
En 2015, sur un budget de 2,5 millions d'euros, la CCI de Lyon en a consacré 1,7 million à son musée. Mais même si « nous y sommes très attachés, nous n'avons plus les moyens d'assurer seuls son avenir », a déclaré Emmanuel Imberton, président de la CCI, jeudi, à l'occasion du vernissage de « Génie 2.0 ». Cette nouvelle exposition réunit le travail d'excellence de 30 maisons de la région.
Des ressources en diminution
En trois ans, le gouvernement a décidé de diminuer les ressources fiscales de la chambre consulaire de plus de 38 %.
« Et comme si ça ne suffisait pas, l'Etat a ponctionné dans nos réserves : au mois de mars, nous avons dû faire un chèque de 14,8 millions d'euros au trésor public. En 2016, nous devrons faire une économie de 3 millions d'euros sur nos frais de fonctionnement », a égrené Emmanuel Imberton.
Jusque-là épargné, le musée ne pourra plus continuer « sans fonds propre », a-t-il déploré. Si aucune solution n'est trouvée, l'institution fermera ses portes en mars 2016.
Fin de non-recevoir de la part de l'État
Après une « fin de non-recevoir » de la part de l'Etat et des collectivités locales, une « réunion de la dernière chance » a été convoquée par le préfet de région, Michel Delpuech, qui « a pris le problème à bras le corps », a salué Emmanuel Imberton. Cette table ronde devrait avoir lieu courant janvier. L'occasion pour la ville de Lyon et la métropole de se positionner, cette dernière étant restée jusque-là très prudente sur un éventuel investissement, notamment en raison des coûts supplémentaires qu'elle doit assumer après s'être vu échoir la gestion du Musée des confluences et du musée gallo-romain de Fourvière.
Partenariat public-privé ?
« Si l'État s'engage, la métropole viendra, a souligné Emmanuel Imberton, regrettant l'actuel silence du ministère de la Culture. Et Laurent Wauquiez, on va lui laisser le temps de s'installer, on va l'inviter, j'espère qu'il s'engagera. » Parmi les solutions envisagées, celle d'un partenariat public-privé, via l'apport de fondations. Mais « le privé viendra si l'État s'engage, c'est la clé », a-t-il insisté.
Le patron de la CCI a salué l'initiative lancée par un collectionneur, le professeur Daniel Fruman, relayée par l'Union interentreprises textile Lyon région (Unitex) : une pétition en ligne qui a récolté en douze jours près de 37 000 signatures de plus de 50 pays. Preuve en est pour Emmanuel Imberton qu'au-delà des enjeux financiers, il s'agit de « l'histoire de nos racines lyonnaises » et du « plus grand ambassadeur de la métropole dans le monde ».
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