Industrie du futur : les ambitions et le plan (incomplet) de Laurent Wauquiez

Déterminé à faire de l'industrie sa priorité, le patron de la Région a avancé quatre axes stratégiques pour répondre à cette ambition. Mais Laurent Wauquiez est encore resté très flou sur les moyens qu'il va mettra au service de ce dessein.

"L'industrie ne doit pas être un gros mot pour les politiques. J'entends bien trop souvent des discours disant qu'il faut renoncer à toute ambition industrielle dans ce pays, il faut se battre contre ces idées absurdes". Le ton est donné ! Devant un parterre de chefs d'entreprise et d'acteurs économiques, en concluant une journée consacrée à l'industrie du futur organisée par l'Agence régionale du développement et de l'innovation (Ardi), le président de la région Auvergne Rhône-Alpes a - un peu- levé le voile sur ses intentions en matière de politique économique. Si désormais les objectifs sont définis, pour les outils et les moyens, il faudra encore patienter jusqu'à la rentrée...

Investissement et formation

Concrètement, pour Laurent Wauquiez, la politique de soutien à l'industrie doit s'articuler autour de 4 priorités. La première vise à "accompagner les grosses PME et les ETI dans leurs investissements industriels".

Un choix assumé. "Les grandes entreprises du CAC 40 n'ont pas besoin de la Région et les petites PME doivent être accompagnées par d'autres moyens". Pour relever le défi, le président de la Région se donne "trois mois" pour mettre au point ses outils de soutien à l'investissement industriel.

Le deuxième pilier de la politique régionale en matière de soutien à l'industrie passe par un volet RH. "Il faut que vous trouviez des compétences", claque Laurent Wauquiez, qui a profité une fois encore de l'occasion pour fustiger le plan de formation du gouvernement.

En Auvergne Rhône-Alpes, la priorité ira à "la réorientation de l'appareil de formation vers le secteur industriel". Il entend donc travailler en partenariat avec Michelin, qui vient de décrocher le soutien du PIA2 pour créer un centre de formation généraliste dédié aux métiers industriels, spécialement aux métiers en tension.

"Chasser en meute"

Non content d'épauler les industries régionales à se structurer en interne, le président de la Région veut aussi les aider à trouver des ressources hors de leurs murs. Il les encourage pour cela à "chasser en meute".

Autrement dit, dans les prochaines semaines, les services de la Région vont s'employer à répertorier toutes les ressources régionales en matière de R&D, de formation, de financement et autres afin donner de la lisibilité à cet écosystème au sein duquel chaque entreprise devrait pouvoir trouver son bonheur.

"Nous avons de la chance, nous avons ici beaucoup de grands groupes. J'attends d'eux qu'ils nous aident à réinvestir dans notre écosystème. On ne perd jamais à fortifier son écosystème régional et faire en sorte que tout le monde puisse travailler ensemble", estime Laurent Wauquiez.

La dernière priorité vise l'international, non seulement pour y prendre des parts de marché, mais aussi pour y puiser quelques subsides. "Je veux que l'on aille chercher plus facilement les financements européens", ambitionne Laurent Wauquiez qui plaide également pour des « jumelages » entre les clusters des régions des 4 moteurs pour l'Europe (le Bade Wurtemberg, la Catalogne, la Lombardie et Auvergne Rhône-Alpes)

 Une agence unique

Voilà pour la feuille de route. Pour les moyens, Laurent Wauquiez a esquissé la création d'une "agence unique". Laquelle aurait vocation d'épauler les entreprises sur chacun de ces domaines.  Par exemple, faire le tri dans la myriade d'aides nationales et européennes et ce faisant, faciliter le travail des patrons qui veulent briguer une aide ou aiguiller les DRH vers un centre de formation capable de répondre à leurs besoins.

Si l'on en croit, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, cette agence serait "gérée sur le modèle du privé avec des objectifs de résultats" et deviendrait "le guichet unique" grâce auquel les entrepreneurs obtiendraient des réponses précises et rapides à leurs besoins. Le conditionnel reste de mise au moins jusqu'à la rentrée, date à laquelle le modèle devrait être fin prêt.

Rendez-vous est aussi pris en septembre sur la question du financement. Interpellé par un chef d'entreprise lui rappelant que le nerf de la guerre restait souvent l'argent, Laurent Wauquiez s'est dit "encore dans la réflexion pour savoir si Auvergne Rhône-Alpes doit se doter d'un fonds régional de soutien à l'industrie". Si tel est le cas, l'idée est de s'appuyer sur un ou deux acteurs locaux privés. Seule certitude à ce stade : à l'international, échaudée par le scandale ERAI, la Région va désormais labelliser des cabinets privés d'accompagnement à l'international "dont on aura testé la performance".

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Commentaire 1
à écrit le 16/06/2016 à 19:03
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ambitionne Laurent Wauquiez "Je veux que l'on aille chercher plus facilement les financements européens" Lorsque Wauquiez a été aux "affaires" dans le piètre gouvernement SarkozyFillon, 2010-2011 : ministre chargé des Affaires européennes 201...

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