Avec ses containers maritimes recyclés, le lyonnais Capsa voit beaucoup plus grand

Capsa Container a investi en septembre dernier, son nouveau site industriel situé dans l'est lyonnais, à Jonage. Le lyonnais, qui transforme des containers maritimes pour les secteurs de l'événementiel, la construction et l’industrie, dispose désormais d’un espace de 30.000 m2, autonome en énergie et de nouveaux outils de production. Figurant déjà parmi les leaders français du secteur, la PME entend en devenir « le leader européen » grâce à son nouvel arsenal.
(Crédits : DR/Kevin Dolmaire/Capsa)

Un peu plus d'une décennie après sa création, Capsa Container s'apprête à passer un nouveau cap dans l'industrialisation de sa production. Son propriétaire, le groupe avignonnais Dreyer, qui a racheté la société en 2019, vient d'investir 10 millions d'euros pour construire et équiper sa nouvelle usine installée dans la ZAC des Gaulnes, à Jonage (Rhône). « Le plus gros montant jamais investi par le groupe », avance fièrement Félix Baezner, directeur général délégué, qui y voit un signe de confiance pour « l'ancienne startup industrielle devenue une PME » depuis son rachat.

D'une surface de 30.000 m2, ce nouveau site comprendra une usine de 9.000m2 qui intégrera « tous les corps de métiers nécessaires à la transformation des containers : chaudronnerie, peinture, menuiserie...», développe Félix Baezner. Une nouvelle cabine de peinture, une cabine de sablage et des outils robotiques ont également été intégrés afin « de poursuivre l'automatisation de certaines tâches et améliorer les performances ».

Avec ce nouvel outil de production, qualifié « d'unique en France et en Europe », Capsa Container entend doubler le nombre de containers qu'elle transforme par an, de 700 à 1.400, et son chiffre d'affaires d'ici à cinq ans. En 2023, celui-ci s'établissait à 17 millions d'euros, en augmentation de 20% par rapport à 2022.

L'intérêt pour la solution dépasse déjà les frontières de l'Hexagone, puisque 40% des containers transformés sont désormais envoyés à l'international.

À terme, l'ambition est de s'imposer comme  « le leader français » mais aussi « européen de son secteur », face à une concurrence importante. La société est en effet loin d'être la seule à s'être attaquée à ce marché. A quelques encablures de son nouveau fief, on retrouve par exemple Evolum Containers, Pelagos Container ou encore CAPcontainer, en Isère. Et il ne s'agit là que de concurrents proches géographiquement, outre-Atlantique aussi, le concept plaît.

Une expertise métier développé avec le temps

Déjà bien positionnée par rapport à ses concurrents, la société a également investi sur l'humain au cours des dernières années. Elle intègre, dans son usine, de nombreux métiers - chaudronnerie, menuiserie, peinture - et s'est dotée d'un bureau d'étude interne. « Nous savons répondre à l'ensemble de la chaîne de valeur sur chaque métier. Et nous avons vraiment la volonté d'avoir une maîtrise technique, normative et en ingénierie sur chaque problématique de nos clients », poursuit Félix Baezner.

La société compte désormais 15 ingénieurs sur 50 salariés. Ces qualifications et le développement d'expertise visent à répondre à des projets aux normes de plus en plus exigeantes et pointues. Capsa Container travaille avec des sociétés dans le nucléaire, le stockage d'énergie mais aussi la construction de bureaux, de restaurants ou d'hôtels.

L'objectif de cette stratégie est multiple : accompagner ses clients du début à la fin du projet, transformer plus rapidement les containers, livrer des produits prêts à être installés ou utilisés et monter en expertise pour développer son panel de clients.

Une approche environnementale qui séduit

Autre atout mis en avant par la PME industrielle, le caractère décarboné de son offre, basé sur le réemploi de containers maritimes. Une solution qui permet de recycler « des tonnes d'acier » condamnés à rester dans les ports et engager ou renforcer la transition énergétique des industriels.

Le caractère clé en main, permis par la transformation complète du container sur place, permettrait, selon la société, de réduire de 20 à 30% l'empreinte carbone d'un chantier en évitant, notamment, des allers-retours de véhicules inutiles.

« Nos clients viennent nous chercher pour développer un projet responsable. Il y a une vraie maturité sur le sujet, analyse Félix Baezner. Quand un client vient chercher un container, il a très souvent la curiosité d'aller plus loin et de toucher à la thématique énergie. Si on peut adosser aux containers de la notion d'énergie ou de la passivité, c'est un plus. »

Les containers peuvent en effet accueillir des panneaux photovoltaïques ou des toitures végétalisées. Preuve en est, le nouveau site de Jonage est lui-même équipé d'une centrale photovoltaïque qui lui permet d'être autonome en énergie et ainsi « de produire plus que l'usine ne consomme », pointe Félix Baezner. Ce qui fait du site un lieu de production autant qu'un démonstrateur.

Pour compléter sa démarche, Capsa Container choisit également de privilégier, au maximum, les circuits courts. Actuellement, « 70% de nos achats de matériaux et services sont opérés dans la région », appuie le directeur général délégué.

La construction et l'industrie, deux marchés en plein essor

Historiquement concentrée sur la secteur de l'événementiel, Capsa Container a diversifié depuis quelques années son offre en s'ouvrant à la construction et à l'industrie. Deux secteurs qui concentrent déjà 70% de l'activité de la société.

Dans la construction, secteur le plus dynamique actuellement, les clients apprécient le caractère environnemental du projet, la livraison d'un container aménagé prêt à l'emploi mais aussi sa solidité, sa durabilité et la garantie décennale.« Notre principe constructif plaît de plus en plus, ce qui fait de Capsa un challenger de la construction, très petit pour l'instant », reconnaît humblement Félix Baezner qui souligne une volonté de « professionnaliser la filière. »

Au niveau industriel, c'est le caractère « plug and play » de la solution qui intéresse les clients. « On prépare un container pour qu'ils y intègrent leur process. Ils peuvent ensuite l'envoyer et le déployer dans le monde entier ».

Ces deux secteurs devraient porter la croissance de la société qui entend bien doubler son chiffre d'affaires d'ici à 2029 et augmenter de 20 à 30% sa masse salariale au cours de la même période. Le tout, pour devenir un leader en Europe, ce qui passera également par un renforcement des ventes hors des frontières françaises, encore modestes aujourd'hui.

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Commentaire 1
à écrit le 09/02/2024 à 9:15
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Les containers ne osnt ils pas tous maritimes !? 10% de pertes dans les océans déclarés aux assureurs quand même hein, espérons que c'est la mafia qui gère ça, ce qui avec 25% de la finance mondiale liée au crime organisé me semble solide, sinon la p...

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