sans étiquette, a même confirmé son siège dès le premier tour. Il récolte 51,35 % des suffrages exprimés face à ses deux concurrents, dont le candidat sans étiquette Édouard Ytournel, qui enregistre quant à lui 29,31 % des voix, et 19,33% l'élue de l'opposition, sans étiquette également, Pascale Le Marois.

Même chose à Echirolles, où le maire sortant Renzo Sulli et sa liste Union de Gauche (30%) ont réussi de le pari de devancer la liste du Rassemblement national, portée par le candidat Alexis Jolly (19,8%), malgré un taux d'abstention record de 65%. Mais ce premier tour fait également place à deux autres candidats qui se situent dans un mouchoir de poche, dont Alban Rosa (17,6%), soutenu par EELV et la France Insoumise et Fabienne Sarrat (17,4 %), qui avait reçu l'appui de LREM et du MoDem. Le deuxième tour pourrait ainsi se traduire par une quadrangulaire, sauf si une alliance, qui est déjà appelée de ses vœux par Alban Rosa, parvenait à se créer.

A Eybens, la liste écologiste et divers gauche du maire sortant Nicolas Richard se place elle aussi en tête, avec 36,69 % des suffrages exprimés. La ville devrait cependant être le théâtre d'une triangulaire qui pourrait s'avérer serrée, puisque le maire sortant est talonné lors de ce premier tour par la liste divers droite d'Hélène Besson-Verdonck (32,17%) ainsi que la liste union de gauche Pascal Versaut  (31,13%). Avec, comme originalité, le fait que le maire sortant ne brigue pas de siège à la métropole, où il souhaiterait y envoyer son second adjoint, Pierre Bejjaji.

Des ruptures attendues

Cette élection signe cependant un nouveau feuilleton pour la commune de Meylan, une ville secouée par la condamnation, en 2017, de l'ex-mairesse de droite Marie-Christine Tardy, qui avait été jugée pour prise illégale d'intérêt et recel. Les listes présentées par les trois anciens élus de la majorité Tardy, qu'étaient la candidate LREM Joëlle Hours (29,31 %), le candidat divers droite Jean-Claude Peyrin (14,34%) ainsi que le maire sortant, divers droite également, Jean-Philippe Blanc, n'ont pas réussi à endiguer la poussée de l'élu divers gauche Philippe Cardin, qui recueille 48,96 % des voix dès le premier tour. Une quadrangulaire est ainsi attendue pour le second tour, avec un basculement possible à gauche de la ville, sauf si des alliances venaient à se former d'ici là entre les candidats issus de la droite et de LREM.

De son côté, Saint-Egrève pourrait bien basculer, pour la première fois, du côté des écologistes. La liste divers gauche, sympathisante EELV et citoyenne, menée par Laurent Amadieu, était en effet ce dimanche à deux doigts de remporter la mairie, en récoltant 49,27 % des voix exprimées, face à ses adversaires, la liste de Benjamin Coiffard, divers centre, qui comprenait notamment le maire sortant (30,48 %) et celle d'Emmanuel Roux, soutenue par le Parti socialiste (20,23 %).

La tendance est également au basculement à Fontaine, bastion communiste et socialiste depuis 70 ans, où la liste MoDem et citoyenne de Franck Longo arrive en tête (32,13 % des voix), face à l'élu sortant Jean-Paul Trovero (PCF-PS). Frappé par une condamnation pour favoritisme en 2019, ce dernier réunissait toujours 24,16 % des suffrages exprimés au premier tour. Une quadrangulaire se prépare d'ores et déjà avec le candidat LREM Laurent Thoviste, qui comptabilisait 21,14 % des suffrages exprimés, ainsi que la candidate divers gauche (EELV, LFI, Génération.s), Sophie Romera, qui a réunit quant à elle 20,55 % des voix.

Enfin, à Crolles, le maire sortant socialiste (sans étiquette pour ce scrutin), Philippe Lorimier, pourrait bien être mis en difficulté par sa première adjointe, Anne-Françoise Hyvrard (39,79% des voix), qui le devance de trois points lors de ce premier tour et avait obtenu le soutien d'Europe écologie - Les Verts (EELV) du parti communiste et de Génération.s. Ce duel est suivi par la liste citoyenne du divers droite Patrick Ayache, qui a totalité 23,36%.

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