Alors que le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, visitait ce mercredi le salon aéronautique du Bourget, la collectivité rappelle que 2.500 postes sont à pourvoir cette année dans la filière aéronautique dans la région, alors que 3.000 personnes ont déjà été recrutées l'an dernier.

Des besoins qui se retrouvent au niveau national, car le secteur doit embaucher 25.000 personnes cette année pour tenir les cadences de production, mais il fait face à la pénurie de main d'œuvre et au manque de vocations.

Dix ans de carnet de commande

En région, la filière aéronautique représente à ce jour 550 entreprises, 30.000 emplois et un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros. Un chiffre que nuance toutefois l'Insee, en affirmant, dans une mission flash datée de mars 2022 que « dans la région, 15.900 emplois salariés peuvent être considérés comme dédiés à la filière », répartis dans 825 établissements, l'aéronautique étant un débouché secondaire pour ces entreprises.

L'industrie aéronautique redémarre, comme en témoignent les multiples annonces de commandes au Bourget et la région a donc besoin de main d'œuvre pour honorer ces demandes. « Après avoir passé la crise notamment grâce aux mesures de soutien mises en place par les pouvoirs publics, notre filière vit un puissant rebond. Il s'incarne dans une demande soutenue et s'illustre par un retour du trafic aérien à ses niveaux d'avant crise. Ainsi, les compagnies aériennes aspirent à restaurer leurs capacités avec des avions de nouvelle génération, premier pilier de leur stratégie de décarbonation. Avec dix ans de carnets de commandes devant-elle, la filière aéronautique est engagée dans une remontée de ses cadences de production », détaille, dans un communiqué, Franck Colcombet, président d'Aerospace cluster (association régionale des professionnels du secteur créée en 2015) et d'Auvergne Rhône-Alpes Entreprises.

La Région, qui s'affiche donc en soutien de la filière, affirme que « tous les métiers sont concernés » : production, digitalisation de l'outil de production, l'avion de demain et sa décarbonation. Des postes sont donc à pourvoir dans les bureaux d'études à la production en passant  par la qualité, les méthodes, les essais, la R&D, la vente et les services supports.

L'Insee souligne de son côté que, « dans la région, 88 % des salariés de la filière sont dans des établissements industriels (contre 78 % en moyenne nationale), en particulier dans la métallurgie (4 emplois sur 10, contre 3 sur 10 en France). Les activités d'ingénierie sont, au contraire, peu développées (10 % des effectifs contre 16 % ailleurs). Les autres activités se répartissent entre les services spécialisés (8 % contre 18 % ailleurs ) et le commerce et la logistique (4 % dans la région comme ailleurs). »

 Appuyer la formation

Aussi, même si selon l'Insee, « Auvergne Rhône-Alpes ne fait pas partie des régions spécialisées dans la filière aéronautique et spatiale », la Région entend tout de même développer le secteur aéronautique, notamment avec sa compétence formation.

Elle a par exemple créé, en septembre 2021, l'Académie Aéronautique et Spatiale Auvergne Rhône-Alpes pour développer l'attractivité de la filière et attribuer un label aux formations régionales. Cette académie se concrétisera par ailleurs via le futur campus aéronautique implanté à la base aérienne 278 d'Ambérieu-en-Bugey (Ain).

« Parce que la filière aéronautique et spatiale a des besoins récurrents en matière de recrutement, nous avons créé l'Académie aéronautique et spatiale afin de les appuyer dans leur recherche de profils qualifiés et développer l'attractivité des métiers. Regroupant à la fois des institutionnels, des acteurs économiques et de professionnels de la formation et de l'orientation, l'Académie coordonne et impulse les initiatives qui vont permettre de concilier le monde industriel et le grand public », précise Stéphanie Pernod, première vice-présidente de la Région et présidente de cette académie.

La Région s'appuie par ailleurs sur des outils de communication pour faire connaître les métiers de l'aéronautique et compte créer de nouvelles formations dans le cadre du troisième volet du PIA (Programme d'investissements d'avenir) « Ingénierie de Formations Professionnelles et d'offres d'Accompagnement Innovants » (IFPAI), lancé par le gouvernement.