Objets connectés : Rtone se rapproche du spécialiste des applications mobiles Openium

En fusionnant leurs équipes, le studio lyonnais de développement de produits, Rtone, et Openium, spécialisé dans le conseil en stratégie mobile et la création d’applications sur-mesure, comptent offrir une réponse technologique plus complète à leurs clients. Dans un monde de plus en plus connecté, les deux entités espèrent gagner des parts de marché et visent une croissance de 15%.
Le barbecue Montvel a, par exemple, été conçu à 100% par Rtone et il est accompagné d'une application mobile réalisée par Openium afin de disposer de recettes et de paramétrer la cuisson.
Le barbecue Montvel a, par exemple, été conçu à 100% par Rtone et il est accompagné d'une application mobile réalisée par Openium afin de disposer de recettes et de paramétrer la cuisson. (Crédits : DR Agence Sixtine)

Openium développe depuis 2007 à Clermont-Ferrand des applications mobiles pour smartphones, tablettes et montres, pour différents types d'application et secteurs d'activité. Et c'est ce qui a tapé dans l'œil du lyonnais Rtone. Le studio de développement, qui compte à son actif 150 produits développés, a décidé de se rapprocher de celui qui est son partenaire depuis trois ans.

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Pour Rtone, qui accompagne les startups comme les grands groupes dans l'étude, la conception, l'industrialisation et la production de solutions intelligentes et connectées, cette opération devrait lui permettre de proposer à ses clients une offre plus complète, en intégrant cette partie application. Pour acter ce rapprochement, la maison-mère de Rtone, ABMI, a donc fait l'acquisition de la PME clermontoise.

« Nous avons la capacité de faire des produits clé en main ou d'aider nos clients sur une problématique précise, que ce soit sur la dimension mécanique, électronique ou bien logiciel. Nous comptons 80 ingénieurs. En rachetant Openium, nous faisons l'acquisition d'une compétence spécifique que nous n'avons pas sur les applications mobile. Nous sommes très complémentaires, » explique Charly Hamy, directeur technique chez Rtone, qui devrait réaliser 9 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année.

Le studio a par exemple travaillé sur des machines à café pour Nestlé, sur le robot cuisinier Babycook de Béaba ou sur un vélo électrique pour Décathlon. Il développe également des équipements à destination des entreprises, pour un usage interne sur les lignes de production, dans des usines, autour des enjeux de l'énergie notamment.

Usage professionnel des applications

Un rapprochement d'autant plus pertinent qu'aujourd'hui de plus en plus d'objets intègrent une dimension application mobile, permettant à l'utilisateur de communiquer avec le produit. Avant l'opération, les deux entreprises travaillaient déjà ensemble, par exemple, sur le projet de box domotique de Leroy Merlin qui permet de rendre une maison intelligente et connectée (chauffage, alarme, volet roulant...). Si le groupe de bricolage et d'aménagement de la maison a conçu la box sur la partie mécanique, c'est Rtone qui a travaillé sur le logiciel et l'intelligence à l'intérieur de la box. Openium, lui, a développé l'application mobile pour permettre à l'usager de paramétrer sa box. Ils ont aussi collaboré autour d'un barbecue connecté Montvel. Les deux entreprises le savent, le marché des objects connectés est en pleine croissance.

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Mais c'est surtout sur les usages professionnels que l'outil est intéressant. Il permet d'optimiser le travail du quotidien. C'est en tout cas l'avis de Charly Hamy de Rtone pour qui ces applications mobile n'ont pas vocation à être présentes sur chaque type de produits destinés au grand public. « Nous avons travaillé par exemple sur des éclairages de secours, qui sont utilisés pour trouver la sortie d'un bâtiment. Il y a une application mobile destinée aux techniciens qui effectuent la maintenance pour vérifier l'état de ces produits. Là, ça a de la valeur, » détaille le directeur technique.

Les deux entités, Rtone et Openium, conservent leur marque et leurs spécificités. Openium continuera ainsi à travailler pour des applications mobiles, sans forcément qu'elles soient liées à un produit.

«  Nous avons déjà conçu 360 applications depuis notre création il y a une quinzaine d'années. Nous avons ainsi développé des applications mobile pour Michelin, Limagrain, l'ASM (club de rugby de Clermont-Ferrand, ndlr) ou encore le Clermont Foot, que ce soit pour leurs clients utilisateurs ou pour des usages internes de dématérialisation de process. Nous continuerons à le faire », précise Hugues Peytavin, l'un des cofondateurs d'Openium, jusqu'ici directeur général de l'entreprise et désormais directeur de l'activité mobile d'Openium.

Objectif pour 2024 : une croissance de 15%

Pour Rtone, cette opération lui permet d'atteindre une taille critique favorable à l'émergence de nouveaux projets. Cela lui permet également de renforcer sa présence en Auvergne-Rhône-Alpes, grâce à l'implantation historique d'Openium sur Clermont-Ferrand, en complément du bureau ouvert par le groupe à Grenoble au printemps dernier. Le nouvel ensemble, effectif depuis le début du mois de novembre, s'appuie sur 120 salariés en Auvergne-Rhône-Alpes et vise une croissance de 15% en 2024, à 15 millions d'euros.

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Après son intégration en début d'année au groupe belge et à sa filiale ABMI, groupe d'ingénierie français, Rtone compte donc poursuivre son développement. Et le nouvel ensemble compte bien s'appuyer sur la force de frappe de sa maison-mère pour lui assurer une ouverture géographique nationale, voire internationale.

« En nous adossant à ABMI, nous allons chercher des relais de croissance. C'est une porte d'entrée vers de nouveaux clients, à qui nous pourrons offrir des applications mobiles, que ce soit dans le nucléaire, l'aéronautique, la mobilité, la défense... », confirme Hugues Peytavin d'Openium, qui va réaliser cette année un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros.

Openium ambitionne ainsi de devenir leader des agences de développement d'applications mobiles sur le territoire national d'ici quatre à cinq ans. Afin de répondre à la demande, elle prévoit des recrutements supplémentaires et peut compter sur un vivier de candidats diplômés de l'IUT de Clermont-Ferrand et de l'école d'ingénieurs ISIMA, présente sur le campus des Cézeaux.

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