Industrie du futur : comment Siléane renforce ses robots avec l'Intelligence artificielle

Le spécialiste stéphanois en robotique et vision Sileane vient de remporter l’appel à projets de l’ANR (Agence Nationale de la recherche), en collaboration avec le laboratoire universitaire Liris. L’industriel espère mettre au point des robots intelligents capables de s’adapter de façon autonome à leur environnement grâce à l’intégration de l’IA.
(Crédits : Stéphanie Gallo)

Le fabricant stéphanois de robots destinés à l'automatisation du geste manuel en contexte aléatoire renforce ses investissements dans l'intelligence artificielle. Siléane a obtenu le feu vert de l'Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre des appels à projets "Labcom", visant à développer des laboratoires communs entre des organismes de recherche publics et des PME ou ETI, autour de la thématique de l'Industrie du futur. Il réunira pendant 3 ans, six personnes : trois chercheurs financés par l'Etat et trois experts de l'équipe Siléane. Chacun des deux partenaires signant un chèque de 600 000 euros pour financer l'opération.

L'ambition ? Intégrer plus d'intelligence artificielle dans les robots pour leur permettre de s'adapter automatiquement à leur environnement. "Il s'agit d'un sujet stratégique pour le développement de Siléane", précise Hervé Henry, le dirigeant - et fondateur - de l'entreprise.

Le labcom, baptisé Ares, et mené en lien avec Liris*, représente ainsi une étape supplémentaire du rapprochement entre l'industriel stéphanois et Liris ECL (Ecole Centrale Lyon). Les différentes structures collaborent déjà dans un projet FUI de près de 3 millions d'euros destiné à mettre au point des outils de dévracage des pièces mécaniques pour l'industrie automobile.

Diviser le temps de réglage par 100

Siléane propose aujourd'hui trois gammes de produits, associant robotique et vision : le Flowpick pour le pick and place, cette technique d'automatisation permettant au bras robotisé de piocher une pièce pour la placer à un endroit précis dans un emballage (boites de chocolats par exemple) ; le Rovaldy pour le montage de pièces sur des outillages de traitement de surface et le petit dernier, Kamido, robot 3D capable de dévraquer des amas de pièces diverses. Siléane travaille principalement pour l'agroalimentaire, la cosmétique, l'environnement, l'industrie pharmaceutique. 

L'idée est désormais de franchir une nouvelle étape en développant de nouvelles méthodes d'apprentissage et de vision par ordinateur afin de créer des outils robotisés autonomes capables de s'adapter aux changements de contexte.

"Il s'agit de contribuer à l'amélioration de la performance de tri et d'affectation des produits en contexte de forte diversité et forte flexibilité, une tâche souvent très pénible et répétitive qui est transverse à l'ensemble des process de fabrication industrielle et une problématique que l'on retrouve très souvent chez les entreprises ayant des flux logistiques internes importants", indique-t-on du côté de Liris.

"L'enjeu porte sur la gestion de la diversité des composants d'emballage et sur la capacité à réduire par 100 le temps de réglage des paramètres de configuration des systèmes de tri, réalisé aujourd'hui par des experts". Si ces recherchent aboutissent, elles devraient donner un sérieux coup de fouet à une PME présentant déjà un potentiel de développement important.

Doublement du chiffre d'affaires sous 3 ans

"Nous tenons notre feuille de route. Nous dépasserons les 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020", promet Hervé Henry. Soit le double du chiffre d'affaires 2017. 2018 est annoncée à 12,5 millions d'euros. Pour faire face à sa croissance, la PME a recruté 30 personnes sur les 18 derniers moins (soit un effectif de 77 personnes actuellement, NDLR) et prévoit l'embauche d'une cinquantaine de nouveaux salariés sous trois ans.

Dont 20 dédiés à la filiale Newcob créée au 1er janvier et destinée à une nouvelle activité : la prestation de services. "Nous avons une avance reconnue en matière de robotique et cobotique. Nous étions régulièrement sollicités pour des expertises. Cette équipe travaillera en détachement pour des projets ponctuels menés par ces entreprises, pas forcément des acheteurs de nos robots d'ailleurs", indique Isabelle Louison, directrice générale de Newcob.

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*(Unité mixte de recherche liant CNRS/Insa Lyon/Université Claude Bernard Lyon I/ Université Lumière Lyon 2/ Ecole Centrale de Lyon).

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