Croissance externe, investissement, ouverture du capital...le plan stratégique ambitieux de Sam Outillage

Le Stéphanois, spécialiste de l’outillage à destination des professionnels du bâtiment, de la maintenance industrielle et de l’automobile, veut doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2025. International, innovation, croissances externes, nouvelle usine…, les leviers sont multiples. Pour financer ce développement, la PME de 200 salariés devra lever 10 millions d’euros.

Cap 4I. C'est le nom du plan stratégique présenté la semaine dernière par Olivier Blanc et Frédéric Champavere, à leur conseil d'administration. 4I pour Innovation, International, Internet et Individu. Couplés à des croissances externes, il s'agit des quatre leviers que compte utiliser la PME stéphanoise Sam Outillage pour doubler ses ventes d'ici à 2025, et passer ainsi le cap des 75 millions d'euros de chiffres d'affaires. Le programme est ambitieux dans un contexte de croissance tiède et alors même que l'entreprise avait déjà annoncé, dans son précédent plan (Cap 100) lancé en 2011 un objectif de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2017. Sam Outillage a réalisé en 2016 un CA d'un peu plus de 30 millions d'euros avec 200 salariés (RN 2015 : 1,5 million d'euros). "Nous n'avons pas atteint cet objectif de 100 millions d'euros en raison de l'échec de deux croissances externes très importantes que nous avions en ligne de mire et qui devaient assurer une bonne partie de l'objectif", justifie Olivier Blanc, directeur général et co-actionnaire avec son cousin Frédéric Champavere de cette entreprise familiale fondée en 1906 par leur aïeul.

Innovation, international, Internet et services

"Nous allons poursuivre nos efforts en R&D pour conforter Sam comme une marque incontournable", promet Olivier Blanc.

Ces cinq dernières années, l'industriel stéphanois a sorti successivement plusieurs innovations d'importance : notamment une clé dynamométrique connectée en partenariat avec Airbus, des servantes intelligentes ou encore KapSam, un dispositif de démarrage rapide des véhicules en panne de batterie. En 2017, l'entreprise a investi 10% de son CA dans la R&D. Au cœur de ses préoccupations du moment : l'IOT ou objets connectés.

Une voie qu'elle approfondit notamment grâce à Ela Innovation, la startup montpelliéraine qu'elle avait rachetée en 2013 et qui est positionnée sur la fabrication de puces RFID. Ensemble, elles ont ainsi présenté lors du dernier salon spécialisé SiDo, une application permettant à l'utilisateur professionnel de retrouver facilement ses outils.

Cette politique d'innovations sera complétée par un renforcement à l'international. Objectif : passer de 25 % de chiffre d'affaires réalisé à l'export à 40 % d'ici à 2025. Une filiale en Italie sera ainsi ouverte dès 2018. La PME va également travailler à développer ses ventes en Europe du Nord, et sur le pourtour méditerranéen.

Enfin, Sam table sur une mutation en profondeur de son offre en développant des services. "Les produits sont de plus en plus concurrencés par des pays low cost. Pour rester en France, nous devons encore accroître notre valeur ajoutée, en particulier avec de nouveaux services".

Croissances externes

50% du chemin vers le doublement du chiffre d'affaires devraient se faire grâce à de la croissance organique, selon les plans imaginés par les deux cousins. Le reste du développement sera porté par plusieurs opérations de croissance externe. Trois opérations sont en cours de discussion. "Deux d'entre elles ont de bonnes chances d'aboutir dans les 18 mois", sourit le directeur général. Il précise : "ce ne sont pas les mêmes que celles qui ont échoué en 2012".

Usine du futur

Cette montée en puissance de Sam Outillage sera accompagnée par des investissements lourds sur le site. "Aujourd'hui, nous sommes encore une entreprise de fabrication traditionnelle avec de la forge, de l'usinage et du traitement thermique. Nous voulons passer à l'usine 2.0, avec plus d'automatisation".

Entre 2019 et 2025, trois millions d'euros devraient être investis par la PME stéphanoise dans son outil de production : outil et extension du bâtiment. Cet investissement viendra s'ajouter aux 2 millions d'euros déjà injectés dans un nouveau centre logistique ultra automatisé, en cours d'installation.

Levée de fonds

Pour mener à bien ces investissements, Olivier Blanc et Frédéric Champavere prévoient une levée de fonds de l'ordre de 10 millions d'euros. L'entreprise, qui appartient aujourd'hui à 85% à la famille des deux dirigeants et à 15% aux managers, pourrait ouvrir son capital à un financier minoritaire, "plutôt un family office", dévoile Olivier Blanc. Le reste du financement attendu pourrait venir, à parts égales, d'un emprunt bancaire et éventuellement de l'émission d'obligations.

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