Sanofi Pasteur  : 80 millions de doses de vaccins anti dengue en 2015

La filiale vaccins humains du groupe Sanofi a déposé le mois dernier ses premiers dossiers de demande d'homologation dans plusieurs pays émergents. Les antigènes sont produits dans l'usine de Neuville-sur-Saône, où  300 millions d'euros ont été investis.

Sanofi Pasteur produira 80 millions de doses de vaccins contre la dengue - maladie tropicale très répandue transmise par les moustiques -, cette année, dans son usine de Neuville-sur-Saône, dans le Rhône. « Nous sommes en capacité de fabriquer 100 millions d'unités par an », a expliqué  Olivier Charmeil, Pdg de Sanofi Pasteur, ce vendredi 6 février, lors d'une conférence de presse. L'entreprise a consacré par moins de 1,5 milliard d'euros sur 20 ans au développement de ce vaccin. Pour le produire, elle a investi 300 millions d'euros, depuis 2009, dans son ancien  site chimique de Neuville, reconverti pour fabriquer les antigènes (quatre) de ce vaccin. La lyophilisation, la formulation et le conditionnement sont effectués à Val de Reuil, dans l'Eure.

Mise sur le marché fin 2015

Fort des résultats des essais cliniques de phase III - tant au niveau de la tolérance que de l'efficacité - Sanofi Pasteur a déposé les premiers dossiers d'enregistrement, en janvier dernier, auprès des autorités de santé de plusieurs pays émergents. Les demandes d'homologation se poursuivront tout au long de l'année, a précisé le dirigeant.

La commercialisation de ce vaccin anti dengue pourrait démarrer d'ici à la fin 2015, en Asie ou en Amérique Latine. La division vaccins humains du groupe Sanofi estime à 5 ans sa  longueur d'avance par rapport au japonais Takeda, le laboratoire concurrent qui le talonne le plus sur ce produit. Quelque 230 collaborateurs préparent le lancement de ce vaccin qui pourrait lui assurer jusqu'à 1 milliard d'euros de ventes annuelles selon les anticipations de certains analystes financiers. Un chiffre à rapporter aux 3,94 milliards d'euros de chiffre d'affaires 2014 (en hausse de 7,2 % % versus 2013) de cette filiale du géant pharmaceutique. La prise de risque devrait donc se révéler très payante.

Ebola ?

A la question, Sanofi Pasteur pourrait il se mettre sur les rangs d'un vaccin anti-Ebola, fièvre hémorragique qui a déjà causé la mort de milliers de personnes dans plusieurs pays d'Afrique noire ? « Nous avons été approchés par un certain nombre d'institutions du fait de notre expertise en biologie car il faut réunir les meilleures équipes, répond Olivier Charmeil. Pour l'heure nous sommes dans une phase très préliminaire ; la difficulté étant de produire un vaccin à grande échelle». Dernièrement, un premier lot conséquent de vaccin expérimental produit par le britannique GlaxoSmithKline a été envoyé au Libéria, très touché par cette épidémie. Les groupes américains Merck et Johnson & Johnson sont également dans la course.

Un centre d'excellence mondiale

Quant au centre d'excellence mondiale sur les maladies infectieuses (IDC- Infectious Diseases Center), dont le groupe a annoncé la création en 2013, il commencera à se mettre en place à partir d'avril prochain et sera principalement  basé sur le site de Marcy L'Etoile, dans la banlieue Ouest de Lyon (40 hectares et 90 bâtiments). L'objectif est de réunir différentes équipes de R & D qui seront amenées à travailler ensemble sur des solutions thérapeutiques ou préventives en santé humaine et animale (Merial). Ce sera le cas pour quelque 80 chercheurs transférés de Toulouse.

«Nous nous concentrerons  sur trois axes : des antimicrobiens avec de nouveaux modes d'action pour les pathogènes résistants ; des traitements préventifs innovants et des traitements à des prix abordables pour des pays en voie de développement. Nous définirons au cours du second semestre les domaines infectieux sur lesquels nous avancerons », a énuméré Olivier Charmeil. « Nous voulons capitaliser sur l'écosystème lyonnais ».

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2015 à 15:41
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Ma fille de 14 ans a contracté la dengue l'an dernier.... Pourra t'elle recevoir ce vaccin et lui éviter la forme sévère en cas de nouvelle contamination?

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