Sanofi pourrait se désengager de Merial

Lors du séminaire devant les investisseurs, où un plan d'économie d'un milliard d'euros a été annoncé, Olivier Brandicourt, directeur général, a évoqué les synergies limitées entre la santé animale et les autres activités du groupe. La vente de Merial, a t'il assuré, n'est qu'une piste parmi d'autres : bourse, joint venture, y compris le maintien chez Sanofi.

Qu'une réflexion soit engagée sur l'avenir de Merial (filiale santé animale basée à Lyon) au sein du groupe Sanofi, comme l'a indiqué Olivier Brandicourt, le directeur général, ce vendredi, n'est qu'une demi-surprise. "Cela a été évoqué à plusieurs reprises par des analystes financiers et repris par la presse financière, au cours de ces dernières semaines", confirme une salariée du groupe.

Cette annonce intervient alors que le géant pharmaceutique français Sanofi a présenté ce vendredi 6 novembre ses nouvelles priorités pour 2015-2020.  Le groupe envisage une réorganisation de l'entreprise qui devraient permettre, notamment, 1,5 milliard d'euros d'économies de coûts, d'ici à 2018 et le lancement jusqu'à 18 nouveaux produits, en procédant à des acquisitions, entre autres.

Une entreprise performante

Concernant Merial, à ce stade, toutes "les options sont envisagées, y compris le maintien au sein du groupe", a assuré le directeur général lors du séminaire "Relations investisseurs". Une vente, une mise en bourse, ou une ouverture du capital à un autre actionnaire, dans le cadre d'une Joint-Venture, telles sont les trois autres options.

Ce statut de co-entreprise, Merial l'a connu jusqu'en juin 2009, date à laquelle la firme pharmaceutique tricolore a acheté les 50 % du capital détenus par l'américain Merck, en déboursant quatre milliards de dollars soit trois fois le chiffre d'affaires de l'époque.

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L'entreprise qui emploie 6700 salariés dont 1500 en Rhône-Alpes (1950 en France) a publié 2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2014 (80 % à l'international).

"Bien que Merial ait renoué avec succès avec la croissance sur les six derniers trimestres, et qu'elle soit, à l'heure actuelle, parmi les entreprises les plus performantes de son secteur, les synergies qu'il est possible de dégager avec les autres activités de Sanofi restent limitées", justifie un communiqué, à propos de la santé animale.

La CFDT attend le comité européen

"C'est une entité à part. C'est un autre métier. Dans un monde qui bouge, les stratégies des groupes comme le nôtre doivent évoluer. On a un DG qui tient la route. On est dans un groupe qui tient compte des gens », témoigne un cadre lyonnais.

Dans les rangs des syndicats, Emmanuel Maingard, coordinateur CFDT du groupe, s'inquiète toutefois des conséquences éventuelles :

"La chimie du groupe produit énormément pour Merial ". Toutefois, poursuit le syndicaliste, "ils'agit, ce jour, d'une annonce pour les investisseurs. Nous attendons d'en savoir plus lors du comité européen du 10 novembre qui sera suivi du comité de groupe France le 18 novembre"

Recentrage stratégique

Outre la santé animale, les médicaments génériques en Europe (la société Zentiva) sont aussi sur la sellette. "Les synergies géographiques sont limitées et le marché de plus en plus complexe", indique le communiqué.

Sanofi veut se recentrer pour maintenir son leadership dans le diabète, les maladies cardiovasculaires, les vaccins, les maladies rares et les marchés émergents. Il veut développer des positions compétitives dans la sclérose en plaques, l'oncologie, l'immunologie et la santé Grand Public.

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